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L’ex-président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a dit sa part de vérité, hier, mardi sur les transfèrements à la Cour pénale internationale (Cpi) de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Si pour le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), c’est une question de principe parce que ces deux personnalités ont participé à ”des activités criminelles en Côte d’Ivoire”, il n’y a pas de raison que l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, et l’actuel président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, ne soient pas à la Cour pénale internationale. «On dit que le président Gbagbo y est parce que en tant que responsable en chef des ex-Fds, il doit rendre compte de ce que la Cpi considère comme crimes commis par ces ex-Fds. En Côte d’Ivoire, il y a une ordonnance qui existe du président Ouattara qui crée les Frci. Les différentes commissions d’enquête mises en place par lui-même Ouattara et les organisations internationales, Ong, établissent que certaines Frci ont commis des crimes graves et qui mériteraient d’être sanctionnés. Comme ce sont les chefs qu’on arrête en pareil cas, il n’y a pas de raison que Ouattara ne soit pas arrêté et transféré à la Haye. Il y a une troisième armée qui existe qu’on a appelée les assaillants, après les rebelles, les Forces nouvelles, et les Forces armées des forces nouvelles, dont le patron était connu. Et ces Forces armées des Forces nouvelles ont commis pas mal de crimes bien documentés, et le principe de la Cpi, s’il s’applique, le président de l’Assemblée nationale actuelle, Guillaume Soro aussi devrait se retrouver à la Cpi pour rendre compte», a expliqué le quatrième invité de la tribune d’échanges de ”Le Nouveau Réveil”. Bien avant, Mamadou Koulibaly n’a pas fait mystère de son intention de briguer la magistrature suprême. «Je suis candidat en 2015 pour la présidentielle », a-t-il déclaré devant la presse nationale et internationale. «Il n’y a aucune ambiguïté, Mamadou Koulibaly est candidat » a-t-il insisté, dénonçant le chef de l’Etat «Alassane Ouattara qui étouffe l’opposition pour qu’elle n’est pas de candidat».

« LA CEI PEUT FAIRE PERDRE LES ÉLECTIONS »

Parlant de la Commission électorale indépendante (Cei), l’ex-président du Parlement ivoirien, transfuge du Front populaire ivoirien, a regretté la façon cavalière dont le gouvernement a traité cette importante question allant même a rejeté les propositions de son parti. «A Lider, nous avons fait trois propositions qui ont été rejetées. La première, c’est que la commission doit être effectivement indépendante de la classe politique en confiant l’organisation à la société civile à 100%. Deuxième choix, Lider a fait une proposition de 50% pour la société civile et 50% pour la classe politique avec comme président un membre de la société civile. Troisième choix, la mise en place d’une commission politique qui dépendra essentiellement des politiciens», a-t-il révélé, avant de répondre au ministre de l’Intérieur: «Oui, ce n’est pas la Cei qui fait gagner les élections, mais elle peut faire perdre les élections». Sur les relations avec son ancien parti, l’ex-3ème vice-président du Fpi dit ne plus avoir de contact avec l’actuelle Direction et ne pense même pas à un éventuel retour au parti de Laurent Gbagbo. «Avec mes anciens camarades du Fpi, on ne se voit plus, on ne s’appelle plus. J’ai une réputation chez eux, c’est que je suis le traître. Je ne peux plus revenir au Fpi. J’aime bien parler de l’avenir, je n’ai aucun regret. Je suis parti et je ne m’ennuie pas du tout», a-t-il coupé net. Mamadou Koulibaly est la 4ème personnalité après Pascal Affi N’guessan (Fpi), Pr Maurice Kacou Guikahué (Pdci) et Amadou Soumahoro (Rdr) invitée à cette tribune d’échanges de Le Nouveau Réveil.

Cyrille DJEDJED

Source : L’Inter N°4771 du Mercredi 30 Avril 2014