En 1999, sans qu’on ne lui demande, Blaise Compaoré, avait adressé un courrier à la présidence ivoirienne avec copie aux journaux pour affirmer qu’Alassane Ouattara n’était pas Burkinabé. C’est ce jour-là que les Ivoiriens avaient compris trop tardivement sans doute qu’il y avait un immense complot contre leur pays.
Tous les arguments de protestation avancés sur la nationalité douteuse de celui qui fut engagé au FMI comme Burkinabé et vice-gouverneur de la BCEAO au titre de la Haute Volta, n’avaient servi à rien. Une rébellion soutenu pas la France et son homme de main, le tueur froid de Ouagadougou, Blaise Compaoré, avait imposé Alassane Ouattara aux Ivoiriens. Aujourd’hui président de la Côte d’Ivoire. Le très reconnaissant président de la République voisine dit que le Coup d’État de Gilbert Diendéré, est une affaire intérieur d’un pays voisin pas de commentaire circulez, il n’y a rien à voir.
Comment peut-on rester les bras croisés devant le feu qui ravage la maison du voisin et dire que c’est une affaire interne ? Qui avait intérêt que le Burkina Faso s’embrase si ce n’est le pays qui a accueilli Blaise Compaoré, le tueur froid de Ouagadougou. Que faisait Gilbert Diendéré, à Abidjan une semaine avant le putsch sanglant de Ouagadougou ?
Le Coup d’État s’écroule sous les feux croisés de la condamnation internationale, du Niger en passant par le Ghana, de la maison Blanche à la communauté européenne et à l’union africaine. L’arrestation de la totalité d’un gouvernement et la séquestration du président de la République ainsi que de son Premier ministre, n’émeuvent pas Abidjan. Ce sont des choses courantes et normales pour Alassane Ouattara. Il y a ici une erreur tactique de communication préjudiciable à la solidarité sous-régionale et au bon sens entre voisin. Le Mali, le Bénin et même le Sénégal ont condamnés le putsch chez le voisin Burkinabé.
Nous parions ici que si ce putsch avait réussi, le Gouvernement d’Alassane Ouattara serait sans doute l’un des tous premiers à reconnaître le régime de facto des Diendéré et consorts. Là où le monde entier y voit une remise en cause inacceptable de la transition exemplaire Burkinabé, Alassane Ouattara, privilégie son amitié et sa relation crapuleuse avec Blaise Compaoré, le tueur froid de Ouagadougou. Les oiseaux de même plumage sont souvent ensemble et vont toujours dans la même direction, comme disent nos anciens.
Que le RSP, se soumet aux autorités de transition était la meilleure des positions pour qui ne dine pas à la table du diable et de la malfaisance. Mais pour les comploteurs foireux et leurs complices internes et externes, il fallait des élections inclusives. Oui inclusive le mot est venu de la bouche puante des combinards qui voulaient mettre leurs hommes de main et leurs puissants moyens de nuisances pour faire pencher la balance électorale vers leurs chevaux de Troie.
Le Burkina Faso comme un pays très pauvre
« Je souhaite que ce pays retrouve rapidement la paix. C’est le plus important parce que c’est l’un des pays les plus pauvres du continent et dans le monde. » Voilà l’idée qu’Alassane Ouattara se fait du Burkina-Faso. On dirait qu’il a honte de ses origines burkinabé ? On dirait qu’il ne connaît pas ce pays et qu’il n’y a jamais mis les pieds. Sa relation personnelle avec les frères Compaoré est-elle au-dessus des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina voisin ?
La pauvreté est-elle compatible avec la démocratie ? Pourquoi permettre aux comploteurs qui n’ont jamais élever la voix pour s’indigner et protester contre les tueries crapuleuses des Compaoré, Diendéré et compagnie de venir participer à des élections démocratiques. C’est bien Compaoré et ses sbires qui ont craché, uriné et piétiné la démocratie au Burkina-Faso. Ou était Alassane Ouattara quand Norbert Zongo et ses compagnons de route se faisaient massacrer par des éléments de ce régiment maudit et criminel qu’était le RSP de son ami Gilbert Diendéré ?
Nous disons ici à Alassane Ouattara, qu’on ne montre pas le chemin de son village avec la main gauche comme disent les Akans. Qu’il se rappelle que c’est au cimetière de Sindou, près de Banfora, chef lieu de la province de Lébara dans la région des cascades, que repose son défunt père et que la paix de Dieu soit sur lui.
