Seule sur une île déserte. Et toi, tu avais les idées dans le ciel. Parce que ton être était familier du mystère du vide, de l’absence, du départ. Tu avais les idées dans le ciel et les yeux rivés sur moi. Tu avais tes pensées dans les étoiles, l’autre dimension et ton être tendait vers moi.
Seule sur cette île déserte.
Certains soirs, au clair de lune, quand le ciel féconde la terre pour faire naître les éclosions de lumière,
Quand ma peau scintille face aux rayons lactescents,
Reflets bleutés d’une peau d’ébène cédant à l’alchimie de l’astre blanc,
Deux perles pures ornant mon visage ovale,
Deux perles transparentes comme le cristal s’échappant de mes yeux à demi-fermés,
Toi là-bas, moi ici.
Vêtue d’une guêpière ivoire immortalisant une attente,
Figée telle une momie fixant l’Infini,
L’Amour, l’Absolu, trésors des êtres qui se donnent,
Le Sublime, quintessence des êtres qui s’abandonnent,
Je contemple ton ombre qui va,
Et qui demain se fera chair, et dont la chair fera une avec ma chair,
Douce Épiphanie,
Parce que,
On ne porte pas de guêpière seulement pour se marier.
Dr. Aïcha Yatabary, 28 juillet 2018