Serviteur de Dieu depuis 1989, l’apôtre Michel Vako appelé communément Révérend est le président de l’Union des églises évangéliques de Pentecôte de Côte d’Ivoire. A ce titre, il se prononce sur la crise ouverte entre l’archi-Bishop Kassi d’Azito et le Révérend Makosso. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il revient également sur les faux miracles, les mises en scène et la Pentecôte 2015
Pourquoi ne changez-vous pas de ministère comme les autres ?
Parce que je ne connais que cinq ministères dans la Bible. (Apôtre, Prophète, Evangéliste, Pasteur et Docteur). Dans cette liste, j’ai été appelé par le Saint-Esprit comme Apôtre. Les fidèles m’appellent Révérend par honneur. Sinon, je suis un Apôtre. Enfin, chacun est libre de se faire appeler comme il veut, pourvu qu’il fasse la volonté de Dieu et bien son travail.
Donnez-nous les preuves de votre apostolat
Mon Apostolat se voit par les œuvres accomplies. (50 églises, un Institut Biblique International, une Université de Théologie Charismatique, 34 livres écrits, un Camp de prière et de miracle, des Librairies chrétiennes, un Groupe Scolaire du Primaire à la Terminale, une O.N.G d’œuvres sociales et humanitaire ” La Main d’Amour ”).
On pourrait donc vous appeler Bishop ?
Non, car je ne reconnais pas cette fonction parmi les cinq ministères. Les œuvres parlent d’elles-mêmes. Jésus m’a appelé à annoncer l’évangile et non pour rechercher les titres et la popularité. Je me sens mieux dans le manteau d’Apôtre car c’est l’humilité qui précède la gloire. Jamais, je ne me prétendrai être au-dessus de mon prochain parce que Dieu m’utilise. Vu que sans les autres je ne suis rien.
Que savez-vous de la convention de Pentecôte 2015
Nous avons l’habitude de revenir à l’église mère ” Silo ” à Abidjan, pour fêter la venue du Saint-Esprit en tant qu’Eglise Evangélique de Pentecôte. Cette fête est un grand événement. C’est à la Pentecôte que le Saint-Esprit est venu sur la terre et c’est aussi à la Pentecôte que l’église de Jésus-Christ est née. Le Saint-Esprit a fait venir des âmes de tous les endroits. Environ 3000 personnes étaient présentes. Elles ont toutes été logées et nourries gratuitement. Par ailleurs, des orateurs étrangers étaient là. Il s’agit de l’Apôtre Daouda Kouadio du Ministère de Guérison des Nations de Namur en Belgique. Un homme de Dieu sage, qui est très utilisé par le Saint-Esprit dans la guérison divine.
Il semble que Dieu s’est pleinement glorifié ?
Je rends grâce à Dieu parce que le Saint-Esprit a fait descendre une très grande onction le dimanche de la Pentecôte. Au point où les guérisons furent nombreuses. Je rappelle que la marque sur notre Eglise est l’onction de délivrance et de la guérison divine.
Etes-vous informé de la crise ouverte entre le Rév. Kassi d’Azito et le Rév. Makosso ?
Oui. Le problème entre l’Archi-Bishop Kassi et le Révérend. Makosso, n’est pas nouveau dans l’histoire de l’église. Mais le Saint-Esprit a toujours su ramener la paix grâce aux prières et aux jeûnes des fidèles. Il y a quelquefois des accrochages entre la langue et les dents, il peut arriver qu’il y ait des incompréhensions entre les hommes qui travaillent ensemble. Ce qui se passe entre l’Archi-Bishop Kassi et le Révérend Makosso ressemble au mystère qu’il y a entre l’arbre et l’écorce. Si vous vous mêlez d’une affaire entre un Mentor et son disciple, vous serez confus. Il ne faut pas oublier le rôle que ces deux personnes ont joué pour nous éviter une guerre religieuse en 2011. Si aujourd’hui, ils sont en crise, l’église en tant qu’organisation religieuse bien structurée a une hiérarchie. Celle-ci est bien qualifiée pour agir quant au règlement des crises.
Que faire pour qu’ils se réconcilient ?
