On était dans la dernière semaine de juillet 2018. Emmanuel Macron était dans la tourmente parce que les Français venaient de découvrir qu’un certain Alexandre Benalla avait violemment frappé un manifestant, le 1er mai 2018. On attendait alors qu’il s’explique. On voulait savoir pourquoi il avait embauché un gamin qui, en plus de faire le boulot des policiers, malmenait des marcheurs aux mains nues. Au lieu de répondre à ces questions, Jupiter préféra s’adresser à un groupe de députés de son parti « La République en marche ». Devant les parlementaires, il menaça, bomba la poitrine avant de lancer : « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. Et ce responsable, il répond au peuple français, au peuple souverain.”
C’est le même mépris et la même arrogance, devenus une seconde nature chez lui, qu’il afficha à New York, le 26 septembre 2018, en marge de la 73è Assemblée générale des Nations unies. Quoique sachant très bien que c’est son pays (l’oligarchie et la classe politique corrompue de droite, du centre et de gauche) qui kidnappa et déporta Laurent Gbagbo à la Haye et l’y maintient malgré l’incapacité de la Procureure à prouver sa culpabilité, il souhaitait en effet que le droit international soit respecté.
Ainsi, le jeune Macron dit être pour le respect du droit international mais qu’y a-t-il de droit dans le fait de dérouler le tapis rouge aux assassins et voleurs que son pays a installés de force à la tête de la Côte d’Ivoire ou d’enrichir ceux qui sont déjà riches tout en précarisant les couches populaires ?
Lui qui parlait de peuple souverain et demandait qu’on vienne le chercher, pourquoi se cache-t-il maintenant ? Pourquoi déploie-t-il une escouade de soldats contre le peuple souverain qui est descendu dans la rue depuis trois semaines parce qu’il n’en peut plus d’être méprisé, insulté, humilié et paupérisé et qui, à travers les Gilets jaunes supportés par 72% des Français, demande sa destitution ? Le peuple français ne doit ni reculer ni faiblir; il ne doit rien lâcher. Macron, homme vaniteux et prétentieux, doit impérativement partir avant la fin de son mandat et dans la honte. Les dictateurs africains méritent de subir le même sort que lui car tous sont des oiseaux de même plumage.
En 1990, le parti unique fut balayé en Afrique juste après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme en Europe centrale et orientale. La révolution des Gilets jaunes est-elle un signe avant-coureur du nettoyage que connaîtra bientôt l’Afrique francophone ? Sera-t-elle contagieuse ? Elle pourrait faire bouger les lignes chez nous si et seulement si, sans attendre de mot d’ordre de qui que ce soit, nous nous mobilisons pour bloquer les activités dans nos pays.
Jean-Claude DJEREKE