Celle-ci se caractérise par l’indiscipline, la corruption, la facilité, la fraude, l’incivilité, une perte de repères et l’impunité. Cette situation puise son origine dans l’ère Houphouët-Boigny. Elle s’est par la suite étendu et généralisé à tout le corps social sous l’effet de la crise économique, puis de la crise militaro-politique que nous avons connue, pour connaître finalement une puissante accélération sous la Refondation conduite par un réflexe défensif et une pratique populiste et opportuniste ( instrumentalisation et miliciarisation de la jeunesse, course à l’enrichissement sans cause, mensonge et imposture érigés en idéologie et en religion, sous traitance de la gestion du pouvoir avec des groupuscules d’excités, violents et endoctrinés mobilisant la rue à son bénéfice). De nombreux secteurs d’activité et domaines sont désormais gangrénés (anarchie du secteur informel, transport, immobilier, gestion des forêts, fonction publique, universités, police, douanes, hôpitaux, cadastre, exploitation du diamant et de l’or, milieu pénitentiaire, attribution des marchés de gré à gré, etc…).
Dans le domaine politique, la morale et les convictions ont foutu le camp. L’opposition qui ne rêve que d’une insurrection populaire, se caractérise principalement par l’amnésie, la ruse, le populisme, la malhonnêteté intellectuelle, la défiance à la Loi et au Pouvoir, le sabotage de l’action gouvernementale, la négation systématique de la réalité et de tout progrès, la désinformation et l’intoxication, une approche égocentrique, réductrice, déformatrice et personnelle des problèmes. La majorité parlementaire et présidentielle se caractérise par une contrariété permanente au Droit (application à géométrie variable des textes et surtout la violation ou l’ignorance de ceux-ci en de nombreuses circonstances. Preuve, l’Etat n’a jamais gagné de procès à l’extérieur et connait de nombreuses condamnations en interne), une ambition de domination absolue ( division de l’opposition, corruption et récupération, intolérance à la contradiction, volonté hégémonique par la constitution d’un bloc susceptible de regrouper les principales forces politiques du pays ), une gouvernance centralisée où les liens au monde des affaires et à l’entreprenariat permettent un accaparement du grand capital au profit d’un clan (ethnique et politique), parfois de l’extérieur (Françafrique et autres groupes d’intérêts étrangers) et des transferts de fonds publics au profit d’une organisation politique: le RHDP ( ceci n’est ni nouveau, ni spécifique au pouvoir actuel), une étroite connexion entre les ressources de l’État et les relations politiques dans l’allocation de celle-ci à des départements ministériels, administratifs et des secteurs d’activité ( Cf Discours de campagne de Kandia Camara).