«Gbagbo et Ouattara sont des séducteurs»

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Dans la seconde partie de cet entretien, l’ancien Directeur général de Fraternité Matin parle de ses rapports avec son vieil et illustre ami Laurent Gbagbo, de l’actuel président de la République, de la réconciliation nationale, de sa passion : le journalisme… 

Aujourd’hui, nombreux sont les militants du Fpi qui refusent de s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale parce qu’ils n’arrivent pas à pardonner au régime en place d’avoir extradé Laurent Gbagbo à La Haye. Vous, particulièrement, qui avez été proche de lui, comment avez-vous vécu ces moments ?

Avant toute chose, il faut que nous précisions les choses. Je ne suis pas militant du Fpi. J’ai eu la chance que Gbagbo m’ait pris comme un ami. J’ai rencontré mon destin en prenant le chemin qui aurait pu me le faire éviter. S’il avait voulu être rancunier, il ne me l’aurait jamais pardonné. Il a retenu deux choses qui l’ont conforté dans le fait que je jouais mon rôle de journaliste. Quand je parlais des affaires sales du Fpi à l’époque, ça le choquait, mais c’était des faits avérés. J’avais les preuves de tout ce que j’écrivais. Ensuite je l’ai rencontré en novembre 1991. C’était la première fois qu’il avait une interview dans Fraternité Matin qui est passée deux jours de suite sur deux pages. Avec un grand titre à la Une. Il en a été beaucoup marqué. D’autant plus que certains de ses collaborateurs lui disaient que c’était un traquenard.

On pourrait rappeler le séjour d’une semaine avec lui à Mama pour faire un reportage sur sa maison que ses détracteurs présentaient comme un château d’une vingtaine de pièces. J’en ai profité pour faire une interview de son père. Depuis ce jour, il m’a pris en estime. Je pense que Gbagbo et Ouattara ont quelque chose en commun.

Qu’ont-ils en commun ?

Gbagbo et Ouattara sont tous les deux des séducteurs. C’est des hommes politiques qui savent charmer ; ils ont le contact facile ; ils savent parler avec politesse, délicatesse. Si tu veux les combattre, reste loin d’eux, sinon ils arrivent à te convaincre.

Parce qu’ils seraient de beaux parleurs ?

Je n’ai pas dit que ce sont de beaux parleurs. Ils savent argumenter pour vous faire comprendre leur engage ment politique. La différence réside dans le style. Gbagbo s’inscrit dans une simplicité déconcertante. Au moment où son protocole et sa sécurité veulent mettre de la distance entre lui et la foule des militants et des sympathisants, c’est lui-même qui, reconnaissant quelqu’un, va dire : « mais toi là, mais il y a longtemps, on ne te voit plus, mais passe ».

Qu’en est-il du président Ouattara ?

Le président Ouattara, je l’ai rencontré lors d’une cérémonie de présentation de vœux à la presse, en tant que président du Rdr. C’était d’ailleurs une de nos anciennes stagiaires, Sarah Dicko, qui officiait. Quand elle m’a présenté à M. Ouattara, il m’a salué très poliment, « M. Akrou, ça va ? Et à Frat Mat ? Vous vous portez bien ?… » Lui aussi, il a ce côté très courtois, affectif qui te charme. Quand de si hautes autorités vous par lent avec cette politesse, les journalistes que nous sommes, nous nous sentons flattés. Ce n’est pas le cas de tout le monde.

Vous voulez parler du président Bédié ?

Je n’ai pas dit de nom, mais il est vrai que le président Bédié est un homme froid. Il est peut être chaleureux avec ses vrais amis en privé ; mais quand il ne te connaît pas assez, en tout cas, les rares fois où j’ai eu à être avec lui, je ne l’ai pas senti très causant. Et je pense que c’est son tempérament. Si on l’appelle le sphinx, ce n’est pas pour rien. C’est un chef baoulé, et comme tel, il ne parle pas beaucoup. Chaque caractère a ses avantages et ses inconvénients.

