abeti-masikini

Chaque individu vient en ce monde avec son étoile. Elle peut briller comme elle peut ne pas l’être ? Chacun a des vices qu’il est difficile d’énumérer. Cependant, l’on peut attribuer le cœur du Saint Esprit à tout le monde. Alors que tout un chacun est très loin des lumières divinatoires. Inutile de fouiner dans les bagnes en vue de savoir qui a le plus long couteau ensanglanté. Et qui aurait eu à lacérer autant de visages que ventres. Bof ! Semons quelques grains dans le jardin des amours. Il arrive que l’on abandonne son propre champ. Pour s’en aller piocher dans le champ lointain comme proche. De campagne en campagne, lorsque l’on a un esprit errant, on va d’arbre à arbre. L’on fait feu de tout bois sur son chemin. En tuant les pauvres animaux. L’on papillonne comme si c’était un bon exemple à pendre au fronton d’une stèle bâtie à la mémoire de ses conquêtes. Amoureuses s’entend. Pour stigmatiser ce cœur volage qui bat la chamade jusqu’au creux de la pitance libidinale que les deux autres (Adam et Eve), ont croqué en pleines dents, nous voici chez une cantatrice déçue. Sur les rivages du fleuve Congo à Kinshasa la belle. Dans la partie septentrionale, précisément en Haut Kisangani. Les terres promises, à parcelles dévirginisées par ce garçon qui n’a trouvé mieux que donner des palpitations cardiovasculaires à Abéti Massikini. Qui ne cache pas son exaspération et pour cause:

Tu savais quand tu es parti
Et j’étais vraiment fâchée
Et tu n’as pas fait signe de vie mon ami
J’ai téléphoné à Yaoundé
J’ai téléphoné à Kinshasa
J’ai téléphoné à Brazzaville
J’ai même appelé Abidjan
Et tu n’étais pas là
Chéri où es-tu parti ?
J’en ai vraiment assez
Et tu as même été chez ton deuxième bureau
Ô ! Non, Attention je suis fâchée

Cette dame de rondeur abondante appétissante, à coups de reins remuant certains cœurs éplorés, n’est pas contente. La voilà sortie de son cocon et maintenant fâchée. Moi aussi, je suis fâché. Certainement que cette colère commune trouvera refuge dans la mélodique colérique de l’artiste à la voix captivante et suave qui fait gémir les sourds et aphones retrouvant soudainement langue et oreille. Pour parler et entendre. Abéti possède des ingrédients à l’effet de rendre la sauce musicale succulente. Un timbre vocal chantant, fredonnant et remuant les notes musicales sur la portée sans effort. Caressant et dorlotant avec attrait la tige émotive s’agitant en chacun de nous. L’artiste laisse tomber sur la partition des notes longues. Elle enchaine avec de figures de notes brèves liées entre elles en montant les échelles de la gamme avec une fluidité déconcertante. Elle a du métier faisant greloter son corps au rythme du Soukous. La dénomination de la reine de ce genre musical qu’elle porte sans couronne sur la tête, est bien méritée. Une reine, en lieu et place de son château dont elle doit se contenter, pleurant à chaudes larmes. Un amour qui file sous ses pieds et qu’elle suit depuis les rives nostalgiques du fleuve Congo. Par téléphone qui résonne, sonne et personne ne décroche. Abéti crie son amour en perdition dans les vents turbulents. Comme quoi, les reines aussi pleurent passionnellement. Les amours perdus sur les plaines verdoyantes des deuxièmes bureaux. Dans une tonalité, qui n’est pas faite pour laisser les papillons s’en voler en toute quiétude. Les maris trainant dans les ruelles de certaines agglomérations fleuries de toutes parts, abandonnent leurs cartables. Quittent précipitamment leurs bureaux. Les deuxièmes bureaux, à savoir, les maîtresses n’enseignant que la science passionnelle. Allez savoir ! Ces fameux propriétaires des seconds bureaux n’ont pu résister aux spasmes de cette plage musicale sur laquelle Abéti fait danser les grains de sable. Chaque instrumentiste se met plein la vue. Des roto-toms de batterie, très frivoles volant de rythme à rythme avec des cassures de guitares qui font appel aux cuivres. Tout sursaute dans cette mélodie comme des poissons pris dans le lit du filet de pêche au large du fleuve. Dans cette orchestration qui a tout l’air d’une bagarre rangée, chaque intervenant ne se laisse pas faire. Des échanges francs, violents que calme la voix accrocheuse de la chanteuse comme pour dire : Même si mon homme vagabonde partout au travers du continent Africain, qu’il revienne à mon cœur qui s’affole et souffre dans sa chair. Ces chœurs dans un bloc compact qui se chamaillent entre eux tout le long de cette mélodie, peuvent-ils remettre le cœur d’amour saignant de cette bête de scène à l’endroit? Une musique qui démarre sur des chapeaux de roues dès la première mesure. Exhibant les doigtés percutants de ces grands dresseurs des notes musicales accueillant la voix fluette de la reine du Soukous pour l’accompagner. Bien entendu à retrouver son amour perdu sur le continent Africain. Auditrices et Auditeurs de Fréquence 2, soyez zen dans la tête car, les vagues amoureuses ne peuvent point envahir le cœur du Carrefour Weekend sur la note amoureuse de l’Autre Face de la Mélodie.

Valern_guede@yahoo.fr

Source: Page Facebook Valen

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