L’Association des qualiticiens et diplômés de Côte d’Ivoire (Aqdci) tient son Assemblée générale élective, demain samedi 22 août 2015 à Abidjan. A la veille de ce rendez-vous, le président sortant de cette structure, et candidat à sa propre succession, Maizan Koffi Noël, fait son bilan et parle des perspectives de l’Aqdci. Il parle aussi de l’émergence de la Côte d’Ivoire et de la présidentielle d’octobre 2015
Quels sont les enjeux de l’Assemblée générale qu’organise l’Aqdci ?
Il s’agit de l’Assemblée générale (Ag) élective de notre association. J’ai été élu, il y a deux ans. Mon mandat étant arrivé à terme, l’enjeu pour moi est de faire le point comme l’indique notre métier. Faire le bilan à la tête de notre structure. Nous avions été élu sur la base d’un certain nombre d’activités que nous avons souhaité faire. C’est sur cette base que l’ensemble des qualiticiens de Côte d’Ivoire m’ont fait confiance et m’ont porté à la tête de notre structure. Aujourd’hui, je suis au terme de mon mandat. Je ne veux pas rentrer dans l’autosatisfaction mais, je dois dire qu’il y a eu du chemin qui a été fait. Ce sera une Ag de toilettage de nos textes pour les adapter à l’environnement socio-économique de notre pays. Se mettre au diapason de l’ensemble des organisations qui sont dans notre pays. Il y aura surtout le bilan moral et financier. Bien sûr, je suis candidat à ma propre succession. Pour le moment, je suis candidat unique. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’enjeu. Il y aura un véritable enjeu, celui de notre projection. Nous sommes une organisation professionnelle. Comme une entreprise, les exigeantes sont importantes. Il y a le positionnement de notre métier.
Quel bilan faites-vous de votre mandature?
Dans l’ensemble, le mandat a été positif. Le fait que l’ensemble de mes pairs accepte de ne pas être candidat, le fait qu’on m’ait permis de briguer un autre mandat, je pense humblement que c’est une caution qui dénote du fait qu’il y ait un travail qui a été fait. Comme toute œuvre humaine, il y a des choses qui ne sont pas parfaites. C’est ce à quoi nous allons nous atteler dans le deuxième mandat. Faire en sorte que l’Association des qualiticiens de Côte d’Ivoire puisse être connue davantage, et que l’ensemble des qualiticiens de Côte d’Ivoire puissent se reconnaître dans cette association. Car, nous sommes très forts. C’est dans ce sens que nous allons continuer. Il y avait un projet qui me tenait à cœur. Notre association n’avait pas de siège. J’avais promis à l’élection passée, de faire en sorte que nous ayions un siège. C’est aujourd’hui chose faite. Nous allons l’inaugurer bientôt. C’est même là-bas que le Congrès va se tenir.
Qu’est ce qu’un qualiticien?
Un qualiticien, c’est celui qui fait le métier de la qualité. La qualité, c’est la mise en place d’une organisation, d’une structure dans une entreprise afin de prendre en compte les clients et de les satisfaire. Capter les exigences du client. Le faire, c’est faire la qualité. Derrière, on peut entrevoir la certification d’une entreprise. La certification, c’est lorsqu’une entreprise apporte la preuve qu’elle est capable d’être compétitive et de livrer un produit de premier choix.
Qu’est-ce que l’Aqdci a apporté aux entreprises ivoiriennes depuis son existence?
Nous sommes une association de professionnels. Nous exerçons dans les entreprises de la place. A la base, nous sommes des professionnels. Ce n’est pas beaucoup connu. L’une des raisons de notre existence est de faire en sorte que notre entreprise soit connue davantage, et que les chefs d’entreprise prennent en compte les préoccupations des qualiticiens. D’ailleurs, à partir du mois de septembre, les 14, 15 et 16, nous avons un colloque. Nous avons une activité phare, les Journées nationales de la qualité, qui font la promotion des entreprises qui suivent la dé- marche qualité. Cette année, à cause des élections présidentielles, nous avons décidé de différer. Réunir l’ensemble des professionnels de la qualité et faire un break parce que la qualité existe en Côte d’Ivoire depuis 10-15 ans. Il est l’heure de faire un bilan de notre action. Quelle a été l’impact, la contribution de notre action dans l’accroissement des entreprises en Côte d’Ivoire? Nous aurons donc un colloque à la Maison de l’Entreprise. J’en profite pour saluer la Cgeci qui est notre partenaire sur l’évènement. Nous avions souhaité faire une enquête auprès des entreprises pour avoir leurs retours. Cela nous permettra de nous remettre en cause. Car, pour nous, la qualité, c’est la remise en cause perpétuelle. Il n’y a jamais d’acquis dans une entreprise. Elle est toujours en construction.
Est-ce qu’on peut dire qu’il y a un lien entre la qualité et l’émergence qui est aujourd’hui prônée en Côte d’Ivoire?
Bien sûr. On ne peut pas parler d’émergence sans qualité. Nous avons eu la chance d’être à la revue du Pnd (Plan national de développement). Nous avons été associés, en tant qu’Association des qualiticiens de Côte d’Ivoire, pour voir quel pourrait être l’impact de la qualité sur l’émergence. Pour être simple, quand on parle d’émergence, c’est un ensemble d’entreprises. Un Etat ne peut pas aller à l’émergence sans faire appel aux entreprises. C’est la résultante de l’action des entreprises privées et publiques, qui fait en sorte que l’Etat arrive à atteindre ses objectifs. La qualité est un outil de management et de performance. Donc, qualité et émergence vont de paire. Il y a deux ans, cela a été la problématique des Journées nationales de la qualité: contribution du management de la qualité à la politique de l’émergence en Côte d’Ivoire. Et, nous avons démontré que la qualité et l’émergence sont étroitement liées. Aucun pays au monde ne peut aller sur le marché international avec des entreprises qui n’ont pas le niveau. Vous allez sur un marché qui a des normes. La qualité est l’outil qui permet de faire en sorte que ces normes puissent exister et contribuer à la croissance et à la performance de l’entreprise.
Les élections présidentielles sont dans deux mois. Que pouvez-vous dire aux acteurs politiques?
On ne peut que souhaiter que les élections se passent dans la tranquilité. On ne peut pas parler de développement dans un pays sans qu’il y ait la paix sociale. Les Ivoiriens de tous bords appellent de tous leurs vœux, la paix et la tranquillité. Et, que le meilleur gagne. Les choses bougent en Côte d’Ivoire. Il suffit d’être dans le milieu des entreprises, dans le milieu industriel pour voir que les choses bougent. Les choses ne peuvent continuer à prospérer que s’il y a la paix. Et, pour qu’il y ait la paix, il faut qu’il y ait des élections apaisées, inclusives et participatives. Le chef de l’Etat zen place fait beaucoup pour la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. Il faut donc un environnement apaisé pour que le travail de développement puisse continuer.
Réalisé par BAMBA Idrissa
Source : SoirInfo 6260 du vendredi 21 août 2015