Quand la panique enivre les supporters et s’empare du fauteuil présidentiel…
En pays Agni, le Chef ne parle pas en public et il est même très rare qu’il parle en privée.
Alors, comment a t’il pu exprimer publiquement de telles énormités incongrues, dans toute sa dimension au regard de la tradition hospitalière; dévolue de façon sacramental au descendant du très haut que le Roi représente sur terre pour les Agnis. “Kassa kronkron, Kassa bia“, le trône vient du ciel, il est sacré et avec tout l’environnement qui l’entoure.
Au nom de quoi, de quels principes, un quotidien peut-il outrepasser la tradition et violer tout ce qui reste de substantiel à la sociologie du peuple Akan.
Aucune culture ne pourrait d’ailleurs tolérer une telle aberration. Disons tout simplement que c’est une abomination, car Il n’appartient pas au “Roi du Sanwi”, ni a aucune autre autorité traditionnelle de tenir de tels propos. Les préfets, sous-préfets, et chefs traditionnels sont au-dessus des partis politiques. Ils reçoivent en toute neutralité tous les candidats et laissent les électeurs faire leur choix. Et si un candidat de l’opposition devenait chef d’Etat demain? Que dirait ce Roi??
Cependant, rétablissons en images, les faits qui se sont déroulés le jeudi 1er octobre 2015 entre 11H15 et 13H10 à la résidence privée du Roi.
Pour éviter donc de tomber dans les amalgames et couper court aux spéculations politiques, nous allons retenir ceci en illustration avec ces images.
Le Roi du Sanwi nanan N’douffou V a reçu le président Pascal Affi N’guessan, avec tous les honneurs sinon il n’aurait pas demandé à sa Cour de lui:
- réserver un accueil des plus chaleureux à l’entrée de sa résidence privée;
- le Klin Kpli (tam-tam parleur) n’aurait pas retentit dans le royaume du Krindjabo, siège du trône royal du Sanwi, pour annoncer l’arrivée d’un grand homme;
- les portes cannes n’auraient pas pris publiquement la parole pour demander les nouvelles et traduire aussi celle du Roi et de sa population mobilisée pour l’occasion, au candidat du FPI;
- des échanges de boissons liqueurs dans la pure tradition n’auraient pas été faits, pour relier le monde invisible aux hommes, afin que tout se passe dans des meilleures conditions;
- le Roi lui même n’entrerait paspubliquement en conciliabule avec ses portes cannes, s’il ne voulait pas montrer son intérêt pour le candidat du FPI au cours des échanges;
- il n’aurait jamais distrait un peu de son temps pour écouter le candidat du changement;
- les incantatrices n’auraient pas été mobilisées pour entonner des chants en l’honneur du candidat du changement;
- les jeunes n’auraient pas apporté une touche de modernité à ce recueil traditionnel à travers des chants woyo, inspirés du zouglou live;
Témoin de cette scène, nous avons eu droit à un vrai cocktail de joies, d’applaudissements, de chants, et de récital proverbial Agni, lors du déroulement de cette concertation directe et sans interprète.
Pour finir, nous aurons souhaité par mégarde qu’on écrive que le Roi a écouté Pascal Affi N’guessan, à qui il a transmis le vœu de trancher dans l’isoloir le moment venu. Sinon pour répondre, le Roi a fait son choix dans les actes et gestes et son choix c’est celui qui a su venir à lui avec tous les symboles qui qualifie et justifie sa démarche, toutes choses qui montrent que le Ri et le candidat du changement se connaissent parce que liés par bien de facteurs qu’ils ont en partage.
Tout autre commentaire n’est que pure délation et manipulation à la limite de l’outrecuidance mercantiliste.
Adé Cacady