Il y a aussi des hommes politiques assez rugueux dans le contact humain…

Je n’en connais pas beaucoup. Je ne suis qu’un journaliste. Je vais, je fais mon travail et je repars. Comme je l’ai dit, dans les contacts personnels, il y en a qui sont plus affectueux que d’autres. Et c’est normal.

Au cours de votre riche carrière professionnelle, vous avez beaucoup fréquenté les milieux politiques. Aujourd’hui, le Rdr est au pouvoir et l’on entend les militants de ce parti se plaindre de leurs cadres, comme par le passé ce fut le cas avec le Pdci et le Fpi

Je pense que c’est aussi normal. Quand un parti arrive au pouvoir, tous les militants considèrent que leur tour est arrivé. Le parti ne peut, malheureusement, pas caser tous ceux qui se réclament de lui, surtout quand ils n’ont aucune formation, aucune compétence établie. Tout parti vient pour exercer le pouvoir d’Etat au nom du peuple. C’est pour cela qu’un président se dit qu’il est le président de tous les Ivoiriens. Il ne vient pas pour caser uniquement les cadres de son parti. Certains disent qu’ils ont souffert ; ils veulent, par conséquent, avoir une place au soleil. Beaucoup d’entre eux ont effectivement des aptitudes pour servir la nation. On ne peut pas le leur refuser. Mais il y en a d’autres qui n’ont pour seule aptitude que d’avoir tiré des chaises et monté des bâches pour les meetings. Ils ne peuvent pas raisonnablement s’attendre à jouer un rôle de premier plan dans la République. Je pense que ce sont des récriminations récurrentes. Il y en aura toujours. Les responsables qui animent au quotidien les partis doivent savoir tenir un langage d’apaisement aux militants et entretenir l’espoir. Ils doivent aussi avoir le courage de leur dire, avec tact, la vérité entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Bref, leur expliquer que le militantisme n’est pas un métier.

Le militantisme n’est pas un métier certes, mais ce que je voulais préciser ici c’est qu’ils se plaignent souvent du fait que les portes de leurs amis d’hier leur soient fermées ?

La aussi, c’est un refrain qui revient. Vous parlez des partis seulement ? Vous avez des amis qui deviennent ministres et vous ne pouvez même plus les joindre. Ils ont des numéros de téléphone que vous ne connaissez pas. Quand vous appelez celui que vous connaissez, c’est toujours le garde du corps qui dit : « Laissez un message, on va vous rappeler… »

Revenons à la question de tout à l’heure à laquelle je n’ai pas eu de réponse. Comment avez-vous vécu l’extradition de votre ami Laurent Gbagbo vers La Haye ?

Je crois que c’est une situation inédite qui s’est passée. Moi, comme je l’ai dit, depuis l’article du 11 décembre 2010 à la suite duquel j’ai eu des injonctions, je n’ai plus eu de contact ou de nouvelles jusqu’à ce qu’on arrive à l’arrestation du président et son extradition à La Haye. En tant qu’être humain, ça m’a fait mal, parce que, en dehors de la politique, il est profondément humain. Il est très simple. Je connais des responsables du Rdr, du Pdci qui pourraient confirmer qu’en privé, c’était un être affable. En politique, les acteurs ont des jeux de rôle, auxquels les profanes ne comprennent rien. Je ne voudrais pas m’appesantir outre mesure sur ce problème. De plus en plus, il y a des voix qui s’élèvent pour dire que nous devons aller à la réconciliation. Est-ce avec Gbagbo ? Est-ce sans Gbagbo ? Il y en a qui pensent qu’il peut jouer un rôle important. Est-ce à dire qu’il doit forcément revenir ? Le processus est en cours à La Haye. Attendons de voir.

