« Des gens au Rdr veulent la place de Ouattara »
(Le Nouveau Réveil, 20 juin 2013) – Youssouf Sylla, candidat à sa propre succession aux dernières élections municipales, à Adjamé, sous la bannière du Rdr, a été réélu. S’il se réjouit de cette victoire, il dit déplorer les violences qui ont entouré cette élection. Car du Rdr, le maire Sylla se prononce également sur l’actualité au sein de son parti.
Monsieur le maire, comment expliquez-vous la violence qui a eu lieu après la proclamation des résultats ici à Adjamé ?
Vous savez, nous étions sûrs de notre affaire. J’ai toujours cru en ma victoire parce que j’ai foi en Dieu. Donc j’avais demandé à mes partisans de mettre balle à terre et que si on les insultait, qu’ils ne répondent pas. C’est ce qui a été fait. Je m’explique mal cette violence où des gens ont voulu brûler la mairie qui ne m’appartient d’ailleurs pas, mais à toute la commune. Ce qui est sûr, nous ne nous reconnaissons pas dans cette violence. Il faut plutôt le demander aux autres. Moi, je suis chargé de veiller à la sécurité de toute la population.
Il y a eu l’arrestation de votre adversaire Soumahoro Farikou, mort d’homme, des conseillers qui ont démissionné. Est-ce qu’au vu de cela, vous vous considérez comme un maire mal élu ?
Je suis d’abord surpris que Farikou ait été arrêté. Personne ne nous a jamais donné cette information, je l’ai lue dans un journal. Effectivement, il y a eu mort d’homme dont on ne parle pas, ni vous les journalistes ni ceux qui ont créé la violence. Mais je crois qu’il faut demander aux responsables de cette violence comment la mort est venue. Nous n’en savons rien. Mal élu ? Je dis non. Il y a eu de l’indiscipline au niveau de mon parti. Ce qui est grave. Pour un parti qui se veut un grand parti, il faut avoir des dirigeants honnêtes. On note qu’on a voulu rendre mon dossier forclos. On n’a pas déposé mon dossier. Mais j’avais foi en Dieu. Et j’ai dit à mes partenaires que j’allais gagner ces élections. Et c’est ce qui a été fait. J’ai obtenu 33 conseillers contre 7 conseillers. Je ne peux que remercier Dieu.
D’où vient cette indiscipline dont vous parlez ?
Ça vient de la direction du Rdr. Je ne suis pas Fpi mais j’ai admiré cela dans ce parti. Quelle que soit votre valeur, si vous allez à l’encontre de la décision de la direction on vous met dehors. C’est ça un parti politique. Si la direction, est incapable de mettre les gens dehors, nous aussi nous regardons. (…) La direction du Rdr a failli. Vous imaginez que la direction choisit quelqu’un comme le candidat du parti et qu’on vous demande d’aller rencontrer les autres pour leur faire des propositions. Est-ce que cela est responsable ? Moi je crois que le rôle de la direction, c’était d’appeler les dissidents et leur dire que le parti a fait son choix et qu’ils devraient s’aligner à cette décision. C’est tout. Il n’y avait pas de questions à poser encore pour avoir des avis. Si cela n’a pas été fait, c’est de l’indiscipline caractérisée. Si moi, je n’avais pas été choisi, j’aurais suivi celui que la direction du parti a choisi. La députation, je n’étais pas candidat mais je me suis battu pour les candidats qui ont été choisis par le parti. Il faut faire preuve de discipline.
Beaucoup de militants du Rdr comme vous reprochent beaucoup de choses à la direction de leur parti au point de solliciter un Congrès. Partagez-vous leur avis ?
Non, ce n’est pas à moi de dire s’il faut un Congrès ou pas. Le Congrès viendra. Un parti politique, après les élections, fait son bilan à un Congrès et revoit s’il faut repartir sur la même base ou s’il faut changer. Donc attendons que la direction du parti nous dise quelque chose. On ne va pas rester comme ça, surtout que le président a annoncé qu’il est candidat en 2015. Il faut qu’on mette de l’ordre.
Voulez-vous dire qu’il y a actuellement le désordre au Rdr ?
Vous êtes journaliste, vous en parlez souvent, vous critiquez. Ces critiques, on ne les saisit pas au bond pour corriger les choses. C’est dommage.
Vous êtes cité parmi les potentiels secrétaires généraux du Rdr.
Je n’ai jamais demandé à être secrétaire général du parti. Je ne sais pas d’où vient l’information. Mais moi, personne ne m’en a jamais parlé.
