Afrique-NadiaNous avons eu la chance grâce à notre constante implication de faire partie du noyau dirigeant de la lutte ANTI APE en Europe. A ce titre, nous avons participé à la mobilisation à Bruxelles du 11 janvier 2007 financée alors par le Président WADE qui en avait compris les enjeux et qui s’était donné les moyens de s’allier avec la Diaspora ponctuellement contre ce monstre des APE qui fait déjà des dégâts avant même sa mise en œuvre.

Nos certitudes qui faisaient que nous en avions fait une question centrale et de principe découlaient des enjeux énormes qui y étaient liés et font qu’aujourd’hui plus qu’hier cette la grande déception!

Comment nos chefs d’État peuvent t-ils se permettre de signer ce type d’accords mortifères qui nous ferons faire de grands bonds en arrière sans aucune concertation populaire?

De quel droit accompagnent-ils la programmation de la mort de notre économie déjà chancelante et moribonde changeant défavorablement les rapports inégalitaires entre l’Afrique, l’Europe et le reste du monde?

Nos productions nationales ne pourront pas faire face à la concurrence des produits en provenance de l’étranger et qui sont pour la plupart subventionnés, ce qui est interdit à nos pays.

Nos ressources halieutiques seront bradés, l’avenir de notre agriculture et de notre élevage est déjà en sursis, sont hypothéqués.

Tout cela aura des conséquences sociales inouïes et auront des impacts terribles sur l’Éducation de nos enfants sans compter des effets nocifs induits quant à la défense et la sécurité de nos frontières friables, de la protection des personnes et de leurs biens qui seront spoliés pour une nouvelle configuration qui réponde encore plus aux besoins de l’Europe que des intérêts vitaux de l’Afrique….

Bref: l’Afrique sera un grand entrepôt où nous n’auront aucune maitrise de l’organisation de nos ports et de nos aéroports!

Dès lors, quel autre choix avons-nous que de nous battre encore et encore pour la reconquête de notre souveraineté continentale?

Non, nous ne devons pas laisser faire cette recolonisation qui ne dit pas clairement son nom mais dont les signes avant coureurs se ressentent dans notre quotidien!

Nous refusons que le présent et l’avenir de nos travailleurs et de notre jeunesse soient sacrifiés!

Nous refusons cet état permanent où pile “ils” gagnent encore et que face, nous perdons à nouveau!

Ne nous la racontons pas: si tout cela est arrivé c’est parce que nous n’avons pas su trouver à temps et à l’heure une issue positive à la question centrale de l’unité qui ne se décrète pas!

Certes, il n’est pas facile de s’unifier sur des bases claires et cohérentes car l’ennemi intérieur et ses suppôts locaux eux n’ont pas arrêté de travailler pour notre désorganisation et notre division!

Mais notre combativité est intacte et des forces même résiduelles mais saines existent et ont en qualité l’énergie nécessaires pour changer l’ordre des choses pour des actions d’envergures locales et nationales, continentales et internationales au bénéfice des travailleurs, de la jeunesse et des femmes. Tout cela demandera une large concertation afin de porter le fardeau de notre réelle indépendance à travers le renouveau africain…

Oui, ne croyons pas à la fatalité et nul n’est mieux placé que les africains eux-mêmes pour sonner le glas de notre propre émancipation. A nous de prendre l’initiative des actions dans la démocratie et pour un Développement auto-centré et ouvert, intégré et solidaire.

Sékou DIABATE