Le ministre Richard Kadio aux militants de Treichville : “Les municipales et régionales ne nous concernent pas”

(Notre Voie) – Avec la crise survenue en 2011 qui est l’aboutissement de la tentative de prise de pouvoir par Ouattara depuis 2002, notre parti le Front Populaire Ivoirien (FPI) est arrivé à la croisée des chemins.

La suite des événements nous a obligés à nous disperser à travers le monde. Une grande majorité parmi vous est restée au pays et a bravé les mains nues, ceux que nous avons pris pour des frères et qui se sont transformés en nos ennemis .Je voudrais saluer votre courage, votre détermination. Une autre partie certes infime mais non moins importante est toujours en exil. Toutes ces parties n’ont qu’un seul objectif : lutter de toutes leurs forces pour rétablir la justice et la vérité dans notre pays. J’étais fier et heureux de savoir que mes camarades, mes amis, mes jeunes frères et sœurs restés au pays, luttaient, résistaient face aux Frci qui ont envahi notre commune et en ont fait presque leur bastion. J’étais fier d’apprendre qu’ils ont résisté aux bruits, aux cliquetis des espèces sonnantes et trébuchantes car de mes yeux, j’ai constaté, j’ai vu, j’ai observé que le mot d’ordre du parti avait été bien observé et que un nombre insignifiant de nos militants avait pris part aux élections législatives. J’ai crié bravo, j’ai serré contre mon cœur ceux et celles que j’ai pu rencontrer et j’étais fier d’être militant du Fpi, d’avoir été Ddc de Laurent Gbagbo dans notre commune. Mais depuis quelques temps, qu’est-ce que je vois, qu’est-ce que je constate : Une démobilisation totale. C’est comme si le parti, notre parti n’a pas existé et n’existe plus à Treichville, tous autant que nous sommes, cadres qui devons donner l’exemple ou simple militant fragilisé par la crise, n’oublions pas que ces candidats qui aujourd’hui promettent monts et merveilles, qui nous vont rêver d’un paradis à venir nous ont conduit dans l’enfer que nous vivons, que vit notre pays. Ils ne feront rien ni pour nous ni pour la commune, ni pour la Côte d’Ivoire, à l’image de leur mentor qui piétine, qui est incapable de ramener la paix, la sécurité et la prospérité tant promises, incapable de nous réconcilier tout simplement parce qu’il n’a ni projet politique ni projet de société à nous proposer sauf un monde virtuel qui n’est réel que dans son esprit. Ils pratiquent avec excellence l’art du « copier-coller » sans comprendre le fondement de ce qu’ils « copient ». Ne l’oubliez pas ce sont ces candidats-là qui ont cautionné ce qui s’est passé dans nos communes (Yopougon, Abobo, Anokoi-Kouté, etc.) dans nos villes (Petit Duékoué, Guitrozon, Nahibliy, Arrah, Dabou, etc.) qui ont cautionné l’attaque de nos meetings à Yopougon, à Port-Bouët, à Koumassi etc. qui ont cautionné et cautionnent le maintien en exil des camarades Jeannot Tohouri , Paul Digbeu, Jacques Kacou pour ne citer que ceux- là.

N’oublions pas et n’oubliez pas que ce sont ces candidats du Rhdp dont vous faites la promotion et pour qui vous battez campagne qui ont applaudi à l’arrestation et à l’emprisonnement du président de notre parti et des membres influents de la direction du parti.

N’oublions pas et n’oubliez pas que ce sont ces candidats là qui ont sabré le champagne à l’arrestation par l’armée française du Président Laurent Gbagbo, de son épouse Simone et de son fils Michel.

N’oublions pas et n’oubliez pas combien est grande leur joie de savoir le Président Laurent Gbagbo transféré à la Haye.

N’oublions pas et n’oubliez pas que ce sont les partisans de ces candidats qui occupent illégalement à travers le pays, les domiciles de nos camarades lorsqu’ils ne les ont pas détruits et pillés de fond en comble. Comment camarades, toi pionnier du parti dans notre commune, toi sur qui comptent les plus jeunes , toi cheville ouvrière de notre ex- Ddc, acteur de premier plan de notre succès à l’élection présidentielle, toi Dlc, dynamique, actif, homme et femme de conviction, toi, militant de haute formation qui a su faire barrage aux tentatives de fraude lors des journées d’enrôlement d’abord puis électorales ensuite , toi qui a vécu en direct tous ces événements comment en es-tu arrivé à un tel comportement qui s’assimile à de la prostitution politique. Comment peux-tu oublier tous ces événements et servir aujourd’hui les tueurs, ceux et celles qui ont défiguré notre pays. Pourrat-on s’accorder demain des circonstances atténuantes.

