(Notre Voie, 4 janvier 2014) – Charles Blé Goudé désormais détenu au siège de la mission des Nations-unies à Sébroko, dans la commune d’Attécoubé, à Abidjan ? Faux, dit Kadidia Ledron, porte-parole de l’Onuci. Celle-ci estime que la mission des Nations-unies, quelle que soit sa volonté d’aider les Ivoiriens, ne peut se transformer en geôlier. Pour elle, si l’Onuci doit aider les Ivoiriens, elle doit le faire au grand jour. Par conséquent, Kadidia Ledron dément de façon formelle toutes les rumeurs qui circulent sur cette affaire.
Et pourtant, une source proche du pouvoir affirme : «Nous avons décidé de transférer les prisonniers politiques pour qu’ils puissent recevoir des visites». Par ailleurs, selon une autre source proche du pouvoir, concernant toujours Blé Goudé, il serait effectivement passé à l’Onuci dans le cadre d’une procédure conduite par les enquêteurs de la Cour pénale internationale (Cpi). Ce passage se justifierait par le souci du pouvoir d’extraire le prévenu des locaux de la Dst qui ne serait pas un lieu approprié pour interroger une personnalité comme Blé Goudé. Du coup, une interrogation revient sur toutes les lèvres: la procédure de transfèrement de Blé Goudé à la Cpi a-t-elle commencé ? Cette interrogation se justifie d’autant plus qu’Alassane Dramane Ouattara n’avait pas tranché concernant le cas de l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo comme il l’a fait dans le cas de Simone Gbagbo.
Interrogé, l’avocat de Blé Goudé dit ignorer toute cette histoire. En revanche, il serait favorable à ce que le juge d’instruction lui permette d’accéder à son client. Par ailleurs, le Front populaire ivoirien (Fpi) a rencontré le pouvoir concernant les conditions de détention d’un certain nombre de prisonniers dont le «Général». «A la dernière rencontre que notre parti a eue avec les membres du gouvernement, il a été demandé que des prisonniers soient libérés ou à défaut mis dans des conditions normales de détention », a indiqué une source proche du Fpi. Outre Charles Blé Goudé, les faits concernent aussi d’autres prisonniers politiques à qui le pouvoir Ouattara aurait fait changer de lieu de détention. Il s’agit notamment du commandant Séka Anselme dit Séka Séka dont on ignorait jusque-là le lieu de détention qui aurait été transféré à Man et du Général Dogbo Blé Brunot, passé de l’école de gendarmerie au camp commando d’Abidjan-Koumassi.
Armand Bohui
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