(Le Nouveau Réveil, 30 octobre 2013) – La Ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Goudou Coffie Raymonde a rencontré, hier, les organisations non gouvernementales (ong) nationales et internationales, à la salle de conférence du ministère des affaires étrangères. Cette rencontre d’échanges que les organisateurs ont voulu francs a été l’occasion pour la ministre de rappeler à l’ordre les ong opérant dans le domaine de la santé face aux désordres, à l’inorganisation et surtout à la mal gouvernance qui a cours dans le secteur. « Je ne supporte pas qu’on utilise des démunis, des pauvres, des malheureux pour faire sa propre promotion », a-t-elle affirmé. À propos des ong internationales, la ministre a relevé deux problèmes. Elle a parlé d’abord des dysfonctionnements au niveau de l’enregistrement, des conventions et des accords d’établissement ou des accords de siège. Elle a aussi mis le doigt sur le contenu programmatique des interventions des ong internationales relativement aux priorités nationales. « En l’absence d’une cartographie des interventions et d’un dispositif d’accréditation s’appuyant sur les priorités nationales, il nous a été permis de constater que bien d’interventions des Ong internationales ne répondent pas aux priorités nationales édictées dans les documents nationaux de référence. Si bien que l’installation de certaines Ong pose problèmes au regard des divergences qui peuvent apparaitre dans les objectifs poursuivis par elles et par le gouvernement », a-t-elle dit. Les ong nationales sont aussi passées sous le regard critique de la ministre de la Santé « Nous dis posons d’un répertoire de 228 Ong enregistrées dans nos bases de données (69 bénéficient de subventions de l’Etat) dont 113 sont agréées avec siège et 105 sans agrément mais supposées avoir un siège, leur création a obéi à des procédures qui leur sont aussi propres », a dénoncé la ministre. D’ailleurs, elle a relevé que certaines ong de la diaspora offrent « des équipements médicaux inutilisables aux structures sanitaires ». Elle a donc demandé aux ong de se mettre en règle vis à vis de l’Etat et surtout de mettre de l’ordre dans leurs prestations en faveur des populations. Dr. Koné Martine Coulibaly, présidente du comité d’organisation, Mme Mady, au nom des ong nationales, et James Fiona, au nom des ong internationales, ont salué l’initiative. James Fiona a plutôt peint un tableau sanitaire national sombre : « Les indicateurs de la santé en Côte d’Ivoire restent à améliorer ».
François Koan