Il y a tout juste un an, en février 2019, l’infirmière fraîchement diplômée, Areema Nasreen, posait devant l’objectif, dans les couloirs de l’hôpital Walsall Manor, souriant à l’avenir qui s’ouvrait devant elle.
Un avenir placé sous d’heureux auspices, puisqu’il allait lui permettre de réaliser le doux rêve dont elle se berçait depuis l’adolescence, sans jamais y renoncer, malgré les obstacles et autres vicissitudes de la vie : se dévouer corps et âme au chevet de ses semblables, fragilisés par la maladie.
Rayonnante de bonheur, cette jeune mère de famille britannique d’origine pakistanaise se souvenait alors, non sans émotion, de l’événement marquant qui fit naître sa vocation (l’AVC de son père), de la manière dont elle l’avait accompagné dans cette épreuve, tout en nourrissant l’espoir de pouvoir être une source d’inspiration pour les jeunes filles musulmanes du royaume. « N’abandonnez jamais ! », clamait-elle dans les colonnes de la presse locale, en affichant une belle assurance.
« Je pleure tous les matins, parce que je suis si heureuse d’avoir enfin réalisé mon rêve le plus cher », confiait Areema Nasreen aux micros qui se tendaient vers elle, ajoutant la voix étranglée par les larmes : « Je veux juste pouvoir prendre soin des gens, en particulier ceux qui sont âgés et vulnérables ».
Il y a dix jours, les poumons attaqués par le Covid-19, la soignante, habituée à consacrer sa vie aux autres, a été hospitalisée d’urgence. Admise en soins intensifs, elle a été immédiatement prise en charge par ses collègues qui ont été fortement ébranlés en la découvrant alitée sur une civière.
« Je veux que tout le monde sache à quel point ce virus est dangereux. Areema n’a que 36 ans, et elle était en bonne forme physique, sans antécédents médicaux », a-t-elle insisté devant l’hôpital dans lequel sa sœur a donné le meilleur d’elle-même et où elle est en train de livrer le plus grand combat de son existence.