Les Archevêques et Evêques de Côte d’Ivoire ont tenu, du 19 au 25 janvier 2015, leur assemblée plénière à Abengourou au centre Saint-Kizito. La messe de clôture a eu lieu, le dimanche 25 janvier dernier, à l’église de la paroisse Notre Dame du Plateau (Abengourou).
Monseigneur Marcellin Yao Kouadio, évêque de Yamoussoukro, dans son homélie, a dénoncé les guerres économiques, les rebellions planifiées par les multinationales, les recours aux pratiques mystiques, la dictature et les facilitateurs, eux-mêmes, impliqués dans ces conflits. Selon l’homme de Dieu, « l’Afrique se présente comme un gâteau de guerre, l’émergence est chantée partout alors que les gens ont faim et n’ont même pas le minimum pour se soigner ». En Côte d’Ivoire, poursuit-il, le mensonge, l’hypocrisie, la corruption et l’immoralité sont galopants. Le bourreau et la victime sont au même niveau de culpabilité. Ce sont autant de maux qui freinent la réconciliation vraie.
Selon l’évêque Marcellin Kouadio, « les Ivoiriens ont beaucoup parlé de la réconciliation après la crise post- électorale. Mais beaucoup de questions se posent. Où en sommes-nous ? Combien de personnes y croient encore ? Nos cœurs ont-ils cessé de faire la guerre ? Dieu attend de la Cote d’Ivoire une réconciliation vraie et sincère. Mais peut-on faire la paix ou la réconciliation par procuration ? », s’est-il interrogé. Avant d’ajouter que « 2015 étant une année électorale, elle est chargée de peur et d’angoisse ». C’est pourquoi, dans son homélie, il a prié Dieu afin que les Ivoiriens qui s’engageront dans la politique ne soient pas une malédiction pour la Côte d’Ivoire.
Aussi, a-t-il exhorté, les fidèles chrétiens à être les vainqueurs du mal sur le bien. « Le seigneur doit éclairer chaque Ivoirien afin de faire le meilleur choix en vue d’une Côte d’Ivoire réconciliée ». En effet, la crise a tristement marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire et a mis à mal la cohésion sociale, selon Antoine Koné, évêque d’Odienné, qui a lu le message de la conférence des évêques de Côte d’Ivoire. Selon lui, l’heure est venue pour la reconstruction et la réconciliation du pays. « Mais malgré quelques avancées, il est urgent de continuer à cultiver la réconciliation par la vérité, le pardon et la justice équitable ».
Car poursuit-il, cela peut améliorer la qualité des relations afin de donner la chance à la Côte d’Ivoire d’exister comme une nation où il fait bon vivre sans discrimination ni exclusion. Aussi a-t-il invité les ivoiriens à rester vigilants. Parce que un problème négligé peut saper la cohésion sociale et la stabilité. Les Archevêques et les évêques catholiques ont attiré l’attention des Ivoiriens sur les phénomènes qui mettent à mal la cohésion sociale. Notamment la course effrénée vers le gain facile, le cas des enfants enlevés pour des rituels, les bradages des terres familiales, le cas des « microbes » et surtout l’impunité.
Il a invité les gouvernants à rendre plus visible la lutte contre la corruption et œuvrer pour une réconciliation vraie. Et d’inviter les hommes politiques à éviter la violence et les pratiques mystiques à but électoraliste n
Jean Goudalé, à Abengourou
Source: Notre Voie, le 28 janvier 2015