C’est à croire qu’ils ne savent plus à quel saint se vouer. Le PDCI-Daoukro et le FPI des GOR sont vraiment à la croisée des chemins. Signature d’un nouveau « document cadre de collaboration portant projet de réconciliation des Ivoiriens pour une paix durable ». Voici la nouvelle trouvaille, la nouvelle comédie politique que les deux formations politiques de l’opposition radicale viennent de servir aux Ivoiriens, avec pour acteurs principaux Guikahué et Assoa Adou et pour metteurs en scène leurs chefs respectifs qui, aux dires de M. Guikahué ont donné leur caution. Elles se proposent en effet, après avoir échoué sur tous les tableaux politiques, de sceller la réconciliation véritable (?) entre les Ivoiriens. Normalement, l’on devrait s’en féliciter.
Mais là où le bât blesse, c’est que voilà des gens qui refusent obstinément ou qui affichent une incapacité notoire à se réconcilier avec eux-mêmes, au sein de leurs formations politiques respectives et qui veulent réconcilier tous les Ivoiriens. Ils auraient même pour faire sérieux, élaboré un schéma, une sorte de modus operandi, une recette magique pour réaliser le miracle de la réconciliation.
Mais, si tant est que nos amis bien aimés ont trouvé le remède miracle pour enfin réconcilier tous les Ivoiriens, la logique aurait voulu qu’ils essaient ce fameux médicament en leur sein avant de prétendre l’appliquer à tous les Ivoiriens. Laurent Gbagbo et les Gor n’arrivent pas à faire la paix avec Affi N’Guessan qu’ils vilipendent chaque jour sur les réseaux sociaux. Et pourtant, Dieu seul sait les efforts déployés par le président légal du FPI pour renouer avec Laurent Gbagbo d’une part, et avec ses partisans au plan local, d’autre part. L’on se rappelle en effet que M. Affi N’Guessan avait tenté à plusieurs reprises de se rendre à la Haye, puis à Bruxelles, pour faire la paix avec M. Gbagbo sans succès.
De son côté, Guikahué n’arrive pas à réconcilier le PDCI avec lui-même. Il ne parvient pas non plus à faire la paix avec KKP et KKB et de nombreux élus et cadres du parti. Pour preuve, la saignée continue au sein du PDCI-RDA. Quatre (4) maires, délégués départementaux du PDCI dans leurs localités d’origine viennent de claquer la porte du parti doyen pour rejoindre le RHDP, le grand parti de la fraternité ivoirienne. Et nous affirmons que cette ruée des militants du PDCI vers le RHDP doit se poursuivre, parce que tout simplement ces derniers ont du mal à accepter une alliance entre le PDCI et Laurent Gbagbo, l’adversaire irréductible du Président Houphouët-Boigny. Quel programme de société, en effet, le FPI, parti de gauche et le PDCI, parti de droite, peuvent-ils conduire ensemble ?
En outre, il n’échappe à personne que même dans leur volonté de réconcilier tous les ivoiriens sans exclusive, le FPI version GOR et le Président du PDCI version Daoukro ont volontairement oublié d’associer Soro Guillaume qui est devenu aussi depuis un certain temps, un adepte curieux de la réconciliation nationale.
Quant au PDCI-Daoukro pour qui la fin justifie désormais les moyens, il n’est pas inutile de rappeler qu’en un temps record, il a scellé et brisé des mariages à la vitesse de l’éclair, parfois, avec des « conjoints » qui sont des rivaux idéologiques.
En effet, après avoir décidé de façon unilatérale de tourner le dos au RHDP, pour des raisons d’intérêt personnel, le Président du PDCI-Daoukro a d’abord voulu faire le grand saut avec Guillaume Soro, avec qui il a scellé un bruyant mariage au son de la fanfare à Daoukro. A l’occasion il avait même esquivé des pas de danse en compagnie de celui qu’il appelait son « brave fils ».
Dans la foulée, le Président du PDCI-Daoukro avait tenté une idylle amoureuse avec Pascal Affi N’Guessan, le Président du FPI, avant d’abandonner ce dernier sur le chemin pour se retrouver dans les bras de Laurent Gbagbo à Bruxelles. Il n’est pas exagéré de dire que le Président Bédié a presque forcé la main au Président Gbagbo. Car, en réalité, que peut présager l’union entre un homme de droite et un irréductible homme de gauche, c’est-à-dire, deux hommes qui n’ont pas la même vision de société ? Ce que visent Laurent Gbagbo et Bédié, c’est avant tout une alliance de circonstance contre le RHDP dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Le projet de réconciliation n’est qu’un vil prétexte, un alibi, une escroquerie politique, sans plus. Même s’il doit s’allier au diable pour écarter le RHDP du pouvoir, Guikahué, le manipulateur, n’y voit aucun inconvénient.
L’enseignement que nous pouvons tirer de tout ce cirque politique, c’est qu’ils ont finalement pris conscience de leur faiblesse devant le GRAND RHDP du Président Alassane Ouattara qui gagnera à coup sûr au premier tour de l’élection présidentielle d’octobre 2020 avec son candidat Amadou Gon Coulibaly, redouté de tous.
Où va donc la Côte d’Ivoire avec ces politiciens pris dans le tourbillon de leurs propres contradictions politiques ? Nous assistons, à la vérité, à un mariage forcé, un mariage que veulent sceller des partenaires qui ne s’aiment pas vraiment, des partenaires qui se détestent même en secret. Une seule chose semble en tout cas les réunir : leur haine viscérale pour le RHDP et la Côte d’Ivoire qui gagne.
Par ailleurs, en plus d’être un mariage forcé, l’union entre Laurent Gbagbo et le Président du PDCI-Daoukro est un mariage illégal. Car, au strict plan légal, Laurent Gbagbo n’est plus fondé à engager l’entité FPI sans l’accord de M. Affin N’Guessan qui en est le président légitimement reconnu. Ce dernier a donc toute la latitude pour poursuivre en justice Laurent Gbagbo et ses Gor pour faux et usage de faux.
Par ces temps de grand stress avec cette pandémie du Covid-19, nous pouvons quand même les remercier de nous avoir arraché un sourire avec ce sketch de comédie politique qui ne dit pas son nom.
Pour le FPI version GOR et le PDCI version Daoukro, il faut renoncer à être authentique en taisant les critiques et devenir hypocrite dans le seul but de faire mal au RHDP, leur adversaire redoutable et surtout en engageant aveuglement des personnes qui n’ont aucune vision de leur avenir.
En s’engageant donc dans ce mariage illégal et forcé, les Présidents Bédié et Gbagbo ont eux-mêmes abdiqué devant l’exigence de la rigueur et de la cohérence qui devraient guider toute action politique en rapport avec la vision qui la sous-tend. Car, comme on le dit souvent, la politique est avant tout une affaire de principe adéquat et établi, avant d’être une affaire de tactique électorale.
Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani