Nous avons pris connaissance de la déclaration faite par le Président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Monsieur Affi N’GUESSAN lors de la cérémonie de passation de charges entre lui et le Président intérimaire du FPI, Monsieur Miaka Oureto. Nous aurions pu ne pas réagir à cette déclaration si certaines contre vérités n’avaient pas été dites sur l’Etat de la Côte d’Ivoire depuis l’arrivée du Président Alassane OUATTARA au pouvoir en avril 2011.
Monsieur Affi N’GUESSAN, dans ses propos, avance que la Côte d’Ivoire est « méconnaissable » sous la Président Alassane OUATTARA. Il ose affirmer que les indicateurs économiques sont au rouge. Il va plus loin dans sa longue liste de mensonges pour dire que l’insécurité est plus grande sous le régime de Son Excellence Monsieur OUATTARA que sous le régime de Monsieur Laurent GBAGBO. Pour conclure, il propose que soient organisés les états généraux de la République après la libération de ceux qu’il qualifie de prisonniers politiques (civils ou militaires) et l’ouverture des frontières pour le retour de ceux des ivoiriens qui se trouvent en exil. Selon son entendement, il ne peut avoir de réconciliation si les préalables que le FPI pose ne sont pas satisfaits.
Tous ceux qui suivent avec attention l’évolution du jeu politique en Côte d’Ivoire, depuis la réinstauration du multipartisme dans notre pays en 1990, savent que la logique politique du FPI, c’est la négation permanente des réalités et des évidences avec en toile de fond la LUTTE synonyme de violence (verbale et/ou physique). Nous ne sommes donc pas surpris par l’orientation du discours du Président Affi N’GUESSAN. C’est à juste titre qu’un quotidien de la place titrait: « FPI-LE RETOUR DES FAUCONS ».
Les contrevérités dites par Monsieur Affi N’GUESSAN
Première contre vérité: « la Côte d’Ivoire est méconnaissable sous Alassane OUATTARA »
L’on a coutume de dire qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Monsieur Affi N’GUESSAN, ouvrez les yeux et regardez autour de vous. Vous constaterez que les choses ont positivement changé. L’Université que votre régime nous a laissé était sale, puante, envahie par les ordures et la broussaille. C’était le refuge des miliciens et autres mercenaires qui y stockaient des munitions et armes de guerre. Les chambres des cités universitaires servaient de lieux de débauches et dérives sexuelles. Aujourd’hui, les ivoiriens sont fiers de leurs Universités et Résidences universitaires. Monsieur Affi N’GUESSAN, si vous ouvrez grand les yeux, vous verrez les travaux du 3ème pont, vous serez surpris de constater que les trottoirs des grandes villes de notre pays sont dégagés, que la ville d’Abidjan s’embelli chaque jour un peu plus. Monsieur le Président du FPI, faites un tour à l’intérieur du pays et vous constaterez que des milliers de Centres de santés et d’écoles ont été réhabilités et équipés. Vous verrez aussi que des milliers de Kilomètres de routes principales et secondaires ont été reprofilés. Faites un tour à Bouaflé pour voir les travaux du nouveau pont sur la Marahoué. Continuez à l’ouest, dans le Zanzan et dans la région des savanes de notre pays et interrogez les Préfets et les élus; ils vous diront les changements quantitatifs et qualitatifs survenus avant et après les visites d’Etat que le Président Alassane OUATTARA a eu à effectuer dans ces régions de la Côte d’Ivoire. Oui, Monsieur le Président du FPI, reconnaissez que le pays est en chantier et que de grandes réalisations ont été faites en moins de 2 ans. C’est peut-être parce qu’il y a eu trop de réalisations en si peu de temps que vous êtes surpris à votre sortie de prison à telle enseigne que vous affirmez que le pays est méconnaissable parce que vous ne vous retrouvez pas.
Deuxième contre vérité: « les indicateurs économiques sont au rouge »
Vraiment sur ce point, vous nous surprenez. Quand l’on vous laisse un pays avec un taux de croissance de -3% et qu’en moins de deux ans, le taux de croissance passe à 9%, il faut avoir une lecture économique à l’envers pour oser prétendre que les indicateurs économiques sont au rouge. Nous vous rappelons que votre régime nous a laissé un pays sans administration, sans douanes, sans impôts. La BCEAO avait été braquée. Tout avait été pillé suite à votre entêtement à vous maintenir au pouvoir après la victoire du Président Alassane OUATTARA à l’élection présidentielle. Alors, faites un effort pour montrer un peu de bonne foi.
