Nous vous livrons ici l’intégralité du discours que Mme Athalie Orsot, Administratrice Générale du Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC), a pronouncé le samedi 29 juin 2013 lors de la cérémonie de la sortie officielle de l’organisation. (La Rédaction)
Bonjour mesdames, messieurs, frères et sœurs africains, amis de l’Afrique et membres du FDRC. Au nom du FDRC, je vous souhaite la bienvenue et je profite aussi de la plateforme pour vous remercier du fonds du cœur pour le déplacement à cette manifestation du 29 juin 2013. Soyez les bienvenus !
Le Forum pour la Démocratie et la Résolution des crises (FDRC) est une cellule panafricaine, intellectuelle, scientifique et politique créée le 22 mars 2013 à Londres, Royaume Uni.
Cette cellule compte 618 membres actifs à travers le monde. Nous avons une représentation en Côte D’Ivoire, Maroc, Ghana et en Suède.
Au titre de nos activités, nous avons la cellule médiatique ou communication et la cellule diplomatique. Pour l’instant, seule la cellule médiatique ou communication est à l’œuvre. Nous avons pondu à ce jour 4 déclarations et une vingtaine d’articles sur des sujets qui affectent notre continent et notre pays en particulier. Cependant, pour mieux comprendre le FDRC et sa philosophie, je me propose de vous faire la genèse de ce genre de structures à travers le monde.
Le mot Think Tank est une création des journalistes occidentaux. La cellule ou la plateforme d’idées est une organisation qui couvre la recherche, les stratégies politiques, économiques, militaires, technologiques et culturelles. La plupart de ces organisations ont un caractère ou un statut de charité et elles se sont véritablement développées aux Etats Unis d’Amérique et au Canada. D’autres organisations de ce genre sont subventionnées par le gouvernement et ou multinationales.
Les Think Tanks ou cellule de pensées/idées ont débuté dans les années 1950. Par contre certaines datent du 19e siècle tel RUSI fondée en 1831 à Londres. Nous avons aussi The Fabian Society au Royaume Uni, fondée en 1884.
Le tout premier Think Tank Américain (The Brookings Institution) a été fondé à Washington, D.C en 1916 par le philanthrope Robert Brookings.
En Afrique de l’ouest, le Dr. Kwamé Nkrumah, Premier Président du Ghana avait initié un certain nombre de Think Tanks sous sa présidence dès 1960. Nous avons par exemple The Institute of Economic Affairs, Ghana, (IEA) créé en 1989. Le rôle de l’IEA est d’entreprendre des recherches et publier ses travaux dans les domaines économiques et de la bonne gouvernance ou les problèmes affectant le Ghana et l’Afrique Sub-Saharienne. L’IEA a aussi joué un rôle primordial en invitant les partis politiques à s’engager dans le dialogue. Enfin, l’IEA préside les débats présidentiels pendant les années électorales et ce depuis les élections présidentielles Ghanéennes de 1996. IL y a d’autres Think Tanks au Ghana tels:
-Africa Centre for Development and Integrity (CeDI-Africa)
-Imani Centre for Policy and Education et enfin The Centre for Democratic Development (CDD).
En clair, les Think Tanks ne sont pas des concepts nouveaux en Afrique. En Côte D’Ivoire, nous avons le Conseil Economique et Social.
Pourquoi la création du FDRC maintenant ?
Depuis le 11 avril 2011, les démocrates africains et même européens ont bruyamment manifesté leur ras le bol comme pour dire que l’arrestation et la déportation du Président Gbagbo à la Haye, étaient des provocations de trop. Les marches, sit-in et autres conférences publiques ou de presse se sont succédé pour contester de la mainmise de l’ancienne métropole dans les affaires d’un autre état souverain. Pendant deux ans, la pression s’est accentuée à travers marches et autres activités. Cependant, nombreux sont les européens ou occidentaux qui ne comprennent pas le sens de cette résistance. La communication a failli à ce niveau. La communication a aussi failli d’exposer les conditions de détention des prisonniers politiques et militaires.
Nous en parlons plus sur les réseaux sociaux mais de moins en moins dans nos journaux et autres. Nous devons en faire une des grandes priorités. Nous devons en faire pour une large diffusion et une grande audience internationale, comme ce fut le cas au temps de Mandela et maintenant du Président Gbagbo.
