En Guinée forestière, le capitaine Dadis Camara attendu par les siens
Par RFI
L’ancien président de la junte, qui vit en exil au Burkina Faso depuis 2010, revient au pays pour les obsèques de sa mère, décédée le 3 avril 2013. Elles auront lieu le dimanche 14 avril à N’Zérékoré, sa ville natale. Une source sécuritaire affirme que le capitaine Dadis Camara se rend en Guinée sous la protection de plusieurs soldats burkinabè. Sur place, ses partisans se mobilisent.
Moussa Dadis Camara n’avait pas mis les pieds dans sa région d’origine, à l’extrême sud-est du pays, depuis très longtemps. C’était même bien avant qu’il ne prenne le pouvoir, au lendemain de la mort de son prédécesseur Lansana Conté le 22 décembre 2008.
L’ancien chef de la junte va retrouver les lieux dans une triste ambiance, une ambiance de deuil. Mais c’est tout de même un retour rêvé pour les siens, qui se mobilisent pour l’accueillir. Moussa Dadis Camara fera sans doute l’objet d’une grande curiosité.
« On guérit mieux parmi les siens »
Pour Dounamou Tokpa, président des Jeunes cadres de la Guinée forestière (Fojecaf), « c’est un moment très attendu depuis des années. Et aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir de cette arrivée, bien que ça se fasse dans un contexte un peu particulier qui est la mort de sa maman. Nous nous réjouissons de le voir parmi nous. »
Après les obsèques, ses proches ne voudront pas le lâcher. A l’instar de Dounamou Topka, qui ne souhaite pas voir le leader repartir. « Tout le temps, on nous a dit qu’il était en convalescence. Si aujourd’hui, il est parmi nous et il se porte bien, je pense qu’on ne voit pas où se situe la nécessité qu’il reparte au Burkina Faso. Et en plus, je crois qu’on guérit mieux parmi les siens qu’à l’étranger », estime-t-il.
« Pas question qu’il retourne au Burkina »
Pour le docteur Cécé Henry Loua, il est hors de question que Dadis Camara reparte en exil : « Si nous le recevons maintenant, il restera ici. S’il a des problèmes judiciaires, s’il a des ennuis judiciaires, on va régler ça ici. Mais il n’est pas question qu’il retourne maintenant au Burkina. »
Des responsables de la mouvance présidentielle interrogés par RFI n’ont pas souhaité s’exprimer. Mais la Fédération internationale des droits de l’homme estime que ce retour en Guinée de l’ex-putchiste doit être l’occasion pour lui de se présenter devant la justice. Rappelons qu’une enquête judiciaire a été ouverte sur le massacre du 28 septembre 2009, où au moins 157 personnes avaient trouvé la mort dans le stade de Conakry. Peu de responsables ont, jusqu’à présent, été inculpés dans cette affaire.