Chers compatriotes du PDCI, bonjour!
En vous appuyant sur son adresse du 6 août 2018 (une litanie de fausses promesses, en réalité), veille de notre pseudo- indépendance (nous aurons la vraie indépendance quand nous accepterons d’affronter et de terrasser les ennemis extérieurs et intérieurs de notre liberté et souveraineté), vous avez demandé au tyran une refonte de la Commission électorale ainsi que le report des élections muncipales et régionales du 13 octobre 2018. Avec son arrogance et son mépris habituels, il vous a répondu que les élections étaient maintenues à la date fixée et que la réforme aurait lieu plus tard.

Beaucoup d’Ivoiriens, y compris dans votre famille politique, s’attendaient à ce que vous fassiez ce que des personnes sensées et ayant le patriotisme et le souci de l’intérêt général chevillés au corps feraient en pareille circonstance: boycotter, voire empêcher, ces élections gagnées d’avance par le parti de Dramane Ouattara puisque le bourrage des urnes, l’achat des consciences et la violence (qui est dans l’ADN du RDR) seront au rendez-vous. Ils croyaient, ces Ivoiriens, que vous vous ressaisiriez enfin et que vous ne toléreriez pas cet énième oukase. Mais, contre toute attente, vous avez décidé de participer à ces élections bidon, vous accommodant ainsi une fois de plus de cette dictature immonde.

Non contents d’avoir contribué à détruire votre pays, vous refusez aujourd’hui de le voir se relever. Vous tirez vers le bas cette jeunesse PDCI engagée aux côtés des jeunes d’EDS le 15 septembre 2018 et prête à livrer bataille pour sortir le pays du marasme dans lequel vous l’avez plongé avec le RDR. Certes, on vous savait partisans du gain rapide et facile; raison pour laquelle vous avez travaillé avec tous les régimes. Certes, il est de notoriété publique que la lutte est étrangère à votre philosophie mais de là à vous déculotter aussi facilement devant un vaurien et à valider avec empressement la mascarade électorale que s’apprête à organiser cette CEI illégale et périmée, je me disais qu’il y avait un pas que vous n’oseriez pas franchir.

“Se tromper est humain mais persévérer dans le mal est diabolique”, dit-on. C’est votre droit de persévérer dans le mal. Souffrez néanmoins que l’on vous pose les questions suivantes: Serait-ce là la signification du fameux “J’irai jusqu’au bout” de Konan Bédié? Voulez-vous aller jusqu’au bout de votre destruction de la Côte d’Ivoire? Mais votre “jusqu’au bout” peut signifier aussi que vous êtes capables d’aller jusqu’au bout de l’indignité et de la médiocrité, à moins que vous ne nous prouviez le contraire avant le 13 octobre.

Jean-Claude DJEREKE