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Alors que son inéligibilité passionne le débat politiquee, alimente la presse nationale et enflamme les réseaux sociaux, Alassane Ouattara vient de faire officiellement acte de candidature à la présidentielle 2015. Il l’a fait hier en fin de journée, confirmant l’annonce faite le matin par plusieurs journaux ivoiriens. Ce dépôt de candidature intervient après l’appel solennel de Youssouf bakayoko, le Président controversé de la CEI, invitant ceux des Ivoiriens désireux de se présenter à l’élection de le faire avant le 25 Août 2015. « Je suis candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015. Conformément à la disposition du code électoral, je suis venu déposer ma candidature », s’est exprimé le candidat unique du RHDP. Il s’est aussi réjoui : « Les pièces ont été reçues par le bureau de la Commission qui m’a donné un récépissé qui confirme que les pièces sont celles requises par le code életorale ». il ne s »arrête pas là car pour lui l’élection présidentielle à venir est «importante pour le processus démocratique » et, espère-t-il, « tourner la page que nous avons connue en 2010 ». Pourquoi, alors qu’il est habité pas autant de soucis pour la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara n’at-il pas réussi à observer une petite patience pour connaitre le premier de ses adversaires avant de courir à la CEI ? La coutume en matière d’élection nous a habitués à voir les candidats sortants d’une élection présidentielle faire durer le plaisir jusqu’à susciter chez leurs courtisans la crainte de perdre des privilèges obtenus grâce aux va-et-vient dans les couloirs du Palais. Mais Alassane Ouattara, n’a pas pu résister à la tentation d’être le premier. Il laisse dès lors l’initiative du suspens aux adversaires. Dans une situation normale c’est en effet ce qu’on aurait pensé. Mais en réalité les raisons de la précipitation du Chef de l’Etat sont autrement plus compréhensibles. Car à mesure qu’approche le mois constitutionnel de l’élection présidentielle la pression de l’opposition se fait plus croissante. Le Front Populaire Ivoirien le weekend l’a même mis en garde contre son intention de contourner les dispositions constitutionnelles pour imposer sa candidature à la Côte d’Ivoire. De plus le parti de Laurent Gbagbo a invité les ivoiriens à se tenir prêt pour faire barrage à cette candidature. Cette sortie du Fpi est qualifiée par nombre d’observateurs comme la mise en garde sévère plus encore faite à Alassane Ouattara depuis son installation au pouvoir. Mais le Président-candidat sait aussi que le FPI n’a pas cacher de tenir éventuellement pour responsables les membres du Conseil Constitutionnel de ce qui « adviendrait » en cas d’acceptation de cette candidature malgré les obstacles constitutionnels. Si donc le Chef de l’Etat est allé plus vite que tous en se présentant comme un élève à son premier examen devant l’institution en charge de l’organisation de l’élection et a fait acte de candidature alors que le délai court jusqu’au 25 Août 2015, on peut aisément deviner qu’il peut vouloir se décharger du fardeau de sa propre candidature sur les épaules des institutions impliquées. Il ne peut en être autrement lorsqu’il s’écrie après le dépôt des dossiers devant la CIE : « Les pièces ont été reçues par le bureau de la Commission qui m’a donné un récépissé qui confirme que les pièces sont celles requises par le code électoral ». Certainement que ce massage a été bien perçu par Konan Banny qui de son côté à invité dans le même temps Alassane Ouattara un dialoguer fraternel avec l’opposition. « Il est encore temps que nous nous asseyions pour discuter » a-t-il lancé en l’endroit du candidat RHDP lors d’une déclaration à l’issue d’une réunion de la CNC. Il faut espérer que la joie qui l’anime au vu du récépissé délivré par la CEI ne l’assourdisse davantage. Parce qu’en vérité depuis la déclaration de sa candidature et surtout la décision unilatérale de Bédié d’en faire la l’unique défenseur des couleurs du Rassemblement des Houphouétistes, les positions n’ont fait que se raidir au fil du temps. La présence de Banny et de ses compagnons au sein de la Coalition Nationale pour le Changement est la réaction la plus spectaculaire au choix de Bédié. Alassane s’en est surement félicité. Sauf cette fois-ci la discorde n’est plus celle met aux prises les enfants de la même maison politique.   

Dékos Badaud   

Source: Aujourd’hui / N°945