Les journalistes sont les historiens du présent…On a connu une crise parce qu’il y a eu contestation des résultats d’une élection. Je ne veux pas polémiquer, mais je me pose juste des questions au vu de ce que j’ai remarqué lors des élections législatives, municipales et régionales. Elles ont eu lieu sans la participation du Fpi, entre frères du Rhdp. Vous avez constaté avec moi qu’il y a eu beaucoup de contestations, beaucoup de contentieux. A certains endroits, il y a eu des bagarres, avec parfois mort d’homme. Les élections ont été reprises dans quelques circonscriptions. Hors de nos frontières, rappelez vous le psychodrame qu’a vécu l’Ump de Sarkozy pour élire simplement un président du parti. Inutile d’ajouter le cas vénézuélien.

En conclusion, on peut dire que là où il y a l’homme, il y a aussi «l’hommerie». Les élections ont toujours leur corollaire de fraudes, de suspicions, de contestations. En Côte d’Ivoire, il n’y a pas les vertueux d’un côté et les mauvais de l’autre. En fonction de telle ou telle situation, nous observons des frictions qu’il faut savoir dépasser. Arrêtons, tous, le vacarme et sachons raison garder. Ce qui est en jeu, c’est la Côte d’Ivoire, notre avenir et celui des générations futures.

Aujourd’hui, il y a des militants du Fpi qui sont en exil, d’autres sont privés de liberté. Le pouvoir, de son côté, subit des attaques meurtrières. Est ce que tout cela ne constitue pas des obstacles majeurs à la réconciliation nationale ?

Ce sont des situations difficiles. Au moment où le président est en tournée dans le Nord, vous avez vu qu’il y a eu des attaques entre Kong et Ferké. Il y a eu des attaques du côté de Tengréla. Je n’ose pas penser qu’il s’agisse là-bas de pro Gbagbo. Les foyers d’insécurité sont nombreux. Evidemment qu’il y a des pro Gbagbo revanchards. Mais aujourd’hui, avec tout le dispositif sécuritaire mis en place, cela peut il aboutir ? Le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, le dit régulièrement : «Il faut que les gens cessent de rêver. Ils ne peuvent pas déstabiliser ce régime ». Il y a eu des escarmouches, ici et là. C’est pour cela qu’il faut qu’on fasse preuve de dépassement les uns et les autres. J’ai vu à la télé l’ancien Dg de la Lonaci rentrer au pays. Il faut favoriser le retour des personnes qui n’ont fait que leur travail. Je pense qu’aujourd’hui, le pouvoir devrait continuer à poser des gestes forts pour booster la réconciliation. Des gestes ont été déjà faits, en accordant la liberté provisoire à certains membres du gouvernement, y compris le Premier ministre Aké M’gbo lui-même. Je pense que le pouvoir doit continuer dans ce sens. Après ce qu’on a appelé les complots de 1963, Houphouët Boigny a su passer l’éponge. Pour la paix, il faut absolument passer à une autre étape maintenant. Le président vient de boucler une grande tournée dans le Nord où il a beaucoup parlé de paix et de réconciliation. D’autres échéances arrivent, comme le 7 août où, en général, il fait un discours important à la nation… Je veux mettre cela en parallèle avec une situation antérieure. Avant le coup d’Etat de 1999, les principaux responsables du Rdr étaient en prison. On arrivait à l’an 2000 qu’on a considéré comme une date mythique. Certaines personnes sont allées voir le président Bédié pour lui demander de libérer les prisonniers politiques. C’était une occasion pour faire un grand geste.

