L’avenir politique de Pascal Affi N’Guessan, président du Fpi, devient incertain au file du temps. L’on est à mesure d’affirmer que la crise au sein de ce parti pourrait emporter le numéro un de la formation politique créée par Laurent Gbagbo.
Le Front populaire ivoirien (Fpi) a décidé de se retirer de la nouvelle commission électorale indépendante (Cei). C’est ce qui ressort d’une réunion du comité central du parti, tenue le samedi 13 septembre 2014, à Abidjan. A cette réunion, 138 membres de cet organe de décision se sont prononcés en faveur du retrait de leur parti contre 119 voix pour le maintien et deux bulletins nuls. Si l’on s’en tient à la majorité dégagée par le comité central du Fpi, Alain Dogou dit Goba Maurice ne doit plus faire partie de la Commission. Pascal Affi N’Guessan essuie ainsi sa troisième défaite consécutive à la crise qui secoue le Fpi. La première défaite se situe au niveau de la désapprobation du comité de contrôle de la décision No 005 du 04 juillet dernier relatif au réaménagement du secrétariat général du parti. Ici, le comité de contrôle a interpelé le président du Fpi pour lui signifier la violation des textes du parti. La deuxième défaite est consécutive au désaveu cinglant du comité de médiation de cette crise, que l’ancien Premier ministre a essuyé. En effet, dans le réaménagement qu’il avait fait, Pascal Affi N’Guessan avait exclu des cadres du Fpi du secrétariat général et rétrogradé Mme Simone Gbagbo. Le comité de médiation lui avait recommandé de revenir sur sa décision. Une chose que l’actuel No 1 du Fpi aurait difficilement digérée. Le clou de ces différentes défaites d’Affi, c’est le retrait définitif de son parti de la Commission électorale Indépendante Cei). Pour rappel, le Président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan et ses alliés, avait annoncé leur participation à une Commission électorale indépendante (CEI) «consensuelle» au terme d’une rencontre avec le ministre l’Intérieur et de la Sécurité, hamed Bakayoko. Cette décision avait divisé les militants du Fpi. En effet, tandis que certains s’y opposaient farouchement, d’autres n’en trouvaient aucun inconvénient. Pour les premiers, le déséquilibre représentatif au sein de la Cei, annonce déjà une technologie électorale en faveur d’Alassane Ouattara, le candidat déclaré du rassemblement Des républicains (rdr) aux élections présidentielles de 2015 en Côte d’Ivoire. Quant à ceux qualifiés de ‘’modérés’’, ils soutiennent que l’absence du Fpi de la Cei, c’est permettre à Alassane Ouattara et ses alliés de tricher en toute quiétude. Au terme de lourds débats, le comité central vient de trancher : le Fpi se retire définitivement de la Cei. Les conséquences de cette décision pourraient être dramatiques pour l’avenir politique d’Affi N’Guessan. Candidat à sa propre succession à la tête du Fpi, l’enfant de Bongouanou risque de perdre ce poste lors du congrès du Fpi prévu pour le mois de décembre prochain. Congrès au cours duquel les militants éliront leur président. Il faut le dire tout net, Affi N’Guessan n’est plus en odeur de sainteté avec une grande partie des militants de base qui le soupçonnent de vouloir effacer les traces de Laurent Gbagbo pour se positionner. Et pourtant, ces militants n’ont que pour slogan, ‘’Gbagbo ou rien’’. A cet effet, ils ne cessent de déclarer que celui qui n’épouse pas les idiologies du Woody de Mama, qu’il parte. Certainement, un avertissement à Affi N’Guessan pour lui dire de revoir sa copie. Comme on le constate, les choses se compliquent davantage pour Pascal Affi N’Guessan. Le prochain congrès nous situera.
Henri Médi
Source: Le Figaro du Lundi 15 septembre 2014