Général Jean-Marie Michel Mokoko

Par Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Alors que se profile pour le 7 mai 2018 le procès politique du Général Jean-Marie Michel Mokoko, le distrayeur fils du dictateur Sassou fait une saillie nauséabonde sur ce qu’il croit être la bonne gouvernance au Congo-Brazzaville ; Celle-là qui fait la part belle aux voleurs des 14 000 milliards de francs CFA des « générations futures » et aux prédateurs de nos richesses.

On pensait avoir touché le fond avec le père, mais les récentes déclarations du fils nous laissent pantois et en ont retournées plus d’un dans le landerneau de la politique congolaise. Il est évident que nous n’attendions rien de celui qui n’a pas pu et su gérer les deux entreprises étatiques (La COTRADE et la SNPC) que son tyran de père lui avait données. Pendant que son père fait semblant de prôner les « antivaleurs », le fils sublime le vol d’où son manque de crédibilité. C’est le monde à l’envers.

Kiki le voleur, le prédateur !

Denis Christel Sassou N’Guesso

Celui que la plupart des Congolais qualifient de voleur, d’incompétent pour avoir contribué pour une part non négligeable à la dette du Congo, se mue en donneur de leçons à la jeunesse congolaise et aux Congolais de l’extérieur. Il sied à ce monsieur de comprendre que le Congo n’est pas une démocratie mais une dictature féroce qui n’a rien à envier à celle de sa cousine de la Corée du Nord. Dans une démocratie, sa place serait en prison pour crimes économiques et malversations financières. Ses comptes bancaires à Panama et ailleurs ne plaident pas pour sa probité dans la gestion des affaires publiques de l’État congolais. Comment peut-on promettre monts et merveilles en période de vaches maigres, alors que l’on n’a pas pu le faire en 34 ans de pouvoir absolu quand le lait et le miel coulaient ?

Le plan de succession dynastique qui se met en place sous nos yeux est devenu le leitmotiv de cette fuite en avant afin de perpétrer un système mafieux et tyrannique qui met en coupe réglé le peuple congolais. Ce peuple jadis vaillant en est réduit à la mendicité et ne vit plus que de dons reçus de ceux-là mêmes qui dilapident nos deniers publics.

La théorie des traits de personnalité des leaders met en valeur les caractéristiques, comme l’honnêteté et l’intégrité, pour avoir la capacité à influencer les autres de contribuer à l’efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres. Force est de constater que notre Baby DOC ne s’inscrit pas dans cette lignée, lui qui prône l’impunité pour les fossoyeurs de l’économie congolaise. Mais le contraire nous aurait étonnés et l’expression « tel père, tel fils » trouve ici toute sa signification. C’est le malheur des enfants d’hommes politiques congolais qui se mettent dans les pas de leurs géniteurs tels qu’ils soient. L’intelligence ne se transmet pas, mais la bêtise oui. Ce n’est pas de l’intelligence des « diplômes » dont nous parlons, mais de cette capacité à comprendre le monde qui nous entoure et à apporter des solutions idoines aux problèmes qui se posent à nous. Porter le nom d’un personnage fut-il illustre ne suffit plus pour prétendre présider aux destinées d’un pays. Ce qui nous intéresse c’est ce qu’ils ont dans la tête. A cette allure, la partie n’est pas gagnée car nous allons continuer à faire du neuf avec du vieux et dans ce cas le succès n’est pas garanti.

Ce que nous croyons, c’est qu’il faut que le Congo-Brazzaville, qui a besoin de ses cadres, redevienne une démocratie qui permettra l’expression de toute congolaise et de tout congolais afin que la société civile et une nouvelle classe politique émergent de cette chienlit.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous nous retrouvons à l’extérieur de notre pays en exerçant ce que nous aurions dû faire chez nous au Congo-Brazzaville. Ce que nous refusons, c’est de nous mettre à votre service parce que vous n’êtes pas les représentants légitimes du peuple congolais. Nous aurions aimé apporter notre pierre à l’édifice, mais l’emprisonnement comme seule perspective ne nous enchante pas.

