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Les langues n’en finissent pas de se délier après le sacre de Yaya Touré et de ses coéquipiers à la 30 édition de Coupe d’Afrique des nations. Notre source, bien introduite, révèle que l’entraîneur des Eléphants footballeurs, Hervé Renard, dès sa sélection par la Fédération ivoirienne de football (Fif) a montré sa volonté de remporter le trophée continental (Can 2015). Après avoir entendu parler, dans les couloirs de l’instance fédérale, de la ‘‘science’’ des populations de Vieil Akradjo ou Vieil Aklaudj dans le département de Dabou, il s’y est rendu pour s’entretenir avec les dépositaires de la tradition. L’objectif de ce déplacement à Vieil Aklaudj : plaider auprès des villageois afin d’apporter leur soutien spirituel aux Eléphants. Le Sorcier blanc a été rassuré quant à la suite de sa requête. Les ‘‘savants’’ noirs d’Aklaudj lui ont promis le graal continental. C’était en 2014, quelques mois après la débâcle de Drogba Didier et ses co-équipiers à la dernière Coupe du monde au Brésil. C’est donc confiant qu’il s’était rendu en Guinée Equatoriale avec sa jeune formation remaniée à 95% selon une source de la Fif. Grand habitué de ce championnat africain, en passant par Vieil Aklaudj avant d’aller en Guinée Equatoriale, Hervé Renard a tenté de mettre toutes les chances de son côté. La preuve, à Vieil Akraudj, la connexion entre lui et les villageois a été parfaite jusqu’à ce que le 8 février dernier, le coup de pied de Copa Barry délivre toute la nation ivoirienne. Après le passage de l’entraîneur français dans le village, les «savants» selon nos sources n’ont pas hésité à prendre d’assaut la forêt sacrée et le mystérieux marigot du village. «Avec des entraîneurs comme Hervé Renard qui respectent la tradition des autres, on peut remporter plusieurs Can car ce n’est pas de bons joueurs qui manquent à la Côte d’Ivoire. Malheureusement, depuis longtemps, nos propres frères nous ont sous-estimés», nous a confié un «savant» sous le couvert de l’anonymat. Avant tous les matches de la sélection nationale, la même source indique que les résultats étaient communiqués au président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Lui qui avait aussi sollicité l’aide des villageois de Vieil Aklaudj en faveur des Eléphants et de la Côte d’Ivoire qui attendaient ce trophée depuis plus de deux décennies. «La Côte d’Ivoire avait besoin de ce trophée. Les autorités ont donc cherché la victoire des Eléphants ailleurs avant d’aller en Guinée», fait remarquer un proche de l’ex-Premier ministre. «Celui-ci est croyant catholique mais respecte la tradition de son terroir». La source indique même qu’une forte délégation des sorciers de Vieil Aklaudj s’était rendue à la résidence du président de l’Assemblée nationale. «C’est ce qu’on demandait aux proches de Laurent Gbagbo. Malheureusement, c’est avec haine qu’on nous répondait. Quand on aime son pays on agit comme l’actuel président de l’Assemblée nationale. Car la victoire des Eléphants est un élément catalyseur pour la réconciliation des fils de ce pays», fait savoir notre interlocuteur. Un autre envoyé de Sidy Diallo, président de la Fédération ivoirienne de football, un certain Koné, s’était également rendu dans le mythique village voisin, Akradjo pour solliciter le soutien des «savants». Et c’est donc à Akradjo qu’on nous donne l’explication des deux penalties ratés. «Ces deux penalties qu’on a pas pu transformer sont des buts de la Guinée-Equatoriale. C’est cette équipe que la Fif avait souhaité qu’on croise en finale. Mais les Dieux d’Afrique avaient déjà fait leur programmation. C’est le Dieu des Adioukrou qui a été le maître absolu», conclut-il.

Romaric Sako

Source : Le Sursaut, le 18 février 2015