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Koné Katinan Justin, l’ex-ministre ivoirien du budget et Porte-parole de Laurent Gbagbo, vit en exil au Ghana, depuis la chute du régime de la refondation. Dans la soirée du dimanche 12 juillet 2015, il était sur le plateau d’une chaîne de télévision africaine dénommée Sikka Tv. Au cours d’un entretien avec un journaliste de ladite télévision, le vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi-version Sangaré) chargé de l’Economie, des finances et du système financier international, a répondu aux questions, essentiellement, sur la politique ivoirienne et ses propres déboires avec le pouvoir d’Alassane Ouattara. Koné Katinan Justin n’a pas chaussé les gants pour s’attaquer à Affi N’Guessan qui, selon ses propos, serait à la base de la crise au sein du parti de la Rose. Pour lui, «  il n’y a pas deux Fpi », mais plutôt Affi qui s’est mis en marge de la ligne du parti dont il aurait violé les textes. Il conclut sa charge en affirmant que l’ex-maire de Bongouanou a «  commis un  parjure ». Lorsque le journaliste s’attarde sur la Coalition nationale pour le changement (Cnc) composée de leaders d’idéologies divergentes, Koné Katinan minimise l’inquiétude et donne les raisons valables de la création de ce groupement d’entités politiques. Il mentionne que l’heure n’est pas à une participation aux élections, mais plutôt à une lutte pour obtenir les conditions consensuelles d’organisation du scrutin présidentiel. Il se convainc que le candidat de la Cnc sera trouvé. Toutefois, il laisse entrevoir que chacun des postulants déclarés de l’opposition significative, va se présenter au 1er tour, au cas où il y a un second tour, l’alliance se mettra en place. Pour lui, si le Fpi doit aller à la compétition présidentielle, c’est Laurent Gbagbo qui a été choisi par les militants. A l’en croire,  « quand on le dit, ce ne sont pas des caprices, c’est un signal fort que le peuple ivoirien envoie à ceux qui l’ont transféré à La Haye ». Relativement à la libération de son mentor, le natif de Arikokaha (Niakara) pense que tel que «  Ouattara se bat pour maintenir Simone Gbagbo en Côte d’Ivoire », il peut user de cette voie pour ramener Gbagbo en écrivant à la Cour pénale internationale (Cpi). Il déplore le fait que «  chaque fois qu’il y a une demande de liberté provisoire le point de vue du gouvernement est qu’il n’en veut pas ». Vu sous cet angle, le Porte-parole de l’ex-chef de l’Etat martèle que le palais d’Abidjan «  ne veut pas de la réconciliation ». Et de mettre en garde : «Manifestement,  aussi longtemps que des personnes s’amuseront à retenir ce monsieur (Gbagbo) en prison, la Côte d’Ivoire sera toujours dans l’impasse  ». Lorsque le journaliste lui rappelle les accusations de braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) dont il a été l’objet, Katinan s’emporte et se défend. Pour tourner la procédure judiciaire afférente en bourrique, il rétorque que «  c’est le  plus grand cinéma, une science fiction tournée par le plus grand scénariste ». « Où sont alors passés les milliards d’autant plus qu’à la prise de fonction du gouvernement Ouattara, les caisses étaient vides ? », a interrogé le journaliste. « Je me demande comment Ouattara a donc pu tenir, ça été de la vraie magie alors », a ironisé Koné Katinan, l’ex-Directeur du cadastre à la Direction générale des impôts (Dgi). L’homme politique va plus loin pour se convaincre que les attaques contre sa personne, sont une atteinte à l’honorabilité des Institutions. « Quand quelqu’un qui a été dans un gouvernement, on dit de lui qu’il a braqué des banques, le Procureur qui le dit dans son acte d’accusation, manque de culture. Comment un ministre peut-il braquer une banque à hauteur de 400 milliards de F Cfa? » s’insurge-t-il. Pourquoi son exil est prolongé ? Koné Katinan clarifie les choses  :  « Je ne rentre pas en Côte d’Ivoire pas parce que je fuis la justice de mon pays en laquelle j’ai confiance, mais plutôt pour un problème de sécurité ». Le second miracle économique ivoirien sous l’impulsion du président Ouattara, il n’en croit pas et assène que «  c’est de l’illusion économique (…). L’indice dernier nous porte à 51% de pauvreté. Situation plus grave que pendant la crise… ».

J. Bédel (Correspondant)

Source : Soirinfo 6235 du lundi 20 juillet 2015