Thème : « Espaces sûrs pour les Jeunes »
Mesdames et Messieurs,
Chers Concitoyens,
Initiée en 1985, la Journée Internationale de la Jeunesse qui est célébrée le 12 août de chaque année, a été institutionnalisée lors de la 54ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), par la résolution A/RES/54/120, adoptée le 17 décembre 1999 sous la dénomination « Politiques et programmes mobilisant les jeunes ».
Conformément aux recommandations du premier Forum mondial de la jeunesse organisé par les Nations Unies à Vienne en Autriche, cette journée implique de manière étroite les associations de jeunes en vue de la promotion de leurs activités.
L’objectif de la Journée Internationale de la Jeunesse est de promouvoir tout particulièrement auprès des jeunes, entre autres instruments, le Programme d’Actions Mondial pour la jeunesse et, au niveau national, la Politique Nationale de la Jeunesse (PNJ).
Ce programme encourage l’action en faveur des jeunes dans les dix (10) domaines prioritaires suivants :
• l’éducation ;
• l’emploi ;
• la famine et la pauvreté ;
• la santé ;
• l’environnement ;
• l’usage abusif des drogues et autres stupéfiants ;
• la délinquance juvénile ;
• les loisirs sains ;
• les filles et les jeunes femmes ; et
• la participation effective des jeunes à la vie de la société et dans le processus de prise de décision.
Pour cette année 2018, le thème retenu est « Espaces sûrs pour les Jeunes ».
Ce thème sous-tend que les jeunes ont besoin d’espaces sûrs où ils peuvent se réunir, s’engager dans des activités liées à leurs divers besoins et intérêts, participer aux processus de prise de décision et s’exprimer librement.
Il s’agit notamment :
– des espaces sécurisés tels que les centres d’éducation civique qui permettent aux jeunes de s’engager dans des questions de gouvernance ;
– des espaces publics qui leur offrent la possibilité de participer au sport et à d’autres activités de loisirs dans la communauté ;
– des espaces numériques qui les aident à interagir virtuellement, au-delà des frontières, avec d’autres jeunes ; et
– des espaces aménagés répondant aux besoins de diverses catégories de jeunes, en particulier les plus vulnérables, les marginalisés et les victimes de violences ou de divers abus.
Le premier espace sûr pour les jeunes demeure notre pays. C’est pourquoi le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA met tout en œuvre pour y garantir la paix, la sécurité et les conditions de leur plein épanouissement.
En effet, lorsque les jeunes disposent d’espaces sûrs pour s’engager, ils peuvent contribuer efficacement à la consolidation de la paix et à la cohésion sociale, préalables au développement. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement compte relancer sur l’ensemble du territoire, la politique de construction d’Institutions Socio-éducatives (ISE), à savoir les foyers de jeunes, les maisons des jeunes, les centres polyvalents et les auberges de jeunesse.
En plus des infrastructures, il importe que les capacités des jeunes soient renforcées. C’est dans ce cadre que des programmes de renforcement des capacités sont en cours. Le dernier en date est le lancement du projet dénommé « Jeunes, Paix et Sécurité », visant la formation des leaders d’associations de jeunesse sur la période de 2018 à 2019, en collaboration avec le Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies (UNDESA).
Mesdames et Messieurs,
En Côte d’Ivoire, selon les statistiques du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014, la frange de la population âgée de 15 à 34 ans, représente 36,2% de la population totale, soit plus de huit millions (8 000 000) de jeunes. Ce poids démographique est certes un atout, mais aussi un défi en termes d’éducation, de formation, d’emploi, de santé et de sécurité, pour ne citer que ceux-là.
En effet, la décennie de crises que notre pays a connue entre 2000 et 2010, n’a pas permis de mener des politiques cohérentes en faveur des jeunes, faisant d’eux des victimes du système. Cette situation a ouvert la voie à l’instrumentalisation de certains d’entre eux, voire à leur implication dans la crise en tant qu’acteurs.
Dès son accession à la magistrature suprême, le Président de la République SEM Alassane OUATTARA, a pris la pleine mesure de la situation de la jeunesse ivoirienne. Il en a fait un axe prioritaire de sa politique de reconstruction et de développement de la Côte d’Ivoire, notamment à travers une série de réformes :
– pour ce qui est des ex-combattants, la réforme des structures de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR) a abouti à la création de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et de Réinsertion (ADDR) qui a permis le retour à la vie civile de plus de 90% des ex-combattants après leur resocialisation ainsi que l’amélioration notable de la sécurité ;
– la rationalisation des structures d’aide à l’emploi des jeunes avec la création d’un dispositif national d’insertion et d’emploi des jeunes dénommé « Agence Emploi Jeunes » ;
– l’adoption de la politique de scolarisation obligatoire des enfants de 6 à 16 ans et la réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) en vue d’améliorer l’employabilité de nos jeunes ;
– l’institution de la Couverture Maladie Universelle (CMU) dont la phase pilote a débuté avec les étudiants.
