« Je n’ai aucun doute que je serai Président »

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Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la République qui a gouverné la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993, avait «peur » d’Essy Amara, l’un de ses plus proches collaborateurs qui fut du reste son ministre des Affaires étrangères à cette époque. En tout cas, c’est ce qui ressort des confidences faites publiquement par Essy Amara lui-même, le dimanche 12 juillet 2015, à Koun-Fao. C’était lors d’un meeting qu’il a animé dans la localité, en présence d’un public appréciable. Lequel meeting entrait dans le cadre d’une tournée qu’il effectuait dans le district du Zanzan, pour annoncer officiellement sa candidature à ses parents. La raison de cette crainte intense, à en croire Essy Amara, Houphouët l’a expliquée par le fait qu’il ne trouvait absolument rien à lui reprocher sur sa gestion des affaires à lui confiées. « Abdoulaye Diallo m’avait déjà dit qu’Houphouët lui avait confié qu’il avait peur de moi. Une fois, alors que je regardais un combat de boxe avec Houphouët lui-même, je lui ai posé la question. Et, il me l’a affirmé à trois reprises qu’il avait peur de moi parce qu’il ne me reprochait rien », a fait savoir le candidat indépendant à la présidentielle de 2015. A travers cette confidence, l’ancien fonctionnaire des Nations Unies tenait à rassurer son auditoire sur sa probité. « On me vilipende partout et on continuera de m’insulter tous les jours à cause de ma candidature. Mais, on peut même fouiller tous mes comptes, je ne me reproche absolument rien », a-t-il clamé, invitant ses parents à la sérénité face aux multiples attaques dont il est l’objet. Abordant à nouveau le débat sur sa candidature, il a, encore une fois, affiché sa détermination à aller jusqu’au bout. Lui qui, selon ses propos, n’a plus rien à perdre vu son âge qui lui a donné l’occasion de servir à plusieurs niveaux de responsabilité. « D’ailleurs avec mes tournées, je me suis rendu compte que j’aurais dû être candidat un peu plus tôt. Je n’ai aucun doute que je serai président », a-t-il dit. Dans son argumentaire, il a évoqué ses difficiles missions dans plusieurs pays dans le cadre de ses missions de paix. De sa chute en Sierra Léone à l’explosion dont il a été la victime en Angola en passant par la mort de deux généraux qui l’accompagnaient dans l’un de ses périples, Essy Amara a estimé que « lorsqu’on a connu tout çà, plus rien ne vous impressionne. Je n’ai peur de rien». Pour Essy Amara, de graves dangers similaires à ceux qui ont amené les Ivoiriens à se ré- volter contre les Dahoméens en 1958, planent sur la Côte d’Ivoire. « Quand on sait et qu’on n’agit pas, on est un lâche. Il est de mon devoir d’éviter la catastrophe à la Côte d’Ivoire parce que je ne suis pas un lâche », a-t-il martelé. Dans le jardin de ceux qui mettent en avant les travaux du président de la République pour soutenir l’appel de Daoukro, Essy Amara n’a pas porté de gants. « La croissance à 9% c’est bien. Mais le développement ne se limite pas à l’inauguration d’usines, de routes ou de ponts dans la capitale, en ignorant les réalités du monde rural. Le développement, ce sont les petits progrès qu’on réalise chaque jour dans un village à travers une école, un centre de santé. J’ai parcouru plusieurs localités rurales, et je me suis rendu compte que la Côte d’Ivoire a reculé. Des populations, pour des soins primaires, sont obligées d’aller jusqu’au Ghana. Je ne critique pas qui que ce soit, je fais juste un constat. On ne peut pas être un enfant d’Houphouët-Boigny et laisser les choses aller de façon négative », a-t-il fait prévaloir, promettant de faire d’importantes révélations lors de la campagne électorale. Notons que dans l’après-midi, Essy Amara s’est rendu à Agnibilékrou où il a rendu une visite de courtoisie à Nanan Agnini Bilé II, le roi du royaume du Djuablin à qui il a annoncé sa candidature.

Ange Kouassi KOBLIKO (Correspondant régional)

Source : Soirinfo 6232 du lundi 13 & mardi 14 juillet 2015