L’annonce a été faite par la famille de l’homme politique français, lundi.
Par Francetv info
L’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, pilier de la famille gaulliste et parrain politique de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, est mort à l’âge de 88 ans des suites d’un accident cardiaque, lundi 29 juin, a annoncé sa famille auPoint. Un décès confirmé à francetv info par le président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, proche de l’ancien sénateur du département.
La famille a fait parvenir au Point ce communiqué: “Il s’est éteint à l’hôpital Foch de Suresnes dans les Hauts-de-Seine, où il résidait, dans ce département qu’il avait façonné par sa ferme volonté d’inscrire l’action politique en réalisations concrètes et ambitieuses. Il est toujours resté fidèle à son engagement gaulliste dans la Résistance contre l’occupant nazi. Pour lui, la politique était un combat au service de la France, dans la fidélité à ses compagnons, dans le respect de ses adversaires dès lors qu’ils étaient animés, comme lui, par la conviction et le courage.”
Pièce maîtresse de l’équipe de Jacques Chirac
Né le 18 avril 1927 à Grasse (Alpes-Maritimes), Charles Pasqua, petit-fils de berger corse, s’était engagé à 16 ans dans la résistance et, gaulliste convaincu, il avait adhéré dès 1947 au Rassemblement du peuple français (RPF). Il avait fait carrière dans la société Pernod-Ricard.
Pièce maîtresse de l’équipe de Jacques Chirac dans les années 80, Charles Pasqua était devenu ministre de l’Intérieur en 1986-1988 dans le gouvernement Chirac. Il avait à nouveau occupé cette fonction avec rang de ministre d’Etat en 1993-1995 dans le gouvernement d’Edouard Balladur, qu’il avait d’ailleurs préféré à Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995.
Pilier des Haus-de-Seine
Pilier des Hauts-de-Seine, département qu’il a présidé de 1973 à 1976 et de 1988 à 2004, ancien député et ancien sénateur, il s’était fait souffler la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 par un jeune et ambitieux Nicolas Sarkozy, dont il avait contribué à l’ascension et dont il était redevenu proche par la suite.
Il avait claqué la porte du RPR en 1999 pour fonder et présider un temps le Rassemblement pour la France (RPF), parti souverainiste, à la tête duquel, associé avec Philippe de Villiers, il avait fait un meilleur score que la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy.
Cité dans près d’une dizaine d’affaires
L’homme politique français avait mis un terme en 2011 à sa carrière politique, marquée par une part d’ombre liée à ses activités au sein de services d’ordre parallèles, ses réseaux africains et ses démêlés judiciaires.
Cité dans près d’une dizaine d’affaires (financement politique, vente d’armes à l’Angola), il avait été condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers: à 18 mois de prison avec sursis pour le financement illégal de sa campagne européenne de 1999, via la vente du casino d’Annemasse (Haute-Savoie), et à un an avec sursis par la Cour de justice de la République (CJR) dans l’affaire des détournements de fonds au préjudice de la Sofremi (exportation de matériel de sécurité).
“C’est la disparition d’un géant, d’une force de la nature”
Eprouvé par la mort de son fils unique en février, à l’âge de 67 ans, Charles Pasqua avait affronté son dernier gros combat judiciaire avec le procès en appel de la fondation Hamon en mai. Il était apparu la dernière fois en public le 30 mai pour le congrès fondateur des Républicains.
“C’est la disparition d’un géant, d’une force de la nature”, a réagi sur i-Télé Roger Karoutchi, sénateur (Les Républicains) des Hauts-de-Seine. “J’appartiens à une génération fortement marquée par lui”, a dé son côté déclaré l’ex-ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux sur la chaîne d’informations.