«C’est un homme aux abois» 

Clément Adjouroufou et Williams Koffi, membres du Bureau politique du Pdci, dénoncent les sanctions qui leur ont été infligées. (Ph: DR)

Clément Adjouroufou et Williams Koffi, membres du Bureau politique du Pdci, dénoncent les sanctions qui leur ont été infligées. (Ph: DR)

Williams Koffi et Clément Adjouroufou, membres de la Coalition des militants du Pdci pour le respect des résolutions du 12ème congrès de ce parti, ont accusé le président Bédié et dénoncé les sanctions qui leur ont été infligées par le conseil de discipline de leur parti, le Pdci-Rda. «L’objectif de la sanction est de nous museler et nous empêcher de prendre part au Bureau politique du jeudi 18 juin (aujourd’hui, ndlr)», a déclaré Williams Koffi joint hier au téléphone. A la date du 23 décembre 2014, le secrétaire exécutif du parti, Kacou Guikahué avait indiqué, dans un communiqué, que ces membres du Bureau politique ont surtout fait preuve d’outrage au président du parti et à l’ensemble des personnalités membres du Bureau politique, à la réunion du jeudi 18 décembre 2014, manquant ainsi de montrer l’exemple dans leur comportement civique, comme l’impose l’article 10 des Statuts à tous les militants du Pdci-Rda. Par conséquent, le conseil de discipline et de l’Ordre du Bélier du parti, dans un communiqué publié hier dans la presse, a décidé, à titre conservatoire, d’interdire l’accès et la participation à toute réunion du Pdci-Rda à Mme Yasmina Ouégnin et MM. Adjouroufou Clément et Williams Koffi. Pis, ils seront traduits devant le Conseil de discipline, le 1er juillet prochain. Ces membres du Bureau politique étaient les porte-voix et les porte-étendards de ceux qui étaient contre l’Appel de Daoukro. Pour M. Koffi, cette décision émanant du Conseil de discipline est précitée et ne repose sur aucune disposition, sur aucun règlement du Pdci-Rda. «On n’impose pas à un militant de ne pas s’exprimer. Cela n’existe nullement dans nos textes. C’est un abus. C’est une situation arbitraire qui engage ceux qui l’on écrit et qui veulent nous ramener à la pensée unique du maître à penser. On est en face d’un musellement de militants depuis l’appel de Daoukro de M. Bédié», signale-t-il. «Cette décision montre l’état d’esprit dans lequel M. Bédié se trouve. C’est un homme aux abois. Il commence à comprendre que détenir l’appareil du Pdci ne fait pas de lui le propriétaire des voix des militants libres et dignes du Pdci», a réagi pour sa part, Clément Adjouroufou. «M. Bédié se retrouve dans un état de tribu assiégé. J’en veux pour preuve les menaces proférées, lundi dernier, lors de l’investiture des présidents des structures spécialisées de notre parti. Il a menacé, alors qu’il n’a pas le droit, les nouveaux élus s’ils ne respectent pas l’appel de Daoukro», a-t-il ajouté. Clément Adjouroufou a fait savoir, par la suite, que son ami et lui sont adossés aux textes du Pdci. Selon eux, l’appel de Daoukro ne prospère pas à la base. Raison pour laquelle, ils espèrent faire élire un cadre digne du Pdci à la présidentielle d’octobre 2015 face à M. Ouattara.

Cyrille DJEDJED

Source : L’Inter N°5105 du Jeudi 18 Juin 2015