Par Dr. Prao Yao Séraphin
Les années passent et les Ivoiriens se sentent de plus en plus étrangers dans leur propre pays. A qui la faute ? Nous sommes tous responsables de la déchirure de notre « Ivoirité » car les Ivoiriens acceptent tout et trop de choses. Et pourtant, les faits poussent chaque jour les Ivoiriens au réveil patriotique. Dans cette présente réflexion, nous voulons revenir sur le comportement de Manuel Valls. Après avoir profité des largesses de la France, il se retrouve aujourd’hui en Espagne, comme candidat à la maire de Barcelone, sa ville natale. Revenons un instant sur le parcours de Manuel Valls. Il est né le 13 août 1962 à Barcelone (Espagne) et il devient français à 21 ans. Il est maire d’Evry de 2001 à 2012 et député pour la première circonscription de l’Essonne de 2002 à 2012 et de 2017 à 2018. De 2012 à 2014, il est ministre de l’intérieur dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault avant de devenir chef de gouvernement. En 2018, il déclare sa candidature à la mairie de Barcelone, sa ville natale, et annonce son retrait de la vie politique française. En Côte d’Ivoire, ils sont très nombreux les « Manuel Valls ». Les Ivoiriens se rappellent de l’ex-collaborateur du président Ouattara, Sidya Touré. Il est né en 1945 en Guinée. C’est en Côte d’Ivoire qu’il a réalisé l’essentiel de sa carrière. De 1972 à 1983, il occupe de très hauts postes dans notre administration. De 1983 à octobre 1989, il est le Directeur de Cabinet du Ministre d’État, chargé des négociations pour le rééchelonnement de la dette publique et Président de la Commission Technique de suivi Économique chargée des négociations sur la dette publique et de l’élaboration du programme de relance économique. De novembre 1989 au 18 avril 1990, il est le Responsable chargé du Cabinet du Président du Comité Interministériel de Coordination et de Relance Économique. De Novembre 1990 à décembre 1993, il est le Directeur de Cabinet du Premier Ministre de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Après avoir profité de la Côte d’Ivoire, il se retrouve en Guinée où il est Premier ministre de 1996 à 1999. Il est depuis 2000 président de l’Union des forces républicaines, un parti politique qui existe depuis 1992, et se situe dans l’opposition au président guinéen. On peut également citer le cas « Reine Pélagie ». Cette dernière est aujourd’hui en Guinée alors qu’elle a profité des largesses de la Côte d’Ivoire pendant de longues années. Notre pays comporte aujourd’hui de milliers de cadres étrangers qui pillent nos ressources pour les transférer dans leurs pays. Il est temps que les Ivoiriens se réveillent. Nous devons sincèrement réfléchir à l’écriture d’une nouvelle constitution qui tiendra compte des réalités de notre pays. Les intellectuels ivoiriens ne doivent pas se ranger sans trop barguigner derrière des positions partisanes, quitte à trahir la fonction première qui leur est dévolue et qui est censée faire d’eux des vigies, voire des éveilleurs de conscience. Comme le rappelle Laure Conan, « un homme ne doit pas avoir deux patries. Le patriotisme qui se divise s’affaiblit ». Plus que jamais, nous devons travailler à avoir dans notre pays, un Etat populaire. Pour ne pas être long, méditons cette pensée de MAO TSETOUNG « L’Etat populaire protège le peuple. C’est seulement lorsque le peuple dispose d’un tel Etat qu’il peut, par des méthodes démocratiques, s’éduquer et se réformer à l’échelle nationale et, avec la participation de tous, se débarrasser de l’influence des réactionnaires de l’intérieur et de l’étranger, rejeter les habitudes et idées néfastes acquises dans l’ancienne société, éviter de se laisser entraîner dans une fausse direction par les réactionnaires et continuer à avancer vers la société socialiste ……. ».