Voici l’avenir du FPI avec Gbagbo à sa tête !

 Gbagbo_Laurent

Triste ! Ce que « L’Eléphant » a déjà conté dans l’une de ses éditions au sujet de la guéguerre au FPI et sur l’avenir de l’actuel président de ce parti, Affi N’Guessan, est exactement ce qui va se passer dans les semaines à venir.

Affi N’guessan qui considère que le FPI peut prendre toute sa place dans le jeu politique en côte d’Ivoire en participant aux élections et défendant les intérêts des Ivoiriens, tout en se battant pour la libération de Laurent Gbagbo, va être évincé de la tête de ce parti et réduit à sa plus simple expression. Avec l’accord, depuis sa prison de La Haye, de Laurent Gbagbo himself.

PRESUME INNOCENT DE PLUS EN PLUS DE SOUPÇONS

Dans le parti de l’ex-président ivoirien, l’intrépide Gbagbo, on a une conception bien étrange de la politique. Le président du parti, Affi N’Guessan, depuis sa sortie de prison, est surveillé comme du lait sur le feu. Le moindre de ses propos ou actes est étudié avec minutie jusqu’à la CPI, par l’aile dure du parti incarnée par Abou Dramane Sangaré qui le soupçonne de vouloir dealer avec le régime Ouattara en le légitimant par une participation du FPI aux élections présidentielles de 2015.

Aussi, après avoir, au cours d’un point de presse, traité Affi N’Guessan de tous les noms de « refondateurs » selon le bon mot de Mamadou Koulibaly, ces faucons dont Akoun Laurent et autres, ont fini par trouver la parade pour bouter Affi N’Guessan hors de la tête du parti. Car pour eux, les actes de trahison d’Affi N’Guessan se comptent par dizaine. « Il veut tourner la page Gbagbo », « Il veut légitimer le pouvoir de Ouattara », «sa libération de la prison est suspecte », « la désignation d’un représentant du FPI par ses soins est un acte de trahison », « Affi joue pour sa propre chapelle ».

contre ces chefs d’accusation, l’homme de Bongouanou crie son innocence et, terrorisé par l’idée de son éviction de la tête du parti à la suite du futur congrès, joue les équilibristes selon la couleur du jour. En faisant publier des communiqués pour démentir des informations relayées par la presse, en affirmant tantôt qu’un parti est fait pour conquérir le pouvoir, tantôt qu’il n’a jamais dit que le FPI ira aux élections, tantôt que nul ne peut tourner la page de Gbagbo, bref. Une attitude d’une complication laborieuse.

GBAGBO Président, Affi dehors !

« Campagne pour la présidence du FPI : Affi échoue à Aboisso », titre le confrère « Le Temps », très proche de Laurent Gbagbo, dans son édition du jeudi 6 novembre 2014.

C’est que la conviction de ce confrère au sujet de la trahison présumée d’Affi N’Guessan est faite depuis bien longtemps. Bien que défendant avec « Notre Voie » la cause de l’ex-président, « Le Temps » et « Notre Voie », sur la question de la candidature de Laurent Gbagbo au congrès de décembre 2014, ont une vision diamétralement opposée. Pour « Notre Voie », journal officiel du parti, la candidature de Gbagbo est inopportune et source de division. Or pour « Le Temps », seul Gbagbo peut ramener le calme dans le parti. Et pour cela, il lui faut en prendre la tête.

En réalité, selon les sources de « L’Eléphant », le scénario est déjà bouclé et le sort d’Affi N’Guessan réglé à l’avance.

Car, alors qu’il semblait suivre les thèses d’Affi N’Guessan, c’est lui-même qui a accompagné quatre fédéraux déposer la candidature de Laurent Gbagbo à la tête du parti. Lui, c’est Michel Gbagbo, le fils de son père. C’est qu’il a été mis au parfum des événements à venir.

L’aile radicale va mettre tous les moyens en œuvre pour que Gbagbo remporte la victoire. Sa défaite n’est pas envisagée. C’est « il gagne ou il gagne ». Et il gagnera.

Après cette victoire, n’étant pas physiquement en côte d’Ivoire, c’est Abou Dramane Sangaré qui fait office en ce moment de gardien de l’héritage Gbagbo, qui assurera l’intérim et évacuera les affaires courantes.

Mais que devient Affi N’Guessan dans cette affaire : « Il a le choix entre se retirer de la course à la présidence pour que Gbagbo soit plébiscité et dans ce cas, il nous aura un peu convaincu qu’il n’entendait pas trahir Gbagbo ; ou se présenter contre Gbagbo et faire la preuve qu’on avait raison de le soupçonner de vouloir tourner la page de Gbagbo. Dans le deuxième choix, s’il perd et il perdra, c’est fini pour son avenir politique. Il sera chassé du parti. » Répond un faucon interrogé par « L’Eléphant ».

Et quel sera l’avenir du FPI avec Laurent Gbagbo à sa tête et hors du pays ? « Eh bien, quand Gbagbo reviendra, on en reparlera. Il n’est pas question, avant son retour, que le FPI participe à quelque élection que ce soit. C’est avec lui que le pouvoir doit discuter et non avec Affi N’Guessan ». Répond-il.

Et comme chacun sait que « Gbagbo revient bientôt », c’est Ouattara qui peut dormir tranquille pendant encore six ans…

DANIEL SOVY

Source : L’Eléphant Déchaîné N°299 du vendredi 7 au lundi 10 novembre 2014