On a l’impression qu’il veut effacer son appartenance à ce pays qui est pauvre à ses yeux aujourd’hui. A-t-il honte de ce pays? Se souvient-il que c’est ce pays qui lui a permis d’aller étudier aux USA ? Se souvient-il encore de sa nationalité Burkinabé quand il travaillait au FMI et à la BCEAO ? Si tu ne peux pas aider ton voisin, n’envenime pas ses souffrances et ses difficultés par des propos humiliants qui puent l’ingratitude et la perte de l’estime de soi. N’oublie pas d’où tu viens, nous dit le proverbe.
Ce n’est pas le courage qui manque à ce peuple très fière du Burkina Faso. Regardez la pureté de son coton, la saveur de son anacarde. La variété de ses fruits comme les mangues cultivés dans des zones semi-arides. La qualité de son beurre de karité est prisée par l’industrie cosmétique du monde entier. Regardez sur ses marchés et vous y verrez qu’en encadrant sa paysannerie avec des retenues d’eau dans ses villages et campagne, ce pays peut produire pour satisfaire ses propres besoins et ceux de la sous-région. L’indépendance nationale passe par des choses aussi simples venant d’un mode de vie modeste qui peut être exemplaire pour nous tous.
Dire que ton voisin est pauvre n’est ni gratifiant ni une forme de condescendance acceptable dans les relations entre États. C’est une cécité morale qui peut se retourner contre son auteur au détour du vent interchangeable de l’histoire humaine dont nous sommes tous les sujets. Ne jamais se réjouir du malheur de ton voisin car tu ne sais pas ce que demain te réservera.
Mesures urgentes à prendre
- Le gel des avoirs bancaires des Compaoré et compagnie ne suffit pas, il faut les livrer à la Justice et leur demander de justifier les nombreux biens matériels qui les font croire qu’ils sont au-dessus du peuple dont ils n’étaient pas les serviteurs mais des profiteurs corrompus.
- L’arrestation de tous les membres du sinistre conseil putschiste qu’était l’éphémère CND, ainsi que la confiscation de leurs biens par la Justice après un procès exemplaire. Cela les rendra plus modestes et moins arrogants devant les souffrances du plus grand nombre de leurs compatriotes.
- Que les anciens rebelles ivoiriens qui siègent au gouvernement et dans les institutions ivoiriennes justifient les biens immobiliers et les sommes colossales qu’ils ont dans leurs différents comptes bancaires au Burkina-Faso.
- Que les rebelles du MNLA, qui ont pion sur rue à Ouagadougou, soient expulsés du nouveau Burkina Faso qui veut vivre en paix avec ses voisins et non être un sanctuaire de protection pour les aventuriers et imposteurs de tous bords
- Que tous burkinabés ayant exercés des fonctions exécutives ou législatives dans un pays tiers perdent de facto la nationalité du Burkina-Faso.
- Que toutes personnes ayant cautionné une dictature criminelle au Burkina Faso soit déchue à vie de ses droits civiques et politiques. Il faut empêcher les mêmes plantes vénéneuses de repousser pour étouffer l’épanouissement collectif du Burkina nouveau.
- Les Burkinabés comme ailleurs doivent se méfier de tous les professionnels de l’imposture qui peuvent passer d’un pays à l’autre au gré de leurs petits intérêts sordides et mesquins. Ils n’apportent que des malheurs à ceux qui les suivent.
Postulat de conclusion générale
À côté d’Alassane Ouattara, Blaise Compaoré est un archange. Les Burkinabés se sont lourdement trompés sur Alassane Ouattara, il n’y a que ces intérêts affairistes du moment qui le guide et compte pour lui. Opportuniste jusqu’au bout des doigts, Sa fidélité ne relève que des calculs du jour. À la lumière de la décision du Conseil constitutionnel ivoirien de faire de lui un candidat dérivé à la prochaine élection présidentielle ivoirienne, nous vous donnons un exemple pour mieux vous faire comprendre ce qui peut arriver demain au Burkina Faso, des hommes intègres.
Imaginez simplement qu’au mois de janvier prochain, on découvre un important gisement de gaz naturel et une immense nappe pétrolifère de plusieurs milliards de barils exploitable sur quatre-vingt ans et que le hasard aidant on y découvre aussi de grandes réserves diamantifères dans la région de Bobo Dioulasso, ainsi que des gisements d’or fin et de l’uranium en abondance vers Ouahigouya dans la province du Yatenga. Alassane Ouattara est capable de quitter la Côte d’Ivoire et d’aller s’installer à Sindou et se dire de nationalité Burkinabé.