Troisième contre vérité: « l’insécurité est plus grande sous le régime OUATTARA »
La communauté nationale et internationale sait que l’indice de sécurité est passé de 4 à 1 depuis l’arrivée de Président Alassane OUATTARA au pouvoir en avril 2011. Il est peut être bon de vous rappeler le rôle qu’ont joué les miliciens, les patriotes et les escadrons de la mort pendant les 10 ans de pouvoir FPI. L’ex-Président Robert GUEI, son épouse, les personnes en charge de leur sécurité et de la maison ne sont plus de ce monde pour apprécier le niveau de sécurité. Dakoury ; H ; Colonel Dosso ; Lamblin ; mes quatre collaborateurs froidement abattus sous mes yeux par l’escadron du Commandant Seka Seka Anselme ; les femmes du marché d’Abobo ; les centaines de jeunes gens brûlés vifs et abattus à coups de gourdins et de machettes auraient aimé parler eux aussi de niveau de sécurité. Mais votre régime les a envoyés dans l’au-delà sans motifs réels.
Après ces 3 contre vérités ou mensonges, c’est selon, nous voulons nous attarder sur les préalables que vous posez pour accepter la réconciliation. Vous semblez dire, Monsieur Affi N’GUESSAN, que la réconciliation ne sera possible qu’à quatre conditions: libération de vos amis en prisons en Côte d’Ivoire, ouverture des frontières pour le retour des exilés, mise en place d’un nouveau cadre que vous appelez états généraux de la République et enfin la libération de votre mentor, actuellement détenu à la Haye.
A. Libération de certains civils et militaires
Avec tous les crimes de sang qu’ils ont commandité ou commis, vous demandez la libération des civils et militaires auteurs de la barbarie à laquelle nous avons assisté. Ce serait une insulte à la mémoire des milliers de victimes de la crise post électorale si justice et réparation ne s’appliquent pas. L’heure de l’impunité qui a prévalu sous le régime FPI est terminée. La liberté provisoire qui vous été accordée ne doit pas être un passeport pour afficher une arrogance outrancière vis-à-vis des victimes de votre refus du jeu démocratique après l’élection présidentielle.
B. Ouverture des frontières pour le retour des exilés
Les frontières n’ont jamais été fermées. Le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA, lors de ses différents voyages dans la sous région, a invité ceux qui sont en exil à rentrer. Ils sont nombreux ceux qui sont rentrés dont des illustres militaires et personnalités politiques. Il appartient aux autres de saisir cet appel de Président Alassane OUATTARA. La récente libération provisoire des leaders du FPI devrait convaincre ceux qui sont encore en exil que la Côte d’Ivoire est redevenue un état de droit. Ceux qui ont quelque chose à se reprocher peuvent venir se mettre à la disposition de la Justice. Ils seront entendus et traités selon les règles d’un Etat de Droit.
C. Mise en place des états généraux de la République
Le Président Alassane OUATTARA a déjà créé le cadre de la réconciliation nationale. Il a mis en place la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). Il a en outre, fait mettre en place le Cadre Permanent du Dialogue (CPD). Ces deux instruments sont au travail. Il appartient au FPI d’intégrer ces deux mécanismes qui font du bon travail. Comme le Président du FPI l’a dit, à la suite de l’audience que lui a accordée son Grand Frère le Premier Ministre Daniel Kablan DUNCAN, « on ne doit pas s’éterniser dans le dialogue ». À notre tour nous disons qu’on ne doit pas multiplier à l’infini les instances et instruments de dialogue. Si le FPI veut véritablement le dialogue qu’ils s’inscrivent dans l’existant sans préalables. Au demeurant, nos faisons remarquer à nos frères du FPI qui viennent de bénéficier de la liberté provisoire que les ivoiriens sont totalement engagés sur le chemin de la réconciliation. Ils ne sont plus prêts à se regarder en chiens de faïence et à se haïr comme par le passé. Ils vont au marché, à l’école, au champ et dans les hôpitaux ensemble sans chercher à se découper à la machette comme pendant la période post-électorale.
D. La libération de l’ex Président ivoirien, Monsieur Laurent GBAGBO
C’est un sujet qui relève de la compétence de la Cour Pénale Internationale. Le Président Alassane OUATTARA et son Gouvernement, quelque soit leur volonté, n’ont aucune influence sur cette Cour. Alors, poser cela comme préalable à la réconciliation ici en Côte d’Ivoire, c’est méconnaître totalement les règles de fonctionnement de cette juridiction internationale.
Enfin deux derniers points que nous nous en voudrons de ne pas souligner c’est que le Président du FPI reconnaît d’une part que le Président Alassane OUATTARA est le Chef de l’Etat de la République de Côte d’Ivoire et que d’autre part, le Pardon est indispensable pour reconstruire notre pays. Ce sont des lignes de propos qui méritent d’être encourager pour le nécessaire vivre ensemble que nous recherchons tous: qu’on soit du CNRD, du RHDP, du nord ou du sud, de l’est, du centre ou de l’ouest, qu’on soit musulman, chrétien, bouddhiste, athée ou animiste, nous avons l’obligation de vivre ensemble sur cette unique terre d’éburnie que Dieu nous a donné.
Le Porte-parole Principal du RDR
Le Ministre Joël N’GUESSAN