Alon Liel, ancien directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, a déclaré à Londres le 1er mai 2018 : «Si la Grande-Bretagne reconnaît la Palestine comme un gouvernement… il y aura un État palestinien. La reconnaissance britannique sera suivie par d’autres pays, et cela peut changer les choses.
Cela va être un choc pour Israël et un énorme encouragement pour les Palestiniens. Si la Grande-Bretagne est décidée à le faire, tenez-vous-y, ne sortez pas la semaine prochaine après le contrecoup, il y aura un État palestinien.»
Mais il a ajouté : «Cela n’arrivera pas parce que la Grande-Bretagne a peur d’affronter Israël, et parce que la Grande-Bretagne sait quelles seront les implications de la reconnaissance de l’État de Palestine.»
M. Liel s’exprimait lors d’un séminaire à Bush House organisé par le King’s College de Londres et le projet Balfour, auquel plus de 200 personnes ont assisté.
Sir Vincent Fean, ancien consul général britannique à Jérusalem, a répondu que plus de 130 pays ont reconnu la Palestine. «Déjà, la reconnaissance est majoritaire à la Chambre des communes. Un nombre important de parlementaires conservateurs soutiennent la reconnaissance et ont signé “la Déclaration du centenaire de Balfour – Israël / Palestine : Égalité des Droits” (Balfour Centenary Declaration – Israel/Palestine: Equal Rights). Les Travaillistes (Labour Party), les SNP, les Lib Dems, les Plaid Cymru et les Verts ont tous reconnus dans leurs manifestes l’État palestinien. Je ne les vois pas renoncer à cet engagement.»
Sir Vincent, qui vient d’être élu président du projet Balfour, a ajouté : «Le projet Balfour a déclaré son soutien et son encouragement au gouvernement britannique pour la reconnaissance de la Palestine et pour la mise en œuvre effective par notre gouvernement du droit international, sans crainte ni faveur. Cela peut être réalisé si les populations (électeurs) persuadent leurs députés.»
Le thème du séminaire était «Grande-Bretagne, Palestine, Israël – 70 ans après». Les différents intervenants ont mis l’accent sur les trente ans de politique de la Grande-Bretagne en Palestine jusqu’en 1948 qui ont abouti au conflit entre les communautés, et aussi et surtout sur la manière dont les Britanniques peuvent maintenant aider à aller vers une paix juste. Un sujet clé était le sort tragique et de plus en plus désespéré des deux millions d’habitants enfermés à Gaza – dont 80% sont des descendants des réfugiés de 1948.
Parmi les intervenants figuraient le Dr Ghada Karmi, médecin palestinienne, écrivaine et chercheuse à l’Université d’Exeter et Leila Sansour, Palestinienne, fondatrice et PDG d’Open Bethlehem.
Le politologue israélien Menachem Klein de l’université Bar-Ilan et l’historien britannique Dr Peter Shambrook étaient les deux autres intervenants.
Le Dr Adam Sutcliffe de King’s College de Londres et le Professeur Rosemary Hollis de la City University de Londres ont présidé le séminaire.
Simplice Ongui