(Deuxième partie)
Au miroir des diverses insuffisances et des nombreux défauts que cache Sangaré (comme personnalité politique, comme socialiste et comme citoyen), il est clair que le très chaleureux accueil que les GOR et La Voie Originale, leur caisse de résonnance officielle, ont réservé à l’article de Jeune Afrique intitulé “ CÔTE D’IVOIRE : ABOUDRAMANE SANGARÉ, DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE“, est une réaction hâtive et intentionnelle, orchestrée pour empêcher les ivoiriens de s’interroger véritablement et en profondeur sur sa personne.
Plus qu’un simple leurre, le gros titre qu’a affiché La Voie Originale à la Une de son N°312 du mercredi 22 novembre 2017, “JEUNE AFRIQUE SALUE LA FIDÉLITÉ DE SANGARÉ À GBAGBO”, est donc une imposture. L’article de Jeune Afrique nous apprend évidemment que Sangaré connaît Gbagbo depuis 1970 et Sangaré lui-même affirme qu’ils ont « traversé la vie ensemble ». Mais qu’a-t-il appris de Gbagbo pendant toutes ces longues décennies? Rien de rien, ni la grande générosité du Woody de Mama, ni son humilité légendaire, ni son grand esprit d’ouverture, ni sa constante disponibilité. Une très longue amitié à blanc donc, car rester aussi longtemps que cela attaché à quelqu’un qu’on admire et ne rien apprendre de lui est la plus grande vanité des vanités. La vérité est que Sangaré n’a pas l’âme d’un leader né mais tente aujourd’hui de forcer les choses à la tête des GOR qu’il a abrutis et fanatisés. Jeune Afrique ajoute d’ailleurs qu’il est “timide” et “effacé”. Et quand nous savons que la timidité provient d’un hyper-émotionnalité et d’un manque de maturité, nous comprenons mieux pourquoi nos camarades GOR sont aujourd’hui pris au piège de l’irrationnel.
Nous découvrons alors que le vrai combat que mène Sangaré est de cacher sa timidité et ses faiblesses sous le manteau d’un radicalisme aveugle et sourd. Il prend ainsi (à retardement) des décisions impulsives qui dépassent souvent l’entendement et frisent la démence. Envoûtés et dès lors hypnotisés, les GOR suivent et surtout approuvent mais certains qui le connaissent de longue date, comme le révèle Jeune Afrique dans l’article en question, murmurent en silence pour tenter de justifier les lenteurs: « Il n’a pas appris à commander (…). Toute sa vie, il a été un exécutant, il est donc normal qu’il prenne son temps avant d’arrêter une décision ». Jeune Afrique en conclut: « Conséquence : la branche du FPI qu’il dirige suit une ligne parfois peu lisible ». En quoi cela serait donc une fleur lancée à Sangaré?
En fait, Sangaré n’a pas seulement rien appris de Gbagbo, il n’a aussi rien appris de ses propres parents. Jeune Afrique nous rappelle qu’il est « né d’un père musulman malinké d’Odienné (Nord) et d’une mère chrétienne Baoulé de Bodokro (Centre)… ». Alors question, comment le fils d’un malinké peut-il aimer vivre en autarcie alors que le malinké est très solidaire et habitué à vivre en communauté? Comment également le fils d’une femme Baoulé peut-il aimer s’isoler, se couper des autres alors que si les baoulés n’aimaient pas les gens, jamais ils n’auraient permis à Houphouët-Boigny de transformer Yamoussoukro en capitale de la Côte D’Ivoire? Sangaré n’a rien appris des vertus d’hospitalité et d’humanisme que défendent ses parents, ni des valeurs cardinales que prônent les religions chrétienne et musulmane qu’ils pratiquent.
Force est donc ainsi de dire que la principale erreur de Laurent Gbagbo est d’avoir cru que s’entourer d’éminents intellectuels était le gage d’un succès de la refondation. En politique, le diplôme est une garantie de compétence mais ne concourt pas seul au succès. La politique est une école de la vie qui emmène l’homme à aller à la rencontre des autres au plan moral, psychologique et social. Refusant cela et replié sur lui-même, Sangaré s’est certainement trompé de vocation en se lançant dans la politique. Il n’est cependant pas encore tard pour bien faire les choses, s’il accepte enfin de se soumettre à une saine appréciation des réalités que vivent notre parti et notre pays.
(À Suivre……)
Chales Sinclair Zeze, Ottawa, Ontario, Canada