Etes-vous intéressé ?
Que le parti me pose la question et je donnerai une réponse. Il y a près de vingt cinq (25) ans que je suis du conseil municipal d’Adjamé. J’ai appris beaucoup de choses. Mais attendons que le parti se prononce.
Pensez-vous comme bien d’autres militants du Rdr qu’Amadou Soumahoro doit céder son fauteuil ?
Vous savez, la politique en Afrique et la politique en Europe, c’est différent. En Afrique nous faisons la politique avec la haine au point que parfois on pense qu’il n’y a pas de règle. Mais il y a bien des règles qui existent. En Europe, un ministre ou un secrétaire général qui perd des élections, le même soir, il démissionne. Mais ce sont des choses qui ne sont jamais arrivées en Afrique. Donc moi, je n’ai pas de point de vue à donner sur cette question. Chacun sait pourquoi, il est au Rdr. Chacun est venu avec ses idées. Mais je dis, un responsable qui perd les élections démissionne. Quand Chirac nous a dit ici que nous n’étions pas prêts pour la démocratie, qui ne l’a pas insulté ? Mais c’est la vérité. Vous êtes journaliste, est ce que vous avez entendu un jour qu’un pays africain a fait des élections sans accrocs, sans entendre crier à la tricherie ? Pourtant, votre représentant était là quand on dépouillait les bulletins, il a même signé le procès-verbal. La tricherie vient d’où ? C’est pourquoi je dis que la politique en Afrique, on la fait avec la haine.
Etes-vous en train de dire que le Rdr n’a pas d’avenir si Amadou Soumahoro est maintenu à la tête du Rdr ?
Amadou Soumahoro, s’il est secrétaire général, c’est qu’il y a quelqu’un qui l’a nommé. Si cette personne fait de la politique, elle doit savoir quoi faire. Mais si lui (Amadou Soumahoro) ne dit rien ou ne comprend pas, la personne qui l’a mis là doit lui faire savoir la conduite à tenir. Alors que les gens prennent leur responsabilité, nous, on les suit. Nous savons ce que nous avons fait pour le Rdr à Adjamé et ce que ça nous a coûté.
A vous entendre, monsieur le maire, la santé du Rdr n’est pas reluisante ?
Le Rdr est en bonne santé. Regardez le nombre d’élus au Rdr, c’est ça le résultat, la santé d’un parti ? C’est ça. Nous sommes premiers dans les élections municipales, premiers dans les élections législatives. Nous sommes premiers ou égaux dans les régionales, vous voulez quoi encore ? Nous sommes en bonne santé.
Mais vous êtes le parti qui a enregistré le plus grand nombre d’indépendants, cela ne veut-il pas dire qu’il y a friction ou malaise ?
Il n’y a pas de friction ni de malaise, il y a de l’indiscipline. C’est différent. Et aussi, il y a beaucoup d’indépendants qui ont été suscités par des gens qui veulent dire à Alassane « lève-toi que je me mette à ta place ». Il y en a.
De qui parlez-vous, monsieur le maire ?
Je parle de ceux qui veulent succéder à Alassane.
Des noms ?
Peut-être moi-même, Sylla.
Vous voulez dire des personnes au sein du Rdr ?
Oui dans le Rdr même. Il y a peut être Sylla même qui a suscité des candidatures d’indépendants. Le jour où on va dire « remplaçons Alassane », je crois qu’ils seront reconnaissants, ils auront de la mémoire pour revenir vers moi. Il y en a. donc, ce n’est pas de l’indiscipline pour d’autres, c’est suscité.
Vous voulez dire qu’il y a des gens qui sont Alassane Ouattara au sein du Rdr ?
Non, ils sont pour eux-mêmes, ils veulent préparer leur place. Peut-être que nous sommes dedans aussi. Qui veut faire la politique qui ne veut pas aller plus loin. C’est ça, c’est dommage, mais je vous ai dit que la politique pratiquée en Afrique et dans les autres pays développés, ce n’est pas la même chose. Il n’y a que le parti qui peut choisir par des élections internes, le président du parti, le secrétaire du parti. Mais quand déjà, dix ans avant, on commence à préparer ça, c’est bien. Chacun sait comment il vit et on ne sait quand on va partir dans l’au-delà. Il y a tout ça qu’il faut mettre dans la balance.
Les militants du Rdr se plaignent des cadres, élus, nommés. Ces derniers ne sont plus accessibles, ils ont rompu le contact avec la base. Leurs téléphones portables sont fermés, votre commentaire sur cet état de fait ?