Ainsi, les résultats suivants ont été enregistrés autour des stratégies de la Politique Nationale de la Jeunesse :
– Au titre de la protection de la jeunesse :
• 1.411.899 jeunes ont été sensibilisés à travers diverses campagnes de communication pour le changement de comportement en rapport avec les thématiques de la toxicomanie, de l’alcoolisme, de la santé de la reproduction, des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et du VIH-Sida, du planning familial, des violences basées sur le genre, de la cybercriminalité, de la migration irrégulière, des nouvelles formes de violence et de terrorisme ou de radicalisation ;
• 231 017 jeunes se sont inscrits sur la plateforme d’information des jeunes et adolescents dénommée « U-Report », basée sur les nouvelles technologies, permettant aux jeunes d’interagir avec les autorités et la communauté sur tous les sujets qui les intéressent ;
– Au titre de la vie associative et de l’autonomisation des Jeunes :
- La mise en place du Conseil National des Jeunes de Côte d’Ivoire (CNJ-CI), interface entre les jeunes et les institutions en vue de renforcer la participation des jeunes dans le traitement des questions qui les concerne ;
– Au titre de l’emploi des Jeunes :
• la mise en œuvre de programmes spécifiques pour la prise en compte des questions urgentes des jeunes en matière d’emploi, avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), notamment la Banque Mondiale s’agissant du Programme Emploi Jeunes et Développement des Compétences (PEJEDEC) et l’Agence Française de Développement (AFD) à travers le C2D ;
• la création de deux millions (2 000 000) d’emplois au projet essentiellement des jeunes, soit 350 000 dans les services publics et parapublic, 600 000 dans le secteur privé et plus d’un (01) million dans le secteur informel et agricole ;
– Au titre du Service Civique :
• Avec la création de l’Office du Service Civique National (OSCN), près d’un millier de jeunes ont bénéficié du Programme National du Volontariat (PNV) et du Programme du Service Civique (PSC).
La coordination de toutes ces actions est assurée par un Comité national de suivi et d’évaluation dénommé « Comité Jeunesse ». Ce comité est composé des Ministères techniques concernés, de la société civile à travers les Organisations Non Gouvernementales (ONG), des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), des collectivités territoriales, du secteur privé et des organisations de jeunesse.
Ces statistiques traduisent les efforts importants consentis par le Chef de l’Etat et le Gouvernement en faveur des jeunes.
C’est le lieu de remercier tous les acteurs, en particulier les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) qui, auprès du Gouvernement ivoirien, ont contribué à la réalisation de ces résultats.
Mesdames et Messieurs,
En dépit de ces résultats importants enregistrés, force est de reconnaître que de nombreux défis restent à relever pour le plein épanouissement des jeunes dans notre pays.
Dès notre prise de fonction, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, nous a instruit de prendre toutes les initiatives et les mesures nécessaires à l’effet d’amplifier les résultats déjà obtenus en faveur de la jeunesse.
C’est ainsi qu’à l’issue des prises de contact avec les organisations de jeunesse, les différentes structures et directions d’encadrement et d’emploi des jeunes, nous avons décidé d’organiser les états généraux de la jeunesse, du 29 octobre au 1er novembre 2018, en vue de faire le bilan à mi-parcours de toutes les politiques publiques en faveur des jeunes, d’évaluer les structures publiques d’aide à l’emploi des jeunes et d’identifier des mesures concrètes à l’effet d’accroître les résultats déjà obtenus.
Chers jeunes,
Vous l’aurez bien compris, vous êtes au cœur des priorités du Chef de l’Etat et du Gouvernement. Vous serez étroitement associés à toutes les initiatives qui vous concernent. Rien ne se fera sans vous
Aux fédérations et associations de jeunesse que nous avons reçues et qui ont exprimé le besoin de bénéficier d’un appui de l’Etat pour soutenir leurs initiatives, les états généraux devraient définir les mécanismes et les modalités de subventions aux organisations les plus méritantes et qui auront fait preuve d’une bonne gouvernance.
A l’endroit des acteurs politiques, les élections municipales et régionales à venir sont une opportunité de démontrer votre intérêt pour les jeunes. Nous invitons tous les partis politiques à faire confiance à notre jeunesse en lui confiant des responsabilités dans les différents conseils qui seront mis en place. Notre jeunesse ne doit pas être réduite à accorder ses suffrages.
Chers jeunes, nous vous exhortons à participer aux processus électoraux à venir avec responsabilité et maturité, pour des élections apaisées.
En tout état de cause, le gouvernement réaffirme sa ferme volonté de poursuivre ses efforts pour permettre à la jeunesse ivoirienne de jouer pleinement son rôle et d’assumer ses responsabilités afin de contribuer à l’émergence de l’ivoirien nouveau, au rayonnement de la Côte d’Ivoire et à son positionnement dans le concert des Nations.
Vive la Jeunesse ivoirienne !
Vive la Côte d’Ivoire.