La communication a failli d’exposer le caractère dictatorial, totalitaire et liberticide du gouvernement de M. Ouattara. Nous devons en faire la priorité des priorités. Nos journaux doivent en faire la une à chaque publication quotidienne, avec photos et les noms des prisonniers politiques. Nous avons l’obligation de faire connaitre la réalité désastreuse de nos populations, des violations graves des droits de l’homme et le record battu par ce gouvernement en termes de prisonniers politiques. C’est un record jamais égalé ailleurs. M. Ouattara doit être exposé et acculé pour cela. Nous comptons sur nos journaux ou quotidiens ainsi que les journaux en ligne pour ce travail, en plus de nos commentaires et articles sur les réseaux sociaux. Tout le monde devra mettre la main à la pâte pour une résistance réussie.
La résistance est aussi médiatique. Il faut faire passer son message, son idéologie, sa philosophie afin de créer la sympathie ou le soutien des autres. Pour l’instant, nous n’avons pas encore atteint cela. C’est ce qui fait que nos actions sur le terrain piétinent. Quel bilan pouvons-nous faire de deux ans de résistance ? Pas grand-chose. Les prisonniers politiques sont toujours pensionnaires dans les goulags de M. Ouattara. Les exilés sont traqués, les arrestations arbitraires continuent de plus belle, la torture et même les assassinats sont toujours au menu. Il y a toujours une absence de l’état de droit, de démocratie, de liberté d’expression et de réunion etc. Finalement, le Chef d’état M. Ouattara n’est pas du tout inquiété même avec les rapports accablants des ONG des défenses de droit de l’homme. Par conséquent, Il s’impose à nous de revoir notre stratégie et mener la résistance autrement.
C’est justement ce vide laissé inconsciemment ou involontairement par nos leaders politiques qui a suscité la création du Forum. Le Forum devient un nouvel instrument de la résistance avec pour spécialités la communication et le volet diplomatique. Le Forum n’est pas un parti ou mouvement politique mais une cellule politique qui entend accompagner les partis politiques de la gauche à sortir nos états du marasme politico-économique dans lequel ils sont plongés depuis les indépendances.
Pour finir, la spécificité ou la particularité du FDRC c’est la création des structures spécialisées dans le domaine de l’éducation, le chômage et l’emploi en zone rurale, l’agriculture et la politique d’auto-suffisance alimentaire. Nous comptons opérer dans ces domaines très bientôt en Côte D’Ivoire et au Ghana. En ce qui concerne le Maroc, cette représentation spécialisée aura pour mission de défendre les droits de l’homme des ivoiriens et des africains sub-sahariens victimes d’agressions ou de violence raciale. La Suède et la Grande Bretagne auront aussi pour mission le volet diplomatique et la recherche de partenaires commerciaux.
Mesdames, messieurs, frères, sœurs, amis de l’Afrique et membres du FDRC, voilà brièvement présentée votre nouvelle structure pour une Afrique forte, indépendante et libre.
Cependant, avant de terminer mon allocution, nous devons savoir les raisons de cet évènement du 29 juin 2013. La sortie officielle du FDRC est une prise de contact afin de dissiper tout malentendu et aussi favoriser le débat, les échanges entre les différents acteurs de la vie politique tant en Côte D’Ivoire qu’ailleurs en Afrique. Cet évènement n’est pas le lieu pour régler ses comptes ou pour soulever des polémiques. Nous souhaitons offrir l’opportunité pour une prise de contact, faire connaitre nos ambitions pour l’Afrique et encourager les africains à militer pour l’avènement d’une Afrique nouvelle. Le Président du FDRC vous invitera à nouveau pour discuter de certains sujets pertinents. Ce sera alors, l’opportunité rêvée de nous faire connaitre vos points de vue et vos ambitions pour notre continent. Pour ce qui est de cet évènement, nous souhaitons la convivialité, la courtoisie, le respect et la dignité dans nos débats ou prise de positions. Nous attendons beaucoup des conférenciers et des intervenants pour faire avancer les choses. Nous souhaitons un débat ouvert, franc, scientifique, intellectuel, instructif, respectueux et libre.
Je vous remercie.
Athalie Orsot, Administratrice Générale du FDRC
(Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises).