La météo, au plan sé- curitaire, ne semble pas être bonne ces derniers jours. Elle inspirerait des inquiétudes d’où la prise de mesures urgentes dans les principales prisons du pays, notamment à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (Mama) où sont incarcérés Jean Noël Abéhi et Yapo Séka Anselme dit Séka Séka. Selon le confrère ”Alerte-info” qui donne l’information, l’armée a renforcé la sécurité à la prison militaire d’Abidjan, interdisant les visites à ces deux officiers des ex-Forces de défense et de sécurité après des “rumeurs d’évasion”, qui ont circulé. D’autres dispositions ont même été prises à cet effet. Nos sources informent qu’il a été interdit aux deux prisonniers de faire convoyer la nourriture de l’extérieur. Le procès des commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka, deux ex-chefs militaires sous l’ancien président Laurent Gbagbo, après plusieurs reports, s’est ouvert finalement le 4 juin 2015. Ancien chef de l’escadron blindé d’Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays, Jean-Noël Abéhi avait pris la fuite après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011. L’officier a été arrêté le 5 février 2013 au Ghana voisin puis extradé en Côte d’Ivoire. Il est poursuivi pour «désertion à l’étranger» et «violation de consignes». Anselme Séka, capitaine de gendarmerie, était le responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, l’ex-Première dame. En fuite à la chute du couple présidentiel, il avait été arrêté le 15 octobre 2011 à l’aéroport d’Abidjan, alors que son avion était en transit et qu’il voyageait sous une fausse identité. Il est également inculpé pour «désertion à l’étranger», «violation de consignes», «meurtre», etc. Le procès d’Abehi et de Séka Séka a été suspendu après l’interrogatoire du dernier cité. Le Parquet a été sommé de fournir le certificat de décès du garde du corps du ministre Joël N’guessan ou de faire une autopsie du corps afin de situer les responsabilités. Joël N’guessan, relatant les faits qui ont conduit à la mort de son garde du corps, avait ouvertement accusé Séka Séka. En attendant de fournir les documents demandés, le procès est en attente de reprendre pour les plaidoyers et le verdict.
Cyrille DJEDJED
Source : L’Inter N°5115 du Mardi 30 Juin 2015