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Par RFI

Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly a été refoulé, vendredi 19 juin, à son arrivée à Kinshasa où il devait donner un concert, ainsi que15 membres de son équipe. Le chanteur ivoirien devait être à l’affiche, dimanche soir, du festival Jazz Kif 2015. Joint par RFI, Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais, évoque une fraude fiscale. Tiken Jah Fakoly, parle, quant à lui, de censure.

Tiken Jah Fakoly, chanteur de reggae ivoirien et politiquement engagé, s’est vu refoulé avec son équipe, dès son arrivée à l’aéroport international de Ndjili. Lambert Mendé, ministre et porte-parole du gouvernement congolais, s’est expliqué, sur RFI, au sujet de ce refoulement du chanteur qui était pourtant pourvu de son visa d’entrée en République démocratique du Congo.

« Ce que les services d’immigration nous disent, c’est qu’il y a eu des déclarations qui sont en contradiction avec ce qui est porté sur le visa. On demande un visa touristique et on vient ici faire une activité professionnelle avec, à la clé, des revenus sur lesquels il faut payer certaines taxes. Ils ont donc estimé qu’il y avait une tentative de fraude et c’est pourquoi il a été renvoyé avec toute son équipe. Nous sommes très sévères, ces jours-ci, avec cela. L’Etat voudrait maximiser ses recettes, et se montre, par conséquent, sévère partout où il y a des fraudes et où il y a des fuites de revenus publics », a déclaré, à RFI, Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement de Kinshasa.

Joint par RFI, Tiken Jah Fakoly , réagit, de son côté, à propos de sa présence indésirable à Kinshasa.

« Je pense que j’ai été censuré par rapport aux messages que je passe pendant les concerts et par rapport à l’alternance qui est quelque chose de très important, pour nous, aujourd’hui. Je pense qu’il n’y aura pas de vraie démocratie sans alternance. Et c’est après l’alternance, dans tous ces pays-là, qu’on arrivera à une vraie démocratie et quand on sera en démocratie, on entamera alors le vrai développement », a-t-il déclaré.

« Je ne pense pas que j’ai représenté un danger pour ceux qui sont au pouvoir au Congo mais en même temps, on n’est pas surpris. Sachant qu’il y a des militants des droits de l’Homme qui sont en prison, au Congo, cela veut dire simplement que la liberté d’expression n’existe pas dans ce pays », a tenu à préciser le chanteur ivoirien. 

Concernant le troisième mandat, tout le monde connait notre position. Nous voulons une Afrique meilleure pour nos enfants et nos petits-enfants; il va falloir passer à l’alternance. C’est après l’alternance qu’il y aura une vraie démocratie, et après la démocratie viendra le développement. Quand le peuple aura cette force-là de changer les dirigeants quand il n’est pas satisfait.