Vous vous êtes permis de parler de l’absence des « combattants », ces jeunes qui manifestent contre votre politique irrationnelle, dans les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ces pays à la différence du Congo s’essaient à la démocratie bien qu’imparfait comme système de gouvernance mais qui a l’avantage d’être l’expression de la volonté populaire contrairement à vous qui êtes versés dans le culte de la personnalité, l’idolâtrie et le narcissisme politique.

Il est évident que, le Congo-Brazzaville n’étant pas une démocratie mais encore une fois une dictature, les citoyens congolais honnêtes puissent s’exprimer sur les réseaux sociaux qui échappent à la censure.

Le procès politique du Général Jean-Marie Michel Mokoko qui s’ouvre le 7 mai 2018 à Brazzaville marque un net recul des libertés fondamentales dans notre pays. Les dés sont jetés sur le sort d’un citoyen dont on ne reconnait aucun motif de condamnation. Tout ceci est l’œuvre de minables petits comploteurs. Et sur ce point votre silence n’était plus qu’assourdissant. Le monde entier nous regarde car nous sommes devenus la risée de la communauté internationale tant en matière de gouvernance par la dissimulation de notre dette, de politique étrangère hasardeuse avec des escapades new-yorkaises et surtout en matière de violations des droits de l’homme par une répression policière sans commune mesure. Notre drame est de constater de notre vivant que notre pays est une dictature et croyez-nous en que cela est douloureux.

Pour le Congo de demain, nous ne pourrions faire table rase du passé car nous devons en tirer les leçons pour servir le présent et mieux affronter notre avenir. L’évaluation de nos politiques devra être la règle si nous voulons nous améliorer. L’erreur est humaine, l’entêtement (dans son erreur) est diabolique. Plus tôt que tard se posera la question des 14 000 milliards de francs CFA car nous en aurons besoin pour le développement de notre pays qui est un chantier perpétuel. La justice est la clé de voûte d’une société de confiance.

La sagesse aurait voulu que vous adoptiez un profil bas après votre passage à Paris dans les locaux de la police judiciaire pour le dossier des biens mal acquis qui concerne votre famille et vous. Mais cette envie irrépressible de vouloir succéder à votre père comme dans un royaume vous a amené à tomber le masque. Tant mieux, mais nous restons vigilants pour que vous ne transformiez pas la république du Congo en un royaume nègre.

Tous ces faits précédemment cités nous poussent à penser en toute franchise que vous n’êtes pas l’homme de la situation pour conduire les destinées de notre beau pays bien que délabré. Si derechef dans un scrutin libre et démocratique vous étiez élu par le peuple congolais souverain, alors je m’inclinerai devant la volonté populaire. Mais tant que va persister cette dictature au Congo, vos croyances à l’instar des chimères ne seront que des vœux pieux. Vous avez décidé de suivre la voie de l’impunité, de la gabegie, de la dictature de votre mentor et sachez aussi que les résultats n’en seront pas différents. L’un à mis le pays par terre vous vous empressez de le mettre sous terre. En démocrates et républicains congolais que nous sommes, nous veillerons à ce qu’il n’en soit ainsi.

Il y a ceux qui se bonifient à l’exercice du pouvoir ; Mais dans votre cas d’espèce, il n’en est rien. C’est le néant et le vide sidéral. Formaté comme vous l’êtes, votre jeunesse doit vous pousser à changer de logiciel de pensée pour le bien du Congo, notre patrimoine commun.

L’apogée de l’immaturité politique que vous incarnez c’est d’organiser des grands sommets générateurs de dépenses publiques inutiles pour la création d’un hypothétique Fonds bleu alors que dans le même temps le peuple congolais croupit dans la misère car vous êtes incapables de payer ne fût-ce que les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants.

C’est Arthur Schopenhauer qui écrivait : « La difficulté n’est pas de voir ce que personne n’a jamais vu mais de penser comme personne n’a jamais pensé au sujet de quelque chose que tous voient ».

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Source: Congo-Liberty