Le FESPACO, Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou est l’un des plus grands festivals de cinéma organisé sur le continent africain. Tenu cette année du 25 février au 04 mars, le festival a réuni des acteurs du paysage audiovisuel issus de toute l’Afrique francophone. Si de prime abord la peine s’avérait perdue en raison des tensions politiques et des problèmes sécuritaires qui s’étendent sur le continent, le FESPACO a su montrer malgré tout le pouvoir réunificateur de la culture.

C’est sous le signe de la résilience que la 28èédition du FESPACO s’est tenu à Ouagadougou. Le thème du festival « Cinéma d’Afrique et culture de paix » en disait d’ailleurs long sur la volonté des organisateurs à favoriser un climat de cohésion. Ainsi durant ces quelques jours qu’a duré le festival l’on a pu voir les liens qu’entretiennent culture et politique ; et cela à plusieurs niveaux.

Contexte du festival

Le FESPACO a débuté le samedi 25 février 2023 dans une ambiance bien tendue. En effet, c’est dans un contexte sécuritaire instable marqué par plusieurs attaques terroristes que s’est ouvert le festival panafricain. En dehors de la sécurité bien apprêtée, rien ne laissait pourtant suggérer une quelconque atmosphère de terreur. Malgré les attaques terroristes à répétition, les organisateurs ont tenu à ce que se déroule le Festival. Cette année, les projections, loin de se tenir en un seul endroit, se sont aussi déroulées dans certaines zones où sont installées des personnes victimes d’attaques terroristes. Une manière d’apporter du réconfort aux populations de ces zones.

Le choix du Mali comme pays d’honneur

Alors que le Mali est dirigé par la junte et fait également face à plusieurs attaques de l’état islamique, le choix de ce pays comme pays d’honneur traduit une preuve de soutien face aux nombreux défis qu’il traverse. Les applaudissements nourris pour le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, lors du festival montrait bien cet encouragement pour le Mali. Le Premier ministre malien dans son discours au Festival affirmait, comme pour montrer sa résilience, que le « combat pour la liberté » est une « priorité » et que personne ne le ferait « à la place des forces nationales ». Choisi comme pays d’honneur au FESPACO en lieu et place du Togo (comme annoncé originellement) le Mali est sur le continent noir une preuve indéniable de la résistance face au djihadisme.

Un cinéma engagé

Plusieurs films nominés au FESPACO avaient pour thème le Djihadisme et son impact. Les héros dans la plupart des cas sont confrontés à la douleur de la perte d’êtres chers et aux désastres engendrés par les attaques terroristes. Autres points communs de ces films : la résilience. À leur nombre figurent justement Sira de la réalisatrice burkinabé Apolline Traoré, l’Envoyée de Dieu de la Nigérienne Amina Abdoulaye et Epines du Sahel du Burkinabé Boubacar Diallo.

En somme cette 28è édition du FESPACO aura été l’occasion de démontrer combien de fois la culture peut être une preuve d’engagement, de résilience et de soutien face aux pires drames.

Arlette EDOUKOU (Correspondante)