«Le congrès extraordinaire du parti est prévu les 21 et 22 mai prochains»
Le Front populaire ivoirien, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo a achevé, le samedi 16 mai 2015, à Abidjan-Angré, les travaux du séminaire relatif à son programme de gouvernement (2015-2020). Au terme des travaux, le ministre Augustin Kouadio Komoé, président du comité d’organisation, a décliné l’ossature de ce programme de gouvernement et en a profité pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’heure dont la création de la Coalition nationale pour le changement. Selon lui, la naissance de la Coalition est une bonne chose parce que le Fpi milite pour le pluralisme en Côte d’Ivoire. «La coalition ne gêne pas le Fpi, pas du tout. L’espace politique est là et finalement, ce sont les militants et les Ivoiriens qui vont décider. Et ce que nous souhaitons au Fpi, c’est que les Ivoiriens décident sur la base des programmes de gouvernement. Notre culture c’est celle-là. C’est pourquoi nous sommes rentrés en laboratoire. ce qui s’est passé à l’hôtel Belle Côte n’est pas un événement majeur, ce n’est pas nouveau. On a vu il y a quelques mois, le Pdci et le Rdr se mettre en alliance pour l’élection présidentielle à venir. Nous, nous l’avons fait plus tôt dans le cadre de l’Alliance des forces démocratiques. Donc nous aussi, nous constituons une force. Et je dis que c’est une bonne chose parce que vous allez voir qu’au fur et à mesure que nous approcherons l’élection, le microcosme politique va évoluer», a-t-il dit. Parlant du séminaire, le conférencier a indiqué qu’il avait pour objet l’actualisation du programme de gouvernement du Fpi. Sur ce sujet, M. Komoé a souligné qu’en raison du contexte, plusieurs propositions ont été actualisées même si la politique de la refondation adoptée en 2000 demeure. «Actuellement, on parle de village planétaire. Toute politique et toute diplomatie doivent tenir compte de cet environnement nouveau. Croire qu’on peut gouverner un Etat en 2015 comme on le faisait il y a 50 ans, c’est se tromper. Vous remarquerez que ce qui se passe dans un Etat aussi petit qu’il soit est connu de toute la communauté internationale qui se croit obligée d’intervenir. Il y a comme une sorte de solidarité planétaire. Donc la politique extérieure comme la diplomatie doivent être dynamiques et s’adapter à l’évolution du monde», a-t-il confié avant d’ajouter : «La politique de la refondation de la Côte d’Ivoire continue. Ce programme de gouvernement est une sorte de continuité. Notre politique s’apparente à notre vision de la gestion de la Côte d’Ivoire. Il faut redonner de nouveaux ressorts à ce pays pour qu’il se développe. C’est cela le sens de la refondation». Pour ce qui est de l’image du Fpi qui s’articule autour de la réconciliation, de la cohésion sociale et du bien-être des populations, M. Komoé a indiqué qu’il faut tirer des leçons de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. «Pour des responsables politiques qui ne font pas de la démagogie, on ne peut pas continuer à tenir des discours qu’on tenait, il y a 5 ans. Est-ce que nous devons continuer à lancer des invectives entre nous Ivoiriens ? Est-ce que nous devons continuer de défier toute la communauté internationale ?», s’est-il interrogé. Avant de dire qu’il faut changer d’attitude. Selon lui, il faut chercher aujourd’hui à rassembler les Ivoiriens. Poursuivant, il a affirmé qu’un pays divisé est ingouvernable et qu’un pays qui n’est pas réconcilié ne peut pas être correctement gouverné. «Nous en avons fait l’expérience. Et le Président Ouattara en fait l’expérience aujourd’hui », a-t-il relevé. Également, il a invité les hommes politiques ivoiriens à se parler et à se retrouver autour des fondamentaux de la République. Ce, pour que la Côte d’Ivoire puisse amorcer son développement. Par ailleurs, le président du comité d’organisation du séminaire a souligné que le programme du gouvernement actualisé du Fpi sera soumis à l’adoption du congrès extraordinaire du parti, prévu les 21 et 22 mai prochains à Abidjan. C’est au cours de ce congrès que le candidat du Fpi à la présidentielle de 2015 sera désigné. M. Komoé a également affirmé que le congrès adoptera les mesures prises en faveur de la libération de l’ex-Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Ce congrès extraordinaire du Fpi, faut-il, le souligner sera marqué le samedi 23 mai par la célébration de la fête de la liberté, à Yopougon, à la place Ficgayo.
Cyrille DJEDJED
Source: L’Inter N°5079 du Lundi 18 Mai 2015