Bien sûr que l’opinion du pays s’indignera, Alassane Ouattara, n’a cure, il trouvera des gens autour de lui pour créer le « Rassemblement des républicains burkinabés » (le RDRB). Il ira à Paris faire une conférence de presse pour dire que ses origines Burkinabés ne sont pas discutables. Il a été convoqué pour son service militaire en mars 1962 dans l’Armée voltaïque sous le matricule 62/824 du registre des FAV. Il a servi ce pays dans des institutions internationales et on peut le vérifier, il a été président de la Côte d’Ivoire et alors.
C’est parce qu’il est originaire du sud du Burkina et marié à une européenne qu’on veut l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de son pays le Burkina Faso. Les Burkinabés deviendront du jour au lendemain un peuple xénophobe. Radio France internationale (Rfi), les télévisions et les journaux de Bouygues et Bolloré lui serviront de caisse de résonnance.
Et le temps aidant un matin les Burkinabés se réveilleront avec une rébellion qui coupe le pays en deux. A la hauteur du haut bassin, du centre-Est et l’Est occupés par les rebelles qui feront de Bobo Dioulasso la deuxième ville du pays leur capitale. Inutile de dire que les multinationales soutiennent en sous-main la rébellion. Les banques et établissements financiers de la région occupée par la rébellion seront pillés et le butin emporté dans les pays voisins.
Les résultats des élections seront proclamés à l’hôtel Silimandé quartier général sécurisé par les Français du candidat Alassane Ouattara, les autres candidats protesteront, il y aura des morts plus de 100 000 cadavres dans les rues de Ouagadougou, et avec le soutien de la France les adversaires seront déportés devant la CPI à la Haye au Pays-Bas.
Les malheurs du Burkina ne sont pas finis, il y aura à la tête du pays et de ses institutions des hommes et femmes du Sud, les Sénoufo, les Lobi, des Malinké, des Bobo et autres sous-groupes ethniques du Sud. L’on appelle cela le rattrapage ethnique, c’est-à-dire donner la primauté du pouvoir et des responsabilités d’État aux groupes ethniques du Sud du Burkina-Faso.
Ce procédé sera cautionné par la France dont l’Armée restera sur place pour accompagner son poulain et les Burkinabés xénophobes n’auront que leurs yeux pour pleurer. Il profitera de la situation pour naturaliser des milliers de maliens, des Kabyés du Togo voisin et des Lobis et autres sénoufos de Côte d’Ivoire. Beaucoup de Burkinabés ayant tout perdu, seront exilés ou en prison dans un pays divisé et humilié dans une triste ambiance d’amertume et de fin du monde.
Ce que nous rapportons ici qui n’est qu’une supposition peut vous faire froid dans le dos, et vous arracher des larmes et pourtant, c’est ce que les Ivoiriens ont vécus en grandeur nature sur leur propre sol. Ils y a en eux aujourd’hui une immense blessure de l’âme et un sentiment de dépossession. Ils ont découvert, hagards et hébétés, la mort dans l’âme le rattrapage ethnique et son application en Côte d’Ivoire.
À Ouaga comme à Abidjan, certains diront, que celui qui écrit ces lignes exagère, il est contre nous, c’est faux, il est payé par nos adversaires pour nous dénigrer. Pour qui se prend t-il, celui-là? Nous allons l’égorger s’il s’amène ici. Voilà, chez eux il n’y a que le meurtre, le népotisme, le tribalisme ou le putsch sanglant comme moyens pour régler tous nos problèmes de société. Ne soyez pas étonnés que dans dix ou vingt ans encore les coups d’État, les emprisonnements arbitraires, les exécutions sommaires soient encore et toujours des instruments de gouvernance dans nos malheureux pays africains.
Peuple du Faso soit en alerte, les hyènes et les vautours rodent autour de toi, ils n’ont pas digéré leur défaite. La récidive, la vengeance et la revanche sont les seules armes qui leur restent. Ne baisse donc pas ta garde. Oscar Wilde, résume mieux nos angoisses en disant que : « Le cynisme, c’est connaître le prix de tout, et la valeur de rien. »
Peuple du Burkina-Faso, Ô peuple intègre par défi et par amour pour la Liberté et la Justice, tu es allé dans la nuit noire de la tyrannie pour chercher la grande horloge de l’Histoire qui était poussiéreuse de honte. Tu as ramené cette horloge dans la grande clairière des peuples pour la nettoyer et mettre ses aiguilles à l’heure de la dignité pour tous. Nous te saluons et te demandons de redoubler de vigilance.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (Suisse)
Email : nicolasnzi@bluewin.ch