La Constitution a trahi la volonté populaire une nouvelle fois. Hier, une majorité d’ivoiriens voulaient que le Président Ouattara puisse se présenter, la Constitution, disait, non il ne le peut pas. Aujourd’hui, une majorité d’Ivoiriens ne veulent pas qu’il puisse se présenter, la Constitution nous dit cette fois-ci, si, il le peut. On mesure le décalage ente la Constitution et la volonté populaire en Côte d’Ivoire.
Lorsque le Président Ouattara dit qu’il a la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle de 2020, s’il en décidait ainsi, il rajoute que ce n’est pas lui qui le dit, mais la Constitution. Il a parfaitement raison, sauf que celle-ci est défectueuse sur ce point.
Lorsque le Président Gbagbo dit en 2010 qu’il ne veut pas s’accrocher au Pouvoir, mais que c’est le Conseil Constitutionnel qui l’a déclaré vainqueur de l’élection, il a parfaitement raison, sauf que celui-ci a été défaillant dans sa mission de dire le Droit
Même si l’un et l’autre, ne sont pas innocents des situations ainsi crées, car on doit constater qu’ils se sont sans trop de difficultés assez librement affranchis de leurs principes démocratiques et des promesses qu’ils avaient faites auparavant, ils ont néanmoins le Droit avec eux. Leur problème à eux, société politique, est celui du principe de la responsabilité, de la culture politique et de l’éthique.
Notre problème à nous, peuple, est celui de l’impartialité, de la compétence, de la force et de la fiabilité de nos Institutions.
Notre combat devrait s’adresser aux rédacteurs de nos Constitutions (complot constitutionnel dirigé contre le peuple (2016) ou contre des individus (2000), et aux interprètes de la Loi (juges de l’élection). Nous retrouvons le même problème ailleurs, avec la CEI et la justice ordinaire (procès et détention). Ici, notre combat est celui de la défense et de la promotion d’un État de droit.
Conclusion : Peuple de Côte d’Ivoire ne vous trompez pas de combat, et laissez les partisans patauger dans leur manque d’objectivité et s’engluer dans des considérations personnelles. Ce n’est pas un problème d’individus que nous avons, mais un problème institutionnel plus vaste qui dépasse leurs personnes.