Je sais que moi je suis ouvert à tout le monde. Si on ne me trouve pas à la mairie, on vient au Qg du Rdr ici. Je suis là. On va chez moi à la maison, je suis là. Donc, ils vont à la perte, ils vont à leur propre perte. Faut qu’ils le sachent, quelqu’un qui vous a fait, on ne lui crache pas dessus. Qu’ils ouvrent leurs cellulaires. On n’est pas obligé de donner une suite favorable à toutes les demandes. Quand vous ne pouvez pas, vous dites la vérité à la personne. Je crois que c’est ce qui est bien. Ce n’est pas la peine de fermer les cellulaires ou faire des promesses qu’on ne peut pas honorer. C’est dommage.
Quelles sont vos relations aujourd’hui avec votre challenger d’hier, Soumahoro Farikou ? Est-ce que la paix est revenue ?
Même pendant la campagne, la paix existait entre lui et moi. Après ma victoire, je lui ai dit : la mort n’a pas eu lieu. C’est le premier mot que je lui ai lancé. On a ri, chacun est allé sur son chemin. Lui et moi, nous avons de très bons rapports, seulement, c’est ceux qui sont autour de Farikou qui ne veulent pas me voir. Je ne sais pas pourquoi. Mais tous ceux-là, je leur ai rendu service. J’ai rendu service à tous ceux-là. Celui qui dit que c’est faux, qu’il vous prenne à témoin, qu’il vienne me voir à mon bureau demain : je demande une rencontre. Il n’y a pas un à qui je n’ai pas rendu service. Tous ceux qui s’agitent. Et tous les employés de la mairie sinon 80% étaient contre moi. Pourtant, c’est moi qui les ai embauchés. J’ai ramassé des gens dans la rue…
Ceux-là, qu’est-ce que vous leur faites ?
Rien, ils sont là.
Toujours agents de la mairie ?
Ils sont là, à moins qu’ils démissionnent. Parce que je suis libre d’affecter quelqu’un où je veux. Si tu ne veux pas aller, tu vas démissionner. Mon service de communication a brillé par son absence. Je n’ai pas vu un. L’un d’entre eux était parti à Katiola sans permission pendant 11 jours. Si vous quittez votre service sans autorisation pendant 11 jours, on vous fait quoi ? C’est le licenciement. Je n’ai rien dit, j’ai donné une demande d’explication. Il me répond, je demande pardon, je ne me reconnais pas dans toutes ces dates… Moi, j’ai une fiche de présence. Quand vous êtes là, on signe, quand vous n’êtes pas là, on met absent. On dit, Alassane s’en va à Man pour 5 jours. Sans autorisation, ils sont partis. Je leur ai donné une demande d’explication. Ils ont demandé pardon. Je dis non, la loi, il faut l’appliquer. La loi, elle est dure mais il faut l’appliquer. Je n’ai rien dit. J’attendais que l’Etat me donne la plume pour signer, c’est moi qui ai le stylo aujourd’hui pour signer. Mon investiture, je vais la faire grandiose à Adjamé. Tous ceux-là, des petits bandits, des petits voleurs. Mais ils seront affectés à d’autres postes. S’ils ne veulent pas, ils rendent le tablier. Il y a beaucoup qui attendent aux portes de la mairie. Faites un tour là-bas, vous verrez beaucoup de jeunes en quête d’emplois.
Monsieur le maire, on a constaté qu’il y a beaucoup de magasins à Adjamé ?
Mais oui, avez-vous vu un bateau accosté à Adjamé ? Ou bien, avez-vous vu un Boeing atterrir à Adjamé ? Vous voulez qu’on aille à la perte ? Aujourd’hui, Adjamé est devenue un Dubaï de Côte d’Ivoire. On quitte Bouaké, Daloa, Odienné, Bamako, Ouaga, on vient faire ses achats à Adjamé, on prend le car et on s’en va. Vous avez vu qu’à la gare aussi, il y a trop de camions. Ça fait plaisir. Le jour, on a près de 2500 000 personnes qui circulent en même temps. Alors nous, ça nous arrange, les autres nous envient. C’est difficile à gérer parce qu’ils viennent jeter leurs ordures et ils s’en vont. Mais nous, on dit d’accord. C’est tout dernièrement que nous avons créé un port sec vers l’ancienne casse à Williamsville. Je sais qu’on va créer d’autres ports secs parce qu’il faut toujours faire de l’imagination pour renflouer les caisses de la mairie. Sans les commerçants, il n’y a pas de mairie à Adjamé. Alors, on m’attaque en disant que j’ai construit des magasins. Si je ne construis pas des magasins, je vais faire quoi ? Je laisse les gens dans la rue ? Quand il y a un accident, on dit, c’est le maire. Il donne les tickets, c’est lui qui a fait tuer les gens. Et pourtant, quel corps de sécurité n’avons-nous pas utilisé sur le boulevard Nangui Abrogoua afin de dire aux gens que ce n’est pas un lieu pour faire le commerce. J’ai offert 4000 places au Forum des marchés, gratuitement aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens. Ils sont venus en grand nombre prendre les places. Nous avons fait les papiers. Je me rends compte aujourd’hui que toutes ces places ont été vendues à nos frères de la sous-région. J’ai scanné les photos et je signe une nouvelle lettre, c’est moi seul qui signe cette lettre. Je constate que ce sont les Nigériens, les Béninois, les Maliens, les Guinéens, les Burkinabés qui sont là. Les Ivoiriens sont rares, ils ont tout vendu souvent à 800 000 ou 900 000.
