Une correspondance de
Sylvain De Bogou
Pour Afriqu’Essor
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À Londres, samedi 8 février 2025, sous une pluie torrentielle en ces moments hivernaux, des milliers de manifestants, principalement issus de la diaspora congolaise et africaine, ont marché dans les rues du centre-ville pour dénoncer l’implication présumée du Rwanda dans l’instabilité de la République Démocratique du Congo. Cette mobilisation, qui a rassemblé plus de 25.000 personnes, a mis en lumière les souffrances du peuple congolais et pointé du doigt la responsabilité des puissances internationales et des grandes entreprises dans l’exploitation des ressources minières congolaises. Une démonstration de force qui ne sera, selon les organisateurs, que le début d’une lutte plus vaste pour la souveraineté et la paix en Afrique.

Depuis au moins trente ans, et malgré la présence des forces de l’ONU, la RDC subit les assauts répétés des forces du M23, reconnues comme une branche armée de l’armée régulière du Rwanda, dirigée par le président Paul Kagame.

Officiellement, 15 millions de vies humaines ont été perdues dans cette spirale de violence, affectant principalement l’Est du pays, notamment Goma, une région riche en minerais de toutes sortes. On dénombre 11 millions de disparus et déplacés. En un mot, la RDC est victime de ses propres richesses.

Une mobilisation impressionnante malgré les intempéries

À 11 heures GMT, les manifestants – hommes, femmes et enfants – se sont rassemblés à Oxford Circus, haut lieu des affaires, avant de converger vers le siège de la BBC. Pendant une heure, les discours se sont enchaînés, dénonçant la complicité des médias internationaux dans les crimes commis en RDC. M. Barth NGOMA, président de la Diaspora congolaise au Royaume-Uni, a particulièrement souligné le silence coupable de la communauté internationale sur cette tragédie.

Les marcheurs ont ensuite pris la direction du siège de la compagnie Apple, dénonçant l’implication présumée de l’industrie technologique occidentale dans l’exploitation des minerais congolais, qualifiée de « meurtre organisé par le Rwanda et les Occidentaux ». Les interventions des participants ont mis en lumière le rôle de certaines multinationales dans le prolongement du conflit.

Une mobilisation qui paralyse le centre de Londres

La marche a totalement immobilisé le centre de Londres. Ceux qui connaissent bien la capitale britannique savent à quel point Oxford Circus est un axe majeur en matière de circulation et d’affaires. Cet événement a démontré la capacité de mobilisation de la diaspora africaine.

Par ailleurs, la manifestation a également été l’occasion d’annoncer la mise en place d’une plateforme africaine de travail, destinée à soutenir les organisations africaines luttant pour une véritable liberté du continent.

Des arrestations et un changement de trajectoire

Quelques arrestations ont eu lieu lors de la descente des manifestants vers le Parlement. Initialement, la marche devait aboutir à cet endroit, mais face à l’afflux grandissant de participants (plus 25 000 personnes), la police, dépassée par l’ampleur de la mobilisation, a unilatéralement modifié l’itinéraire.

 Conclusion : Une lutte qui ne fait que commencer

Cette marche historique marque un tournant dans la mobilisation de la diaspora africaine contre l’ingérence étrangère en RDC. Malgré les arrestations et les changements de parcours imposés par la police, les organisateurs réaffirment leur détermination à poursuivre la lutte. Ce rassemblement n’est qu’un début, et d’autres actions suivront pour exiger justice et dénoncer les acteurs impliqués dans l’instabilité de la région. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines initiatives, alors que le combat pour la paix et la souveraineté de la RDC continue de gagner du terrain sur la scène internationale.

Une correspondance de
Sylvain De Bogou
Pour Afriqu’Essor