Le Révérend Kassi et le Révérend Makosso sont des leaders en qui un bon nombre de jeunes pasteurs croient. Ils sauront comment se réconcilier parce qu’ils sont des leaders. Seulement, il faut que les deux décident de se rencontrer seul à seul pour parler sérieusement, se pardonner et se réconcilier. A mon avis, chacun sait qu’il ne peut rien sans l’autre, tellement trop de bonnes choses les lient. C’est pour cela que je crois que Kassi et Makosso se réconcilieront. Pendant que nous parlons de réconciliation dans notre pays, ces deux grands leaders spirituels doivent donner l’exemple.
Cette crise ne peut-elle pas troubler les Chrétiens ?
J’exhorte le peuple de Dieu de Côte d’Ivoire à être serein, parce que cette tempête se calmera. Regardons à Jésus et prions pour les deux personnes. Pour peu, les chrétiens de notre pays paniquent et se découragent. Ceux qui n’ont pas assez de foi, mettent leur Bible de côté et ne vont plus à l’église. Nous avons vu cela après la crise post électorale. Le problème, c’est que certains préfèrent mettre leur foi en l’homme qu’en Dieu. J’exhorte humblement des fidèles chrétiens de notre pays à ne pas se laisser ébranler par cette crise parce qu’elle trouvera une solution. L’homme est un être imparfait qui change à tout moment. Mais Dieu est parfait et ne change pas. C’est pour cela qu’il est mieux pour celui qui veut être stable de ne mettre sa confiance qu’en Dieu.
En tant qu’un leader qui a une grande audience, qu’avez-vous fait ?
Lorsqu’un problème survient, il ne faut pas, en cherchant à le régler, créer d’autre problèmes. Il faut toujours opter pour la voie du pardon, de la paix et de la réconciliation. C’est ce que j’ai fait plusieurs fois dans les premières heures de ce conflit. Mais en tant qu’humain, je suis limité. Sur ce, j’ai préféré porter ce problème devant Dieu dans la prière. Dieu saura comment réconcilier les deux cœurs. Vous savez, lorsqu’un cœur est blessé, découragé et déçu, sa guérison prend du temps. Mais après la guérison, vient le temps du pardon et la paix.
Sauf qu’ici, il s’agit de pasteurs ?
Il est trop facile de juger lorsqu’on est spectateur dans une tribune. C’est celui qui ne travaille pas qui ne fait pas d’erreur. Mais lorsque vous êtes en action, vous pouvez vous tromper et faire des erreurs.
Kassi et Makosso ont été régulièrement en mouvement pour booster les jeunes pasteurs dans leur ministère (séminaires, croisades) etc… Ce n’est pas facile, lorsqu’on est fatigué, tout peut arriver. Mais après un temps de repos, on retrouve toutes ses facultés. Pourquoi votre hiérarchie ne fait-elle rien ? Le soir où le problème a commencé, j’ai reçu un message du Révérend Makosso. Sans perdre de temps, je suis allé le lendemain soir rencontré le Révérend Kassi à son domicile. Souffrez que je ne vous donne pas les détails de ce dont nous avions parlé. Mais je peux vous annoncer que n’eut été ma présence, le conflit allait prendre une autre tournure. Par conséquent, cette démarche a été fructueuse.
De quoi aviez-vous parlé concrètement ?
J’étais porteur d’un message de paix et d’amour pour que les deux se mettent au-dessus de leur douleur et de leurs intérêts pour ne voir que l’intérêt de Dieu afin de se pardonner. Il ne sert à rien de chercher à s’attribuer des honneurs, mais j’ai fait des démarches personnelles pour que la paix revienne entre le Mentor et le fils. Même si mes démarches n’ont pas atteint l’objectif de la réconciliation, elles ont tout de même permis d’apaiser les tensions qui montaient à chaque fois.
Vous êtes alors très écouté ?
Pour qu’il y ait réconciliation, il faille d’abord panser les plaies. Mes démarches ont contribué. Si ces jeunes pasteurs m’é- coutent, c’est parce que je les respecte et les encourage à aller de l’avant dans leur ministère. C’est aussi parce que de près ou de loin, le Saint-Esprit m’a utilisé pour impacter la plupart d’entre eux.
Que reste-t-il à faire donc ?