Attention Camarades !les temps sont certes difficiles même très difficiles. Mais le sont-ils pour nous seulement ? Ne sommes-nous pas ivoiriens comme les autres, militants comme les autres, logés à la même enseigne ?Où est passé notre dignité et notre fierté qui a fait de Treichville une exception car n’avons jamais eu pléthore de cadre, mais nous avons toujours joué avec honneur notre partition au niveau du parti. Où est passé votre enthousiasme, votre fierté d’être membre du Front Populaire Ivoirien parti porteur d’un message, d’un programme, porteur d’espoir pour la majorité des ivoiriens et qui a fait de vous des militants enviés et respectés malgré votre pauvreté, parfois votre indigence. Non, je ne reconnais plus mes camarades qui au fil des temps sont devenus mes frères, mes amis. Oui tout ce comportement, cette errance politique que j’observe parfois parmi certains que je qualifiais de « pur et dur »n’est-il pas aussi des signes de la misère que le régime Ouattara a installé dans notre pays ? Misère intellectuelle, misère morale, misère physique, misère matérielle qui fait de chaque ivoirien, un mendiant, un nécessiteux ! Camarades, chers amis, relevez – vous car on peut tous tomber mais relevez- vous pendant qu’il est encore temps. Prenez vos distances avec ces tueurs, pour ne pas que vous leur soyez assimilés car vous n’avez rien en commun.

N’oubliez pas que Judas n’a pas joui de ses deniers, il s’est donné la mort car rejeté des siens, et honteux de son acte. Ne subissez pas son sort, car l’histoire nous jugera, vous jugera et son jugement est implacable. Dans d’autres fédérations les camarades qui n’ont pas respecté les mots d’ordre du parti, relatif aux élections législatives, ont été sanctionnés ; qui pour avoir fait campagne pour tel ou tel candidat Rhdp ; qui pour avoir été candidat indépendant. Je serai meurtri de ne plus reconnaitre en ceux et celles qui ont ouvertement ou même en cachette (car fort malheureusement pour eux, ils sont tous connus) cadres, secrétaires de section ou de base ou simple militant mais ô combien cher à mon cœur , je serai malheureux de ne plus les reconnaitre comme des militants de notre parti et par conséquent de mettre fin à toutes nos relations amicales, voire fraternelles lorsque la preuve de leur participation aux campagnes des candidats Rhdp aura été faite et que le parti aura décidé des sanctions les concernant . Ce sera un grand déchirement mais chacun aura fait son choix en toute lucidité, en adulte responsable. Je voudrais avant de terminer, nous rappeler à tous que le mot d’ordre du parti pour l’heure est de s’abstenir de toute forme de participation (ni campagne, ni vote) aux prochaines élections municipales, départementales et régionales. Je voudrais vous rappeler que le Président Laurent Gbagbo , est en prison à la Haye ; que la Direction du parti avec en tête le président Affi N’Guessan, les vice-présidents : Sangaré Aboudrahamane, Simone Gbagbo et tous les autres sont en prison au Nord du pays ; que nos militants et sympathisants sont morts par milliers ; que nos militants et sympathisants sont en exil et dépouillés de tous leurs biens, ce qu’ils ont acquis au prix de nombreuses années d’effort et de dur labeur ; que le régime de Ouattara au lieu d’œuvrer pour la réconciliation attendue du monde entier au contraire continue de remplir des prisons de militants et sympathisants Lmp au seul crime qu’ils sont pro-Gbagbo. Camarades de Treichville, vous qui voulez contribuer à la victoire des tueurs dans notre commune ; ressaisissez-vous avant qu’il ne soit trop tard. Aux autres véritables lutteurs, militants convaincus, je vous félicite et vous encourage pour votre détermination, votre engagement. Vous avez choisi le bon combat, celui de faire triompher la vérité. Nous réussirons ensemble ou nous périrons ensemble .Mais rassurez-vous nous réussirons inexorablement car ce régime ne peut être éternel et quel que soit la longueur de la nuit, le jour finit par tomber. Restons unis et nous serons plus forts.

Richard Kadio

Votre Ex-DDC, Membre du Comité Central