Mais ils sont dans la rue ?
Justement, ils vendent les places et ils vont s’installer dans la rue. Et quand je les chasse de là, on dit que le maire n’est pas bon. Pourtant, j’ai donné de la place.
Il y a aussi la pagaille un peu partout… ?
Je suis en train de réfléchir.
A quoi ? Aux solutions ?
Oui, aux solutions du boulevard Nangui Abrogoua. Peut-être que tout le monde n’approuvera pas, mais je vais essayer, parce que je veux mettre de l’ordre au Forum. Il y aura une heure d’ouverture et une heure de fermeture pour permettre aux gens et peut être avec l’aide des sapeurs pompiers qui ont les lances à eau de nettoyer le marché.
Mais il n’y a plus de places dans le Forum ?
C’est vous qui le dites.
Nous avons visité jusqu’au dernier étage, on nous a signifié tous les box occupés, même ceux qui étaient fermés.
Si c’est attribué, il doit y avoir quelqu’un. Dans la lettre, il est écrit : «si vous n’occupez pas votre place pendant un mois, si vous ne payez pas la taxe municipale pendant un mois, le maire se réserve de vous retirer votre place pour l’attribuer à un autre commerçant».
Allez-vous donc procéder à des retraits ?
Bien sûr, il y a des places vides. Quand tout sera attribué, je vais commencer à vérifier tout ce qui est fermé. Je les retire, je prends un huissier qui l’ouvre, on le donne à quelqu’un d’autre qui veut travailler. Moi, je veux des gens qui veulent faire le commerce.
Ne pensez-vous pas qu’Adjamé mérite encore un autre Forum des marchés pour caser tous ces commerçants et désengorger toutes ces rues?
C’est ce que je pense, mais il n’y a pas d’espace à Adjamé.
Et sur le site du port sec ?
N’avez-vous pas entendu qu’il y aura une gare internationale d’Abidjan en cette zone ? Il y a trois semaines, le président devait venir poser la première pierre. Nous sommes au travail pour la gare. Mais il y a un marché qui est en train de se construire par un privé. En face de Macaci, si vous allez à Abobo, à gauche. Ça s’appelle les Halls d’Adjamé. C’est un Libanais qui construit ce marché. C’était le terrain de son père. Il fait un centre commercial plus un grand marché dans cette zone. Mais est-ce que ça va désengorger Adjamé ? Plus on construit, plus le monde vient. Et certainement, nous allons reconstruire le marché de l’Habitat extension. Je suis en train de discuter avec les nouveaux conseillers, s’il faut le faire en étage ou en bas.
Vous annoncez des solutions après réflexion. Mais avez-vous les moyens pour rétablir l’ordre sur le boulevard Nangui Abrogoua ?
Je vous ai dit qu’on veut d’abord nettoyer le marché. Ce que je pense, c’est qu’on va fermer le boulevard Nangui du lundi au vendredi. Plus de voitures, plus de vendeurs sur les trottoirs. La circulation doit être fluide. Il n’y a que les magasins qui doivent ouvrir. Les samedis et dimanches, c’est une foire. On ferme les deux voies aux voitures. Ne pourra passer à Adjamé que le bus sur son site propre. Et tous les commerçants qui veulent faire de la foire, viennent pour la foire, samedi et dimanche. Nous sommes en train de voir si dans ce cas de figure, samedi et dimanche, il y a des commerçants qui font plus de vente que dans la semaine. La réflexion est en cours.
Comment jugez-vous les actions du président de la République ?
