Pour la présidentielle d’octobre 2015, le Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (Rpci) ne présentera pas de candidat. Ainsi en a décidé le premier congrès extraordinaire qu’il a organisé, le samedi 30 mai 2015, à la bourse du travail, à Treichville, autour du thème : «Le Rpci face aux enjeux électoraux de 2015 en Côte d’Ivoire». Cependant, le parti dirigé par Bamba Moriféré a décidé d’apporter son soutien à un des candidats déjà déclarés à la course à la magistrature suprême, en la personne du chef de l’État. «Le Rpci soutient la candidature du Président Alassane Ouattara. Il est l’homme de la situation», a déclaré Jérôme Climanlo, secrétaire général du Rpci, au cours de la lecture des résolutions qui ont sanctionné les travaux. Mais, ce soutien au candidat unique du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp) n’est pas aveugle, à en croire les responsables du Rpci. Arguant que la Côte d’Ivoire n’est pas une démocratie, Bamba Moriféré et son parti ont fait plusieurs propositions en vue de changer la donne. Ils ont souhaité un amendement de la Constitution pour l’expurger de tous les articles qui comportent des germes de la division, solidifier la loi sur la limitation des mandats présidentiels de dix ans au plus, en la rendant «immuable», rendre imprescriptibles les crimes économiques et les crimes de sang». Dans la lutte contre l’impunité, Bamba Moriféré a demandé que tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles soient, sans exception, poursuivis. D’ailleurs, il a appelé tous les auteurs des crises survenues en Côte d’Ivoire à reconnaître leurs responsabilités. Au sujet de l’alternance politique à laquelle le Rpci donne son accord de principe, Bamba Moriféré a déclaré qu’elle ne doit pas être l’affaire d’un groupe de personnes qui entend se faire la passe. «La Côte d’Ivoire appartient au peuple ivoirien. Des individus ne peuvent penser se faire la passe. C’est le peuple qui décide», a-t-il ainsi interpellé les tenants du pouvoir. A ceux qui veulent la dissolution de la Commission électorale indépendante (Cei) «obtenue de haute lutte» et confier l’organisation au ministère de l’Intérieur, Bamba Moriféré a dit niet. «Le ministère de l’Intérieur ne peut organiser des élections parce que ce sera au profit du pouvoir. Il ne faut pas se leurrer, on n’est pas dans une démocratie». C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que, selon le président du Rpci, son parti ne va pas présenter de candidat. Car, dira-t-il, «la situation ne permet pas une bonne visibilité».
César DJEDJE MEL
Source : L’Inter N°5090 du Lundi 1er Juin 2015