APA | Abidjan, mardi 10 mars 2015 – Charles Konan Banny, candidat déclaré à la présidentielle 2015 , estime que le verdict du procès en Assises des pro-Gbagbo ‘’ne contribue pas à la réconciliation et à la cohésion nationale’, indique un communiqué transmis, mardi, à APA.
‘’Ce verdict ne contribue pas à la réconciliation et la cohésion de notre nation, cohésion à laquelle je m’évertue à donner un sens” écrit Charles Konan Banny, depuis l’extérieur du pays, poursuivant que ‘’ l’on devrait présenter tous les coupables à la barre”.
Pour l’ex-président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), le processus de la réconciliation nationale est mis à mal par cette décision de justice que ‘’l’on aurait pu éviter”.
M. Banny rappelle que la Cdvr a produit un document-rapport de sa mission qui a duré 3 années. ‘’Nous devions rechercher la vérité sur les causes profondes de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire avec des mécanismesappropriés pour en sortir”, souligne le candidat à la présidentielle 2015.
Selon ce rapport remis au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, indique-t-il, ‘’les victimes et personnes ressources auditionnées rapportent, (…) que tous les deux camps sont coupables. Tant le camp pro-Gbagbo que celui pro-Ouattara” avant de constater à sa ‘’grande surprise” que ‘’c’est un seul camp qui est jugé”.
‘’Quand on a vu cette façon de faire, on est contraint à penser à l’impensable, c’est-à-dire l’injustice, la partialité de l’appareil judiciaire de notre pays. L’on devrait présenter tous les coupables à la barre’, dénonce-t-il, avant de conclure que ‘’quand l’on a décidé de pardonner, on pardonne à tous et quand on veut condamner, ce sont toutes les parties impliquées et coupables qu’on condamne”.
Dans la nuit de lundi à mardi, la Cour d’Assises d’Abidjan a condamné l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, à 20 ans de prison et 10 ans de privation de ses droits civiques pour complot contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et troubles à l’ordre public.
Avec elle, le vice-amiral VagbaFaussignaux, l’ex-commandant de la Marine nationale et le chef de la Garde républicaine, le Général Brunot Dogbo Blé ont écopé, chacun, de la même peine.
Quant à Michel Gbagbo (fils de Laurent Gbagbo), Abou Darahamane Sangaré, numéro 2 du Front populaire ivoirien (FPI), ils ont pris cinq années de prison ferme contre 10 ans pour Géneviève BroGrégbé.
Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, le premier ministre Aké N’gbo et Danièle Boni-Claverie ont été condamnés à des peines plus légères de18 et 24 mois avec sursis.
HS/ls/APA