Il y a des moments où il faut savoir entrer dans l’histoire. Je crois que le président Ouattara serait encore plus grand en se mettant au dessus de certaines contingences. Autour d’un pouvoir, il y a toujours deux catégories de personnes dont il faut se méfier : les faucons et les laudateurs invétérés. Les faucons n’aiment pas les gestes d’apaisement et d’ouverture parce qu’ils ont intérêt à ce que tout soit cadenassé et verrouillé au profit d’un groupe. Un président a besoin d’aller au delà de ceux qui lui sont farouche ment fidèles. Il a besoin d’aller vers d’autres, pas pour qu’ils soient ses obligés, mais qu’ils sachent apprécier sa fonction de président. C’est important. Quand on parle d’un pays émergent, plusieurs paramètres sont à prendre en compte dont la nécessité de se sentir une nation, avec un destin commun. Les Ivoiriens doivent se sentir frères et sœurs, solidaires. Sur le plan économique et des infrastructures, des efforts sont entrepris. Cependant, sur le plan social, des libertés individuelles et même de la liberté des medias d’Etat, il faut oser un peu plus. Quand il reçoit les journalistes, le président lui-même leur reproche d’être trop militants et leur demande de s’affirmer comme des professionnels aguerris. Les journalistes devraient le prendre au mot et rentrer dans cette brèche pour faire leur travail. Avec le recul, je n’ai pas l’impression que depuis 1990, le métier a beaucoup avancé.

Quel est votre regard sur les récentes mesures prises par le Conseil national de la presse pour assainir le milieu de la presse. Un mot sur Fraternité matin aujourd’hui.

Chaque fois que les journalistes se réunissent et qu’ils font le diagnostic, ce sont toujours les mêmes constats d’échecs qui reviennent. J’en prends pour preuve le dernier coup de semonce de Zio Moussa lors de la journée mondiale de la liberté de la presse.. J’ai été même membre du Cnp jusqu’à l’avènement de la nouvelle équipe. Il y a des fois où on se demande si on ne prêche pas dans le désert. Je suis heureux que M. Raphaël Lakpé, à la tête du Cnp, agisse pour l’assainissement du milieu. C’est tout à fait normal. Le gouvernement a fait beaucoup d’effort. A travers le Fonds de développement de la presse, les actions du ministère de la Communication qui a offert des séjours à des journalistes en France pour aller découvrir ce qui se fait ailleurs, je pense que des efforts ont été accomplis pour aider les journalistes à bien faire leur travail. Mais le problème de fond de la presse ivoirienne demeure toujours : beaucoup de journaux sont adossés à des partis. Les animateurs de cette presse sont des militants de partis plus qu’ils ne sont journalistes. Vous m’avez demandé pourquoi je ne rebondissais pas dans un journal. Je n’ai jamais été un grand militant de parti. Même quand j’étais perçu dans les années 90 comme le bras séculier du Pdci. En réalité, depuis le lycée, je n’ai jamais aimé militer. J’étais plutôt dans la vie associative : club d’anglais, journalisme, théâtre, football. Je déteste les réunions politiques où pour mettre en place un bureau de séance, on perd 2 à 3 heures. Sans parler des préalables, des motions.

J’ai toujours vécu à la périphérie du Pdci. Alors qu’étant de Yamoussoukro, je dirais que comme Obélix, j’avais trempé dans le druide. Ce n’est pas mon tempérament, ni mon style de vie de participer à des réunions qui tirent en longueur. Je n’ai jamais milité activement dans une section du Pdci. Même à l’époque où j’étais conseiller municipal et membre du grand conseil. Je me suis retrouvé président de la presse du Pdci (APDI), par la volonté de Georges Taï Benson qui en a été l’initiateur. Quand l’association a commencé à prendre de l’ampleur, je me rappelle cette conférence mémorable prononcée par le ministre Ezan Akélé sur les 12 travaux de l’Eléphant d’Afrique, j’ai été torpillé. Parce que certains disaient que cela me positionnait. Comme moi, je ne suis pas habitué à ce marigot, je n’ai pas vu venir les choses. L’Apdi a été sabotée, et cela ne m’a rien dit, car mon militantisme se résumait à ma plume. C’est pour toutes ces raisons que je préfère rester dans mon coin. A jouir d’une retraite tranquille.

