«  Gagnoa a besoin de sa diaspora pour son développement … »

Adji-Degbou-De-Bowie-président-UFDK

Adji Degbou De Bowie président UFDK

KPAPEKOU : C’est un gros village du côté de Ouragahio connu et reconnu  pour son histoire et ses notoriétés (la famille Dacoury- le cardinal, le rebelle et l’économiste). Cette bourgade a bon nombre de ses enfants en Europe, notamment en France où ils essayent de s’organiser afin de poser des actions concrètes pour son développement.

Adji Degbou De Bowie le « Kyffy* » des ressortissants de Kpapékou en France a bien voulu à travers cet entretien nous parler de son « assos », de ses compatriotes, de son pays d’origine et aussi de ses actions pour sortir des sentiers battus.

 « Prési » comme l’appelle familièrement ses amis est chef de sécurité (SSIAP 2)* et   père de trois enfants.  Ce leader dirige avec beaucoup de rigueur  et d’humilité ses compatriotes sur le chemin de la fraternité. Rencontre avec un jeune homme qui se bat et se débat pour placer sa communauté au zénith.

Président,  parlez-nous de votre association ?
L’Union Fraternelle pour le Développement de Kpapékou (U.F.D.K ) a été créée au début des années 80 par nos ainés et déclarée à la préfecture en 1990. Je voudrais profiter de votre journal pour rendre un vibrant hommage à nos ainés qui ont eu l’idée de réunir les filles et les fils de Kpapékou en une association.

Combien d’adhérents revendiquez-vous ?
Nous avons recensé 105 personnes dans notre banque de données mais comme à nos habitudes africaines nous avons une cinquante très régulière aux réunions.
Quelles sont les actions que vous menez aussi bien en France qu’en Côte d’ivoire ?
Depuis que je suis à la tête de l’U.F.D.K, nous avons mené des actions de solidarité à nos membres surtout aux malades en France. Nous menons aussi des actions ici en France au bénéfice du développement du village en organisant des soirées gala dont les bénéfices sont pour les travaux au village (rénovation du dispensaire par exemple).

Que peut attendre un jeune de Kpapékou qui débarque en France d’UDFK ?

Kpapékou est un village qui sait accueillir les étrangers et nous avons été éduqués de cette manière donc une fille ou un fils de Kakpékou qui vient en France a toujours été bien entouré de la solidarité des anciens et cela a toujours bien fonctionné donc il n’y a pas de soucis en ce sens.

Comment vous vous positionnez par rapport aux autres associations ethniques ?

Vous savez, Kpapékou est un village leader connu er reconnu dans toute la Côte d’Ivoire. C’est une fédération de plusieurs villages qui se sont unis pour être la locomotive de tout le canton.  Nous faisons donc en sorte qu’il le soit ici en France,

Nos rapports avec les autres associations sont très cordiaux et respectueux, je peux même dire que tout se passe très bien.

Quels sont les problèmes auxquels vous êtes souvent confrontés au sein de votre union ?
Vous savez  aussi bien que moi, qu’il est très difficile de gérer les humains en général, en plus si ces derniers vivent en Europe, un pays où on n’a jamais le temps…, c’est pas du tout évident mais c’est cela aussi le charme pour un dirigeant de savoir écouter les uns, les autres et conduire le bateau UFDK à bon port  du développement.

La Côte d’Ivoire traverse une crise sans précédent depuis les dernières élections présidentielles. Vous êtes sans ignorer que ses enfants se regardent en chien de faïence. En tant que association loi 1901, donc apolitique, n’est-ce pas une frustration car vous ne pouvez rien faire comme action politique ?

Nous sommes apolitique ce qui est vrai mais nous sommes de la société civile donc nous avons notre petit mot à dire à certains moment parce que nous conduisons un peuple. Sans la paix il n’y a pas de développement, la réconciliation s’impose à toutes et à tous.

Avez-vous des projets pour les années à venir ?

Nous avons un projet d’organiser une semaine culturelle à Kpapékou en Août 2014, espérant avoir la présence de toute la diaspora enfin de discuter des projets de développement du village mais aussi un moment de partage et de dons à nos parents.

Il y a trop de micro association ethnique de Gagnoa en France. Pourquoi vous ne vous fédérez pas pour créer quelque chose de consistant, de plus dynamique ?

Je vous disais que nous venons d’un village leader et que les filles et fils de Kpapékou ont toujours eu cette qualité de bien dirigé. Concernant la fédération des associations ethniques de Gagnoa, voilà une très bonne idée qui a été mise en œuvre par les ainés qui se meurt à petit feu. Nous sommes en projet pour son réveil, les négociations sont en marche avec ceux qui étaient en charge de cette association avant sa mort. Nous devons tout faire pour la réveiller sans frustrer personne, nous restons respectueux de nos ainés. Gagnoa a besoin de sa diaspora pour son développement dans la solidarité. 

Président, un   dernier mot pour clore cet entretien ?

J’appelle de tout mon cœur toute la diaspora de Gagnoa dans le monde entier à se lever comme une seule personne, unie, main dans la main sans coloration de parti politique pour sortir notre ville de la misère.

Entretien réalisé par Tikishia Digbeu

*Kyffy : chef, roi

* SSIAP : Service Sécurité Incendie assistance à  Personne