J’ai pris le temps de regarder attentivement les images époustouflantes de la grande liesse populaire qui a entouré le dépôt, ce jeudi 20 août 2015 à la CEI, par Pascal Affi N’Guessan, le candidat du FPI, de son dossier de candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Une effervescence indescriptible, une vraie ambiance des grands jours comme on en voit très rarement en pareille circonstance. J’ai compris, comme d’ailleurs beaucoup, que Affi va gagner cette élection présidentielle 2015. Mais certains pourraient probablement se demander quel aura été le rôle de Laurent Gbagbo dans l’obtention de cette victoire. Alors je me suis dit que Sangaré et les frondeurs n’aiment pas Gbagbo et ne veulent pas son bien. Je suis parvenue à cette conclusion et j’en reste convaincue.
Aujourd’hui en effet, le FPI reprend vie après le terrible tsunami des graves violences post-électorales qui ont secoué notre pays. Notre Parti renaît et se lance à la reconquête du pouvoir d’État pour redresser la Côte d’Ivoire et l’engager sur le chemin de la Paix, de la Réconciliation, du Travail dans l’Union et de la prospérité. Si donc la Refondation a été freinée dans le sang et dans les larmes par les armes, l’idée de restaurer et de moderniser notre pays a survécu aux diverses attaques et le cap est toujours maintenu.
C’est dire combien les militants du FPI et le peuple ivoirien dans son ensemble, auraient été heureux de voir Laurent Gbagbo apporter de manière claire et explicite son soutien et sa caution morale à Pascal Affi N’Guessan qui représentera le Parti face à Alassane Dramane Ouattara, le responsable principal de tous nos malheurs.
Le faisant pour contribuer à la victoire de Affi, Gbagbo aurait pris sa revanche sur Ouattara en le faisant battre par celui qu’il a formé et à qui il a confié son héritage politique. L’histoire du maître battu et humilié que le disciple venge. Et nul doute que Gbagbo se serait ainsi installé à la place qui lui revient dans le train de la nouvelle espérance piloté par Affi. Non seulement la victoire de Affi lui aurait directement été attribuée comme étant son parrain, mais aussi et surtout, il aurait ainsi démontré à la face de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et du monde la grande solidité de son enseignement idéologique et de sa vision politique. Il aurait, par cet acte, réaffirmé son immortalité dans le débat politique ivoirien et aurait ainsi démontré qu’il reste incontournable dans la construction de la Côte d’Ivoire moderne et de l’Afrique de demain.
Or en se refusant, volontairement ou involontairement, à clarifier sa position dans la crise interne qui déchire le FPI, en laissant Sangaré et les frondeurs faire chaque jour croire qu’il est contre l’action de Affi, il prend le risque de laisser prospérer l’idée qu’il serait contre la renaissance de la Côte d’Ivoire et contre le bonheur du peuple ivoirien. Or nous savons tous qu’il n’en est pas ainsi et que jamais il n’en sera ainsi. Peut-être même qu’il n’est pas encore tard pour bien faire et remettre les pendules à l’heure.
Océane Yacé, Politologue, Monte-Carlo, Monaco