La sous-préfète met fin à la réunion Consensus autour de Mme Adagra Il est 9h45, ce jeudi 28 mai 2015. La salle de réunion de la sous-préfecture de Sikensi, située à 75 Km d’Abidjan, est prise d’assaut par les femmes. La raison est que Mme Blé, la sous-préfète de la localité, initie, ce jour, une rencontre qui vise à réconcilier les femmes qui ont connu des frictions en leur sein. Des différends nés de la volonté des différentes associations féminines de mettre sur pied une fédération qui parlerait en leur nom. Cohésion entre les femmes et informations concernant le don de la Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, sont les deux points sur lesquels elles doivent réfléchir. Si le premier point de l’ordre du jour est épuisé, après des échanges de vérité mais empreints de courtoisie, il n’en sera pas de même pour le second. En effet, Mme Blé, la sous-préfète met fin, avant terme, à la réunion. L’administratrice juge que la rencontre ne pouvait plus se poursuivre du moment qu’Albertine Adagra, cadre de la localité, également à l’origine de cette concertation, émet le souhait de se retirer pour répondre à une urgence à Abidjan. « Nous avons convenu qu’à l’issue de cette réunion, les femmes de Sikensi seront unies et travailleront dans la cohésion, au sein de la Fédération. Si Mme Adagra, qui a souhaité que cette rencontre se tienne aujourd’hui, a une urgence et qu’elle doit partir, je me vois dans l’obligation de mettre un terme à la réunion pour espérer pouvoir vous réunir à nouveau », décide la sous-préfète, invitant les femmes issues des différentes communautés de Sikensi à s’unir. « Si vous apprenez quelque chose qu’aurait dit votre sœur, approchez-là pour que le foyer de tension soit vite circonscrit. Je vous invite au pardon et à l’amour », ajoute Mme Blé. A ce moment, plusieurs femmes estiment que le fait que Mme le commandant ait mis un terme à la réunion, n’est pas une décision généreuse. Quant à Albertine Adagra, qui a décidé d’organiser les présidentes des villages du département de Sikensi, afin qu’elles soient des relais en ce qui concerne les questions de développement, elle reçoit le soutien des femmes qui disent se reconnaître dans le combat qu’elle mène. Une reconnaissance qui va aboutir à la décision prise par Mme Gnagne, la présidente de la Fédération des associations féminines de Sikensi, de confier à cette cadre de banque, la présidence d’honneur de ladite fédération, présentement en constitution. « Je donne mon accord de principe pour être la présidente d’honneur de notre association à toutes. Je voudrais dire que c’est en tant que cadre du département, que j’organise mes sœurs présidentes des associations des villages en collectif. Cela, je vous le dis, ne va pas empêcher la Fédération d’évoluer. Moi, je responsabilise les présidentes, et mon rôle, à la limite, se résume à coordonner les actions. Donc, j’attends de prendre connaissance des textes de la fédé- ration, afin de voir les orientations », souligne Mme Adagra, candidate aux dernières élections municipales à Sikensi. Au demeurant, les présidentes des différentes associations promettent d’œuvrer en sorte que les femmes de Sikensi parlent, dorénavant, d’une seule voix.
Serge YAVO (Envoyé spécial à Sikensi)
Source: Soir Info 6198 du mercredi 3 juin 2015