Vous me demandez de parler de Fraternité Matin où je suis resté de mars 1980 à avril 2011? J’ai passé 31 ans de ma vie professionnelle à Fraternité Matin où j’ai gravi tous les échelons uniquement grâce à mon travail, car je n’avais aucun parrain ou parent influent. Mon parcours est un hommage au travail, à la persévérance. Avec une dose de chance. De simple journaliste en 1980, je suis devenu chef d’agence à Bouaké de 1983 à 1987 ; secrétaire général en 1994 ; rédacteur en chef d’Ivoir Soir en 1998 ; rédacteur en chef de Fraternité Matin, chargé des questions politiques en 2001 ; rédacteur en chef central exécutif en 2004 ; directeur adjoint des rédactions en 2006, et directeur général du 26 novembre 2006 au 30 avril 2011. En trente et un ans, je me suis fait beaucoup d’amitiés et quelques inimitiés également. Fraternité Matin m’a permis de faire beaucoup de reportages et enquêtes qui m’ont permis de connaître la Côte d’Ivoire, ses difficultés, ses réussites palpables et ses échecs. J’ai travaillé sous Houphouët Boigny, Bédié, Guéi et Gbagbo.

Fraternité Matin a toujours été une entreprise famille où le choc des ambitions n’a jamais tué la solidarité. Les conférences de rédaction étaient meublées par de chaudes empoignades mais nos divergences d’opinion n’étaient pas claniques, tribales ou religieuses. J’ai essayé de maintenir ce climat de convivialité légué par mes illustres devanciers tels que Miremont, Kébé, Michel Kouamé, Sy Savané, De Yédagne… chacun avait son style, mais on se rejoignait sur l’essentiel : maintenir la fraternité et la cohésion au sein de l’entreprise famille.

Depuis mon départ, le 30 avril 2011, j’ai toujours répondu présent à toutes les invitations de mon successeur, Venance Konan, car Fraternité Matin demeure toujours ma seconde famille. C’est pourquoi, j’ai profité de la cérémonie de départ à la retraite en 2012 pour demander aux travailleurs de faire bloc autour de leur Dg afin qu’il arrive à réaliser son ambition : faire de Fraternité Matin le plus grand journal d’Afrique. Tous doivent s’impliquer davantage car, malgré une offre éditoriale variée, le tirage moyen quotidien est passé de 24.000 exemplaires en 2011 à 17.000 exemplaires aujourd’hui.

Depuis l’avènement du président Ouattara, n’avez-vous jamais effectué de démarches vers le palais ?

J’ai été remercié dans des conditions difficiles. J’ai fait des démarches ; j’ai frappé à toutes les portes, même celles du palais. Pour montrer que j’étais victime d’une certaine injustice.

On a entendu des rumeurs de détournement de fonds à Fraternité Matin imputé à votre gestion ; on a aussi fait cas de rapports un peu difficiles avec la nouvelle équipe dirigeante…

Disons qu’on était dans un contexte un peu bizarre. Qui veut noyer son chien l’accuse de rage dit l’adage. Heureusement, tout a fini par rentrer dans l’ordre. Pour rappel, en octobre 2010, Fraternité Matin a tenu sa première assemblée générale depuis plus de 15 ans. Au cours de cette assemblée générale, les comptes de Fraternité Matin ont été certifiés. Le Conseil d’administration, satisfait, a octroyé un bonus au Dg et à chaque membre du comité directeur. Je signalerai que l’Etat de Côte d’Ivoire a commis deux cabinets d’experts comptables qui analysent et certifient les comptes de Fraternité Matin. On ne peut pas dire en octobre 2010 que nos comptes sont certifiés et nous attribuer un bonus et puis nous accus er en avril 2011d’avoir détourné 800 millions Fcfa. Je rends gloire à Dieu d’avoir dénoué cette situation. C’est l’occasion pour moi de témoigner ma profonde reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à me rendre justice.

Interview réalisée par

AKWABA SAINT-CLAIR

Coll : FOUMSÉKÉ