Au cours d’un ‘’débat de maison’’ comme cela est de coutume depuis des années de solidarité, à la faveur des retrouvailles entre frères amis et connaissances dans les ‘’Grins’’, un avocat (membre de notre Grin), a cru bon d’attirer notre attention sur un constat fait sur le certificat de nationalité.
‘’ Les amis savez vous que sous Ouattara (le Président de la République), il existe encore l’ivoirité ?’’
Convaincu qu’il était, et persuadé qu’en parlant du PR, il attirerait notre attention, il ne fallait pas mieux pour tous ces inconditionnels ou sympathisants du Docteur Alassane Ouattara que nous sommes, de ‘’lapainniser ‘’nos oreilles en dressant majestueusement, les pavillons de cet orifice (passage du son), pour ne perdre aucune bride de cette information venant de la bouche d’un averti ; un avocat inscrit au barreau de Côte d’ivoire.
C’est alors qu’il va nous apprendre que sur le certificat de nationalité ivoirienne, des magistrats continuent de faire une lecture sélective, au faciès et au patronyme dans le cadre de la délivrance du Certificat de nationalité à une catégorie de pétitionnaires.
Il n’en fallait pas d’avantage pour susciter le courroux collectif ; mais pour des intellectuels, la sagesse nous commanda de prendre du recul, afin que chacun ait le temps de scruter au microscope le fameux sésame, le Certificat de Nationalité qui, a fait tant de mal à la Côte d’ivoire et entrainer une crise militaro civile sans précédant, dans ce beau pays de Félix Houphouët-Boigny. Une crise inique, absurde du fait des tenants du pouvoir d’alors, dont l’une des plus ‘’grosses victimes’’, est le Président de la République actuel, Alassane Dramane Ouattara, très bien parti pour avoir un second mandat en 2015.
Venons-en au certificat de nationalité ivoirienne :
En ce jour dominical, j’ai pris le temps d’examiner à la loupe une copie originale du certificat de nationalité et voici l’écriteau qui a attiré mon attention :
‘’ Point à vérifier: naissance en côte d’ivoire. Cette naissance constitue une présomption. Cependant il vous appartiendra de vérifier le lieu de naissance du ou des parents du postulant lorsqu’il vous apparaitra par exemple à l’examen des noms sur l’acte de naissance du pétitionnaire, qu’ils sont étrangers. Quelque soit le résultat de vos vérifications vous solliciterez les instructions du Ministre de la justice.’’
A la lecture de cette mention bien visible et mise en valeur sur le certificat de nationalité ivoirienne, on n’est pris de dégoût et on ne peut que peut que maudire l’ivoirité, véritable cause de la fracture sociale.
On a pas besoin d’être juriste pour faire les analyses suivantes :
‘’..il vous appartiendra de vérifier le lieu de naissance du ou des parents du postulant lorsqu’il vous apparaitra par exemple à l’examen des noms sur l’acte de naissance du pétitionnaire, qu’ils sont étrangers’’
Comment peut-on établir la nationalité d’un individu, à partir de son nom ou patronyme ? C’est insensé, voir idiot (je n’ai pas trouvé meilleure expression).
La nationalité est une notion juridique. Elle est bien définie par le code de nationalité qui permet à quiconque de percevoir tous les contours de cette notion qui à priori, ne doit pas faire l’objet d’interprétation pernicieuse, sélective, sectaire et fallacieuse.
On est ivoirien soit par les liens du sang (père ou mère ivoirien), par le mariage (revisité par les ivoiritaires sous le régime défunt) ou par acquisition.
Un chinois d’origine peut bel et bien devenir ivoirien par la naturalisation et continuer de s’appeler Chian Ping ou Chin Chan !
Je me souviens d’un débat qui au eu lieu au sein de la constituante en 2000. Au moment de l’adoption des textes à controverse qui vont hélas, fonder la Deuxième République de Côte d’ivoire. La loi fondamentale qui est en vigueur actuellement, malheureusement souillée par tant de vilains sentiments orientés à l’époque contre un seul homme, Alasanane Ouattara , aujourd’hui Président de le République de Côte d’ivoire . Des vilains sentiments contre ADO, mais qui vont avoir des effets collatéraux terribles et faire des nombreuses victimes du faciès et du patronyme en Côte d’ivoire.
A l’époque, une personnalité, bien connue dans le milieu universitaire ivoirien, Madame Guidy Wandja Joséphine membre de la constituante fait une analyse pertinente, quant il s’est agit de statuer en commission sur les conditions d’éligibilité à la Présidence de la République, singulièrement sur: ‘’ être ivoirien de père et de mère d’origine ivoirienne.’’
Madame Guidy Wandja donne l’exemple de deux couples chinois qui s’installent en Côte d’ivoire. Les deux couples acquièrent la nationalité ivoirienne des années plus tard, conforment à la loi. Les couples donnent naissance à deux enfants, une fille et un garçon. Elle pose la question ‘’ces enfants là sont ils ivoiriens ou non ?’’ Avec pincement au cœur et du bout des lèvres, les ivoiritaires répondent: ‘’ils sont ivoiriens et après ?
Les enfants de cette deuxième génération sont ivoiriens de père et de mère d’origine chinoise.
Madame Wandja poursuit: les enfants issus des deux couples, la fille et le garçon se marient et donnent naissance à un enfant. Elle demande : ‘’cet enfant (issu de cette troisième génération) , une fois devenu majeur absolu, peut ils se présenter à l’élection présidentielle? Les ivoiritaires à l’unisson : ‘’jamais, des chinois comme ça ! ‘’
C’est à ce niveau qu’on perçoit l’absurdité et la mauvaise foi manifeste des xénophobes de l’âge de la pierre taillée.
Au regard de leur propre texte qu’ils ont pompeusement introduit dans la loi fondamentale de 2000…Souvenons nous ‘’l’hystérie et la dérive collectives’’ de l’épopée honteuse du oui et du non
Et pourtant cet enfant de la troisième génération est bel et bien ivoirien de père et de mère d’origine ivoirienne avec la couleur de la peau jaune intacte. Devenu majeur absolu, il peut bien briguer la magistrature suprême de la Cote d’ivoire au regard de la loi.
De tout ce qui précède, retenons que ‘’le serpent n’est pas encore mort’’, il continue d’inoculer son venin mortel de façon subtile dans les méandres des textes fondamentaux et obscures de la Côte d’ivoire.
La mention absurde sur le certificat de nationalité est un exemple patent, à extirper au plus vite.
Pour décapiter à jamais ce serpent maudit et vaincu au nom de Dieu et du Peuple de Côte d’ivoire, il faut une vaste campagne de sensibilisation et un colloque sur les méfaits pernicieux de l’ivoirité qui hélas, étalent leurs tentacules à travers les textes fondamentaux de la Côte d’ivoire, notamment la constitution ivoiriennes emplie de notions confligènes.
Il faut revisiter et faire le grand toilettage des textes, de tous les textes (constitution, code de la nationalité, code électoral etc.…) et pourquoi pas envisager la Troisième République pour une Côte d’ivoire unie et prospère. Cette terre d’espérance ! Wait and see !
Soumahoro Alfa Yaya
Journaliste Free Lance. E-mail: soumalfa@gmail.com