L’Archi-Bishop Kassi est un grand leader qui a engendré beaucoup de fils dans ce pays et qui a de l’impact sur un grand nombre de serviteurs de Dieu. Le Révérend Makosso est devenu depuis 2011, un homme incontournable. Les jeunes pasteurs l’aiment. C’est un grand motivateur qui draine des foules. Voyez-vous, les deux travaillaient bien ensemble. C’est pour cela qu’il leur faut regarder à notre Seigneur Jésus et à son œuvre pour s’abaisser, s’humilier et choisir la voie de la paix qui passe impérativement par le pardon et la réconciliation.
Peuvent-ils encore travailler ensemble avec tout ce qu’ils se sont dit dans les journaux ?
S’ils le veulent, tout leur sera possible car tout est possible à celui qui a de la volonté. Seulement, après leur réconciliation, il leur faudra attendre un peu avant de commencer les programmes ensemble. Ils se sont tellement exposés dans les Medias et sur le net que leur programme n’aura plus d’impact comme avant. Ils se sont tellement diffamés et détruits dans les journaux que les gens ne les suivront plus comme avant, car les paroles s’envolent, mais les écrits restent. C’est pour cela qu’avant d’écrire, il faut bien réfléchir parce qu’aucun serviteur de Dieu n’est parfait. Chacun a ses tares. Tout peut arriver, mais arrêtons de nous dénigrer. Si après leur réconciliation, ils laissent les gens oublier, alors ils pourront rebondir ensemble avec grand succès. Il faut qu’ils donnent le temps au peuple de Dieu qui a été choqué et blessée par leur propos de guérir.
Les fidèles peuvent-ils leur pardonner ?
S’ils sont guéris, ils leur pardonneront et les accepteront à nouveau. Ils seront alors pressés de participer aux programmes que les deux réconciliés organiseront ensemble. Eh oui, parce que lorsque nous nous repentons, Dieu nous pardonne mais les fidèles nous pardonne difficilement parce que nous sommes leurs bergers, leurs modèles. Ceci dit, lorsque nous sommes en erreur ou en faute et que cela est public, ils se sentent désabusés et cela peut conduire ceux qui ne sont pas enracinés en Christ à ne plus aller à l’église. Dans la réalité, aucun serviteur de Dieu n’est parfait. Pour autant, les fidèles attendent beaucoup de nous. Chaque pasteur a ses faiblesses pour lesquels il lutte dans le secret pour en être victorieux, mais que personne n’envoie ce qu’il sait de son prochain sur la place publique. Celui qui le fait n’est pas en train de construire et s’il ne prend pas garde, il tombera lui-même plusieurs fois dans ce qu’il a reproché publiquement à son prochain. La sagesse voudrait que nous puissions être discrets et couvrir les péchés des autres. Les journaux ne sont pas le lieu indiqué pour les serviteurs de Dieu de si grands calibres de s’injurier, se dire des insanités et livrer leur secret. Ne faisons pas comme Samson qui a livré les secrets de sa puissance à Dalila.
On parle aussi de mise en scène et de faux miracles dans les croisades de certains prophètes. Qu’en dites-vous ?
Dans toutes les corporations professionnelles, il y a des faussaires. Celui qui connait les écritures saintes ne peut pas se laisser affoler par toutes ces anormalités parce que la Bible nous à longtemps mis en garde contre ces tristes réalités. Le mal c’est que ces personnes se disent pasteurs or, un pasteur c’est d’abord de l’Ethique. Tout peut arriver, mais en tant que chrétien qui a mis sa foi en Dieu et sa parole, il doit demeurer fort et inébranlable dans ces épreuves. Les temps sont mauvais, prions sans cesse et étudions assidument les saintes écritures. Ne courons pas qu’après les miracles, mais cherchons aussi à connaître la Sainte Bible. Que personne ne se laisse abattre, ni n’abandonne le Seigneur à cause de ce mauvais vent qui souffle sur l’église. Au contraire, unissons nos forces pour prier et jeûner car bientôt, il aura un vrai et grand réveil spirituel dans notre pays.
Un dernier mot ?
Je remercie le Seigneur pour les miracles et les prodiges qu’il a accomplis au cours de notre convention de Pentecôte 2015. Dans ces temps aussi sensibles, ma prière est que la paix de Dieu vienne dans les cœurs de tout habitant de la Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par M’BRA Konan
Source : Soirinfo 6222 du mercredi 1er juillet 2015