La manifestation nationale part de Whitehall jusqu’à l’ambassade des États-Unis à Londres

Plus de 100 000 manifestants défilent contre le refus du Parti travailliste de reconnaître le génocide israélien / Photo / A.E_S.O

Plus de 100 000 manifestants défilent contre le refus du Parti travailliste de reconnaître le génocide israélien / Photo / AE_SO

Le samedi 2 novembre 2024, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Londres pour manifester en soutien à la cause palestinienne, dénonçant le refus du Parti travailliste britannique de qualifier les actions d’Israël de génocide. La marche, organisée dans un contexte de solidarité croissante avec le peuple palestinien, a débuté à Whitehall, un lieu emblématique du pouvoir britannique, et a traversé le quartier gouvernemental pour s’achever devant l’ambassade des États-Unis située à Vauxhall, dans le sud-ouest de la capitale, symbole des relations entre les États-Unis et Israël.

L’événement a vu des participants brandir des drapeaux palestiniens et libanais, ainsi que des pancartes, tout en scandant des slogans puissants tels que « Mettez fin au génocide à Gaza », « Quittez le Liban », « N’attaquez pas l’Iran », « Libérez la Palestine » et « Fin de l’apartheid israélien ».

Organisée par une coalition d’organisations de droits de l’homme et de groupes d’activistes communautaires (Palestine Solidarity Campaign, Stop The War, Just Stop Oil, Umbrella Revolution), la marche a réuni des personnes de tous horizons, unies par un appel à la justice et à la paix. Les manifestants ont exprimé leur indignation face à l’inaction perçue de l’ONU, des États-Unis, du Royaume-Uni et des États membres du Conseil de sécurité, qui, selon eux, ont échoué à agir face aux atrocités commises en Palestine.

L’événement a débuté par un moment de recueillement, où les manifestants ont honoré la mémoire des victimes et réaffirmé leur engagement à lutter pour un avenir de paix et de dignité pour tous. Dans un monde où les injustices persistent, cette marche a été un puissant rappel que la voix du peuple peut encore faire bouger les lignes.

Un éveil des consciences et des témoignages marquants

Photo / AE_SO

Jim, un manifestant venu du Bedfordshire, a partagé son expérience au Socialist Worker : « Le mouvement pour la Palestine de l’année dernière a ouvert les yeux des gens sur l’histoire de la Palestine. J’ai appris à quel point le colonialisme israélien est brutal et à quel point les colons sont extrémistes. Ils sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins, y compris par le meurtre et le nettoyage ethnique. » Selon lui, Israël cherche à éliminer ceux qu’il perçoit comme des ennemis et à impliquer les États-Unis dans le conflit.

Pour Jim, la finalité est évidente : « Ils veulent prendre le contrôle de toute la Palestine et détruire Gaza. Leur objectif ultime est d’utiliser la force et la guerre pour dominer la région. »

Le droit à la résistance sous le prisme du droit international

Mary, avocate spécialisée en droit international, a affirmé que les Palestiniens ont un droit légitime de résister. « Quand on vous vole votre terre, vous avez le droit de la défendre et de la reprendre », a-t-elle dit, en se référant aux principes du droit international. « Les Palestiniens étaient là avant, ce sont les peuples autochtones. Les Israéliens ont volé leurs terres, et les Palestiniens sont justifiés de se battre pour récupérer leurs terres et leurs maisons. »

Des figures publiques et politiques présentes en soutien

Une foule de manifestants discpline ecoutant les messages des differents intervenants. / Photo / A.E_S.O

La manifestation a attiré non seulement des citoyens britanniques, mais aussi des députés du Parlement britannique, des écrivains, des artistes et des responsables d’organisations soutenant la cause palestinienne, qui se sont exprimés tour à tour devant la foule. Ces interventions ont renforcé la portée de l’événement en dénonçant le silence du gouvernement britannique et en appelant à une action plus ferme contre la politique israélienne en Palestine.

Le député indépendant d’Islington North, Jeremy Corbyn, présent à cette manifestation organisée par la Palestine Solidarity Campaign, a pris la parole : « Aujourd’hui, nous avons marché jusqu’à l’ambassade des États-Unis avec une exigence simple : cessez d’armer Israël. Nous resterons aussi longtemps qu’il le faudra pour obtenir la paix et la justice. Nous n’abandonnerons jamais le peuple palestinien. »

« Nous sommes ici pour faire entendre la voix de ceux qui souffrent », a déclaré Sarah Khalil, porte-parole de l’une des organisations participantes. « Les images de destruction et de désespoir à Gaza ne peuvent plus être ignorées. Nous exigeons une action immédiate et efficace pour mettre fin à cette tragédie. »

Un mécontentement grandissant envers le gouvernement britannique et américain
393 days of genocide / Photo / AE_SO

393 days of genocide / Photo / AE_SO

Le refus de David Lammy, secrétaire des Affaires étrangères du Parti travailliste, de qualifier les actions d’Israël de génocide a suscité la colère de nombreux manifestants. Quincy, de l’Est de Londres, a critiqué le Premier ministre Keir Starmer pour « avoir dit qu’il n’y avait pas d’argent pour assainir nos services publics défaillants, tout en augmentant les dépenses militaires ». Selon Quincy, « Keir Starmer semble pratiquement le même que les conservateurs. Il ne va pas apporter de réformes radicales. »

Lisa, venue de Worcester, a dénoncé l’administration américaine et l’industrie de l’armement qui, selon elle, profitent de la situation. « Les États-Unis pourraient arrêter cela aujourd’hui – il leur suffit de dire qu’ils n’enverront plus d’armes », a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que le véritable espoir réside « dans les gens, car, dans de nombreuses villes du monde, les gens se tiennent aux côtés de la Palestine. »

Un appel à l’action et à la résistance

Jehan, une manifestante portant une bannière pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS), a souligné l’importance du boycott. « Les Palestiniens nous appellent à boycotter Israël en tant que poste colonial de l’Occident et en tant qu’État génocidaire », a-t-elle déclaré.

« La solidarité internationale est essentielle pour mettre fin à cette crise. Nous devons nous lever ensemble contre l’injustice, peu importe où elle se trouve », a ajouté un autre orateur, attirant les applaudissements et les cris de soutien de la foule.

Latin America stand with Palestine /Photo / AE_SO

Latin America stand with Palestine /Photo / AE_SO

Après plus de 12 mois d’une campagne qualifiée de génocide israélien par les manifestants, cette marche de masse incarne la résilience et la détermination du mouvement pour la Palestine, mobilisant des dizaines de milliers de voix en faveur de la justice et de la paix dans la région. Dans un monde où les injustices persistent, cette marche de protestation a rappelé que la lutte pour les droits des Palestiniens est loin d’être terminée. Les participants espèrent que leur mobilisation incitera les gouvernements et les institutions internationales à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la violence et soutenir les droits humains en Palestine.

Simplice ONGUI
osimgil@yahoo.co.uk