Nous sommes satisfait parce qu’il y a eu 10 ans ou rien n’a été fait en Côte d’Ivoire. Prenez la route pour aller à Bouaké. Vous voyez les gros camions tomber partout. De Yamoussoukro à l’autoroute, vous comptez 2 heures. Or avant Yamoussoukro Abidjan, c’est une heure et demie. J’ai hâte de voir l’ouverture de l’autoroute et qu’il y ait moins de morts. Sinon, le président, il est au travail. Il y a le seul problème que je lui dis, chaque fois que je le rencontre, c’est l’emploi des jeunes. C’est mon inquiétude. On a fabriqué plein de diplômés en dix ans et aucun n’a eu du travail. Et malheureusement avec de faux diplômes. Les Bts aujourd’hui, même si vous en voulez aujourd’hui, demain on peut vous le donner. C’est dommage !
Quel est votre commentaire sur la question du rattrapage dont est pointé du doigt le régime?
Ça vous inquiète ? Moi, je dis même que le rattrapage a trop retardé. Parce que moi, mon nom commence par S. Et dans le rattrapage, on est à B. Parce que j’ai vu dans le journal : Bakayoko par ci, Bakayoko par là. C’est les B actuellement. A quand on va arriver aux S?
Mais vous êtes maire ?
Non, je ne suis pas nommé. Je me suis battu pour avoir ma place. Vous parlez de nomination. Moi, je suis loin encore : S. non, il n’y a pas de problème. Moi, je trouve que si quelqu’un mérite, je pense qu’il faut le nommer. S’il mérite, il faut le nommer. C’est ça un pays.
Les Ivoiriens se plaignent aussi de la cherté de la vie, ils ont espéré que le coût de la vie allait baisser, mais ce n’est pas encore le cas ?
Mon opinion, c’est que l’Ivoirien n’aime pas travailler. Dieu nous a donné un pays où tout pousse. Est-ce que vous avez vu un demi hectare de manioc, d’igname ou de piment appartenant à un cadre ou un ministre ? Si chacun s’y mettait, vous verrez que les prix vont chuter. Plus l’offre est grande, plus les prix baissent. Parce qu’il n’y en a pas. C’est ce qui fait que c’est cher. Nous-mêmes qui savons ça, nous qui avons été à l’école, on sait faire cette différenciation, mettons-nous un peu au travail.
Pour vous, monsieur le maire, est ce que le Rhdp existe encore ?
Au haut niveau, ça existe. Moi, j’ai des Pdci dans mon Conseil municipal. Ils sont avec moi. J’ai été choisi par le parti, ils sont venus, nous avons travail lé ensemble. Ils sont élus sur ma liste.
Mais est ce que le Rhdp a encore sa raison d’être ?
Si, le Rhdp a sa raison d’être. Sinon, on l’aurait créé pour tuer le Fpi. C’est ça. J’encourage ceux qui sont choisis à la tête du Rhdp. Seulement à l’intérieur de tous les partis politiques, il y a de petits problèmes. Ça, c’est leur affaire. Mais que les leaders du Rhdp s’entendent. S’ils s’entendent, la base va suivre.
Le Fpi fait la cour au Pdci et le Rdr fait aussi la cour au Fpi …?
Mais nous ne sommes pas là pour réveiller les partis qui meurent. Ce n’est pas notre travail ça. Vous pouvez me donner la source ? Je sais qu’il y a des gens au Pdci qui veulent tout détruire. KKB même l’a dit. Il a dit qu’Alassane, il ne veut pas le voir. Il ne l’aime pas. Et il ne le soutiendra jamais, c’est grave. C’est grave, bon c’est le Rhdp qui a fait de lui député à Port Bouet. Est ce qu’il a refusé ça ? Il n’a pas craché dessus. Non, quand même, qu’on mette balle à terre et soyons humbles. Soyons humbles.
Vous avez dit : « nous ne sommes pas là pour réveiller les partis qui meurent ». Voulez-vous dire que le Fpi est en train de mourir ?
Le Fpi est mort.
Vraiment mort ?
Mais vous avez entendu Amani l’autre jour, ou bien…
Qu’a t il dit ?
Il a dit que lui, il ne suivra plus les durs là. Il faut qu’ils aillent à la table de négociations. Danièle Boni, elle a dit la même chose. On ne peut pas toujours donner la chaise vide dans un Forum, sinon on va à la perte.
Interview réalisée par PAUL KOFFI et DIARRASSOUBA SORY
Collaboration : LANCE TOURÉ