En effet, l’investiture de la CDVR locale était prévue ce mercredi 17 avril 2013, de 16 heures à 23 heures. Après un retard légendaire de 4 heures 20 minutes, le Président de la CDVR, M. Charles Konan Banny a fait son entrée dans la salle décorée aux couleurs nationales et aux allures de dîner-gala. Le maître de cérémonie pour l’occasion était un militant zélé du RDR qui exigeait une minute de silence pour les morts et pour l’hymne national. Avant que l’Abidjanaise ne soit entonnée, un cri de guerre et de ralliement a déchiré l’air et comme il fallait s’y attendre, les ivoiriens comme un seul homme se sont levés pour mettre fin à cette mascarade. La salle était incontrôlable tellement le vacarme créé était assourdissant. Malgré les appels du chef de protocole de l’Ambassade de Côte D’Ivoire, M. Kanon et ensuite M. Banny « himself », n’ont pu avoir raison des ivoiriens réunis dans la salle. M. Banny a été conspué, hué, humilié. Les ivoiriens scandaient « Libérez Gbagbo ! Gbagbo Président ! ». M. Banny, humilié, a essayé a son tour de ridiculiser les ivoiriens en leur demandant de libérer « qui ? ». Dès cet instant, le mercure est monté d’un cran, ce qui a valu un coup de fil à la Police. Sur mes instructions, j’ai déclaré la salle un territoire ivoirien, car la présence d’un ambassadeur et ses administrés dans un lieu, ce lieu se transforme de facto en un état souverain. Par conséquent, les lois anglaises ne peuvent s’appliquer. Ayant reçu leurs ordres, les policiers anglais ont procédé à l’évacuation in extremis de M. Banny par une porte dérobée sous les acclamations des ivoiriens.C’est le cas ici de le dire que deux camarades ont vaillamment défendu les couleurs nationales. Ce sont les camarades Athalie Orsot et Jacob Baï. Ces deux camarades ont donné un cours magistral de contestation et protestation à la délégation venue d’Abidjan. L’un des délégués aurait même dit qu’ils avaient nos photos et que nous serions de personnes non grata dans notre propre pays. Vraiment, un ridicule ! Avec des propos haineux de ce genre, vous faites le tour du monde pour réconcilier les ivoiriens. Lesquels ? Les nouveaux naturalisés ou les ivoiriens de souche ? En tout cas, les ivoiriens se sont bien exprimés et ont envoyé un message fort à l’envoyeur, M. Ouattara, au bord de la lagune Ebrié : Londres n’est pas Paris et Londres n’est pas à prendre ! S’ils le souhaitent, ils peuvent se faire investir au sein de l’Ambassade entre eux, loin des regards des ivoiriens.
Nick De Bessou