« Non à la transition »
«Il n’y aura pas de transition en Côte d’Ivoire», telle est la position du président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip). S’exprimant au cours d’une conférence de presse hier à Cocody, Sam l’Africain a estimé qu’une «transition n’apportera rien aux Ivoiriens en ce moment». «Je ne suis pas pour la transition. Et je ne sais même pas pourquoi on parle de transition, alors qu’on s’achemine vers les élections présidentielles en octobre», a interrogé le président de la Nacip. Sam l’Africain a également déploré que certaines voix s’élèvent au sein de l’opposition pour brandir l’inéligibilité du président Ouattara, à travers l’article 35 de la Constitution, à deux mois de la présidentielle. Sur ce point, le conférencier pense qu’il aurait fallu organiser un référendum pour régler définitivement la question. Mais, les «les mêmes causes produisant les mêmes effets», il souhaite, à défaut du référendum, qu’à l’instar du président Ouattara, acteur clé de la crise ivoirienne selon lui, aucun des candidats déclarés ne doit être écarté du processus électoral. C’est le «second et ultime sacrifice» qu’il demande aux Ivoiriens, après celui de Laurent Gbagbo pour les élections de 2010, pour «préserver la cohésion sociale et la stabilité du pays, dans l’intérêt de la nation». Mieux, le président de la Nacip «invite les électeurs à aller sanctionner Ouattara dans les urnes, s’ils ne veulent plus de lui au pouvoir». Parlant des élections, il a souhaité qu’elles soient apaisées, ouvertes et transparentes. Sur cette question, le président de la Nacip a évoqué l’insécurité qui persiste dans le pays, et le danger que constitue le problème des 18.000 ex-éléments non encore désarmés des Frci évanouis dans la nature. «Cette situation est d’autant plus inquiétante que jusqu’à ce jour, aucun leader de l’opposition n’a pu encore organiser un rassemblement politique au-delà de la ville de Bouaké. Comme si cette zone était interdite à l’opposition ivoirienne sous Ouattara (…) C’est le lieu d’interpeller les autorités ivoiriennes, en particulier le chef de l’Etat. Il a le devoir de garantir une campagne civilisée et sécurisée partout sur l’étendue du territoire ivoirien. Nous voulons aller à des élections apaisées, où chacun pourra voter là où il est inscrit, sans qu’il ne fasse l’objet d’aucune menace de la part de qui que ce soit», a-t-il dénoncé. Il a aussi invité les autorités à faire revenir au pays les exilés et à libérer les prisonniers politiques. A propos de la réconciliation, il a proposé que les Ivoiriens redéfinissent un nouveau processus, sans exclusion, après la présidentielle, avec celui qu’ils auront élu. Ouattara et Banny ayant échoué, selon lui. Enfin, Sam l’Africain «appelle tous les candidats déclarés à la présidentielle 2015 et leurs partisans à un grand rassemblement le samedi 05 septembre prochain, à la place de la République au Plateau pour démontrer au monde entier notre désir d’aller à des élections apaisées et sécurisées en vue de préserver l’esprit de paix et de cohésion si cher à Feu le Président Félix Houphouët Boigny». Une tournée nationale pour expliquer les raisons de cet appel est annoncée dans les jours à venir.
H.O
Source : L’Inter N°5144 du Jeudi 06 au 09 Août 2015